Chapitre 57

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Une fois à l'hôpital, Jo ne voulut rien savoir, il resterait debout, pas assis dans un fauteuil roulant et il allait tout de suite voir Natacha, son bras cassé était bleu de toute façon donc il n'y avait plus d'urgence.

Cependant, au moment où il posait la main sur la poignet de porte... Tout s'écroula en lui... tournant en boucle sur la vision de cette merveilleuse jeune femme morte...

Nikita fit signe à son mari d'embarquer tout le monde ailleurs et s'approcha doucement.

- Jo, tu ne peux pas tout encaisser... il faut lâcher prise...

Un râle étouffé lui échappa, Nikita lui passa la main sur le visage... et attira son visage contre elle, comme une maman réconforte un petit garçon.

- je peux comprendre ce qui t'arrive je crois... parle moi... essaye de laisser partir toute cette misère...

- je ne peux pas... articula t il tout bas.

- et ta maman, tu t'en souviens...

- oui...

A voix basse, le jeune homme lui parla de sa mère, droguée, sous la menace de mort de son père à la moindre maladresse... de leur peu de relation... il lui parla ensuite de ce monstre qui était son géniteur, des atrocités qu'il avait vues dans leur grande maison sur les hauteurs de Napoli... pour en arriver à la mise à mort de la petite fille d'un type détenu dans leur cave, devant lui que Jo avait été forcé de regarder... de la souffrance de ce papa... et du coup, de la décision de partir... quitte à mourir...

Nikita le berçait doucement et le sentait se détendre à mesure que les mots sortaient de sa bouche.

Il lui raconta la fuite, les blessures, le suivi anti mafia... les injustices... il se tut en prononçant le mot prison... Elle prit sur elle, désireuse de lui permettre de libérer...

- je peux entendre ce que tu cherches à taire, mon pauvre Giovanni... je peux l'entendre parce que c'est comme cela que mes enfants ont été conçus, je sais la peur, la honte, la souffrance...

Il lui raconta son agression , son bourreau qui s'était finalement suicidé, la lettre de honte et d'excuse qu'il lui avait laissé... qui était à l'époque comme un baume... puis les filles, avec qui tout avait changé suite à cela... pour arriver à Natacha, Natacha qui avait tout résolu et faillit en mourir...

Le jeune italien pleura longuement dans les bras de Nikita.

Elle lui prit le visage en coupe entre ses mains et planta son regard dans le sien.

- Natacha va bien, tu vas bien... et les injustices sont terminées... tu m'entends, ça s'arrête aujourd'hui... on va vous soigner et vous aurez une vie normale...

- je... je ne peux pas y croire...

- je le sais pourtant c'est la vérité... et ta nouvelle famille ne laissera plus rien vous arriver... mon mari y veillera, je peux te le jurer... vous êtes en sécurité, c'est fini...

- ma nouvelle famille...

- oui... tu as une famille Giovanni, on n'est pas tes parents mais on se battra pour toi comme si tu étais un de nos enfants... tu as une famille...

- ... merci...

- tu as une famille et une âme sœur, parce que si Natacha n'a pas subi les horreur qui te sont arrivé, il faut que tu saches que notre vie lui a laissé des traces, à force de prendre sur elle et de veiller sur son petit frère seule... elle est fragile... niveau angoisse... voila pourquoi tu dois lâcher prise et te libérer... il n'y a que toi qui peut aider ma fille...

- tu crois que je peux faire ça...

- j'en suis persuadée... parce que je m'en suis sortie comme ça, moi de mes traumatismes... en m'oubliant pour aimer mes enfants... et toi, tu fais tellement plus... ton métier de pompier...

- c'est ma rédemption... souffla t il, le rachat des horreurs commises par mon père...

- c'est tellement beau et courageux... et tu vas t'apercevoir que veiller sur ta femme te guérit, t'apaise... te rend ta place dans l'univers... tout va aller mieux...

- j'ai vraiment envie de te croire...

- et bien, pousse cette porte et serre ma fille dans tes bras, vivante et aimante... tu verras...

- merci... merci, mille fois...

Nikita lui lâcha le visage et l'étreignit en silence avant de s'éloigner, empêchant les autres de s'approcher d'un regard impérieux.

- je suis sa mère, je sais ce qu'il lui faut. Là, il lui faut Jo et seul... on va ailleurs, je veux tout savoir.

- tu veux savoir combien papa a mis de pain dans la gueule du lieutenant trou du cul?

- oh oui, avec tous les détails!! rit elle en prenant la main de son mari, tu as vraiment fait ça?

- oui.

- tu es mon héros... comment j'aurais aimé le faire aussi... j'offre un café à tout le monde mais je veux tout savoir.

Le ministre se retrouva à la cafeteria de l'hôpital à discuter avec des gens charmants et pleins de valeurs. Seul Martin n'était pas dupe de l'humeur enjouée de sa femme, elle était bouleversée... les révélations de Giovanni avaient du être atroces...

Jo ouvrit doucement la porte. Dans la chambre, Giovanni crut encore s'évanouir devant la petite tête fatiguée de Natacha.

- hey.

- hey.

- alors...

- tu vas bien, c'est vrai? Ce monstre ne t'a pas tuée...

- non, comme je suis souple, j'ai plié au lieu de rompre...

- j'ai eu si peur... avoua t il en lui prenant la main, j'ai entendu craquer... j'ai cru...

- apparemment, c'était les phalanges de ce cauchemar ambulant...

Découvrant des larmes contenues dans les yeux de son ami, Natacha se redressa prudemment et il l'attira contre lui, elle pleurait, elle aussi, tandis qu'il la berçait doucement. Peu à peu, leurs larmes se tarirent, il ne restait plus que la tendresse de leur étreinte.

- le ministre a dit à maman que tu étais sorti d'affaire...

Il s'écarta un peu et vint coller son nez contre le sien.

- écoute ça, on a gagné ce voyage finalement... Grimaud part en prison, ce sera le sergent Giaconne maintenant qui sera responsable de mon suivi. ils ont fait sauter les TIG... heu... voila...

- c'est chouette... il a dit quoi Grimaud?

- rien, il a bégayé et ton père l'a défoncé...

NAT ET JO Spin off M.A.P.L.V.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant