Chapitre 8

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Ils s'écartèrent un peu et se sourirent.

- on a le droit? Demanda t elle un peu embarrassée. Le droit... de... je veux dire... est ce que Manzoni va me virer si il découvre que je... enfin que nous...

- je ne sais pas... mais pourquoi il te virerait toi?

- parce que personne ne peux croire que, toi, tu sois intéressé par moi... répondit elle la voix rêveuse et le regard tout doré.

- pourtant c'est le cas, fit il tout doucement à son oreille sans vraiment comprendre ce qui lui arrivait, et ça m'angoisse... t'as pas idée...

- pourquoi?

- parce que... comme tes copines te l'ont dit, je suis loin d'être une référence en matière de... relation avec les nanas...

- depuis que je te connais tu es adorable avec moi...

- tu es différente...

- ça me plaît...

- quoi?

- d'être différente... pour toi...

- et ben, changes rien, tu es parfaite...

- toi aussi, je ne voudrais pas que tu changes de façon d'être...

- promis... aller, je vais te raccompagner... il est tard...

Il passa le bras autour de sa taille et l'entraîna jusqu'à sa vieille fiat 500.

Il se mit au volant et la regarda s'installer à ses cotés. Son esprit s'égara un peu sur les sièges qui se rabattaient en deux minutes, permettant des ébats non prémédités mais il se secoua, la regardant et fondant de tendresse.

- tu habites où?

- à l'entrée sud du Boboli...

- oh, la classe...

- et toi?

- moi, je squatte chez des potes... de l'autre coté de l'Arno... le problème quand tu fuis ta famille, c'est les ronds... mais jusqu'ici, je m'en sors bien, le commandant de ma caserne à Venise me laisse squatter à la caserne.

- nous avons une maison à Venise... souffla Natacha, enfin à Burano... c'est si magique là bas...

- oui, tu as raison, c'est l'endroit sur terre où tout est en équilibre...

- je ressens ça aussi...

Il la dévisagea intensément, surpris de cette communion de pensée, très ému aussi. A l'évocation de sa famille, il redevint inquiet.

- tu penses avoir des nouvelles rapidement?

- je l'espère...

Il sortit son portable, et lui demanda son numéro.

Elle le regarda manipuler son appareil.

- oh, tu as une photo de moi?

- regardes, c'est un bout de celle de l'autre jour... tu es belle... dans ton uniforme de poupée...

Il inscrivit «Nat» en intitulé de son numéro et y ajouta la photo.

- Nat? Sourit elle.

- ouais, ça te plaît pas? Tu n'as pas de surnom?

- chez moi, on m'appelle Cha... mais Nat, c'est bien... c'est que toi...

Il lui envoya un smiley bisou qu'elle mit en image sur son numéro en inscrivant Jo. Il ne fit aucun commentaire.

- tu me dis si tu as des nouvelles... et si elles... ne sont pas bonnes... j'arrive... ne restes pas seule... promis?

- promis...

Il démarra. Elle se cramponnait car il conduisait... comme un italien!

Il se gara en bas de sa pension.

- et pour Manzoni?

- il a pas besoin de le savoir, tu crois pas? De toutes façon, on va continuer à travailler sérieusement... et voilà...

- et voilà... sauf que maintenant je sais comment éviter que tu meures 5 fois d'affilée pour un arrêt cardiaque débile...

Elle l'embrassa doucement la main sur son cœur...

- sorcière, souffla t il incapable de contrôler les battements de ce cœur d'habitude si régulier.

Délicatement, il appuya son pouce sur sa carotide, et constata que son cœur à elle aussi s'emballait. Il relâcha sa pression en une douce caresse dans son cou avant de venir y poser un baiser, un moment il eut envie de lui faire un suçon mais se sermonna.

- ça ne va pas? S'inquiéta t elle le sentant s'immobiliser.

- si, si... j'étais en train d'envisager de te faire un suçon comme un bad boy de bas étage...

- ah oui... murmura t elle en nichant son visage dans son cou en une longue caresse de ses lèvres qui lui laissèrent une marque bleuie.

- sorcière... répéta t il en posant ses lèvres au creux de son cou.

Elle se laissait faire, sa respiration se faisait plus saccadée alors que ses mains lui caressaient la nuque puis le dos.

- bonne nuit...

- bonne nuit et courage...

Elle entra et monta dans sa chambre, sans venir parler aux autres. Ces derniers jours, elle restait prostrée dans son coin, aussi elles n'y virent rien de nouveau.

Elle reçu un message de sa mère qui était toujours sans nouvelles. Elle décida d'envoyer un SMS à Jo à ce sujet. Il répondît instantanément. Ils passèrent une bonne partie de la nuit à chatter.

Il proposa pour le lendemain de se retrouver pour un jogging dans le jardin du Boboli, elle accepta et décréta qu'ensuite ils iraient voir l'exposition au Palazzo Vecchio de quelques œuvres de Chagall. Giovanni accepta mais en négociant un passage détente à la piscine municipale avant, sans lui cacher que ce serait la première fois qu'il irait voir une expo de peinture.

Elle répondit que ça serait un juste retour des choses puisque c'était la première fois qu'elle, elle avait reçu et fait un suçon. La réponse fut instantanée «FIER».

Elle partit se coucher en oscillant entre terreur et amour... se demandant combien de temps elle tiendrait à ce jeu là sans perdre la raison.

NAT ET JO Spin off M.A.P.L.V.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant