Chapitre 55

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- Jo... l'hélico est là... fit doucement le commandant Manzoni.

- j'ai entendu ses vertèbres craquer... articula le jeune homme en pleurs, sa colonne a craqué mon commandant...

- son cœur bat... elle est costaud, ça ne sera pas fini tant qu'un médecin ne nous le dira pas...

- aidez là, mon commandant...je vous en prie...

- donne ta main, gamin... doucement... voilà... tu sens sa colonne vertébrale? Doucement... on suit sa nuque... tu sens?

- quoi?

- une nuque brisée, il y a toujours des éclats d'os... toujours gamin... là, on sent rien... tu comprends?

En tremblant, Giovanni refit de sa main le trajet le long de sa nuque.

- aller, laisse la partir, les gars vont s'occuper d'elle... on va faire une entorse au règlement, ils vont emmener sa maman... laisse les la prendre... elle ne sera pas seule si elle se réveille...

Il s'écarta doucement, restant à genoux pendant que ses collègues emmenaient son corps sans réaction.

- toi aussi, tu es blessé, intervint Benjamin, resté en observation à un mètre d'eux.

- oui, mais il attendra un peu pour être pris en charge, on a du sang à faire couler ici... trancha Manzoni d'une voix blanche. Allez, Madame, allez avec votre petite... oui, je l'autorise...on va s'occuper de ce qui vient d'arriver.

- merci... courage, Jo, je t'appelle...

Martin serra sa femme dans ses bras quand elle eut lâché Jo... et resta, lui aussi, sans bouger le temps qu'ils évacuent Natacha. Chacun en passant eut un regard pour Jo.

- aller, gamin lève toi... fit Manzoni en lui tendant la main.

- pourquoi? Pourquoi mon commandant? Pour être debout pour entendre que je suis un traîne savate et que ce qui arrive est ma faute? Qu'il faut m'envoyer en prison?

- alors, jeune homme, intervint le colonel, j'ai appelé le ministre, il arrive, et depuis tout à l'heure, j'ai au téléphone votre directeur D'IUT et votre commandant à la caserne de Venise et en face de moi le sergent Giaconne, votre coach et votre commandant de formation... vous n'avez rien à vous reprocher... ah et votre beau père aussi... venez, je vois bien que vous êtes blessé mais on doit rapidement régler ce drame... et que vous soyez si mal en point ne sera pas inutile devant le ministre.

- viens Jo, fit Martin l'air d'un loup prêt à déchirer sa proie, viens, on doit régler ça une bonne fois pour toute, on le doit à Cha...

- OK.

Entre deux gendarmes, Grimaud crut pouvoir passer pour le gentil de l'histoire et demandant à Giovanni comment il allait. Martin lui tomba dessus, et lui mit deux droites avant que quelqu'un ne puisse le maîtriser.

- ne lui parle pas, Jo ne le regarde même pas!! gronda t il en essayant de se dégager de la poigne des deux agents qui l'avaient séparé de lui.

- comment ce type peut oser demander des nouvelles de ce jeune? Demanda une voix de femme derrière eux.

- pardon?

-  depuis tout à l'heure, je l'entends monter ces quatre gros balèzes contre lui pour qu'ils aillent le défigurer...

- non, mais t'es qui toi, grognasse pour te mêler de cette histoire? Éructa Grimaud.

- c'est ma femme, répondit à sa place le colonel, et donc, chérie, tu pourrais témoigner de ce que tu as entendu?

- oui bien sur, et mon amie Rosa aussi.

- témoigner de quoi? C'est quoi ce merdier colonel?

- oh, Mr le ministre... bonjour...

Le coach emmena tout le monde dans la salle de conférence de presse, chacun prit une chaise. Benjamin bouleversé, lui, s'accroupit dans un coin de la salle.

Manzoni et Martin ne lâchaient pas Giovanni d'une semelle, ils le savaient blessé, savaient qu'il souffrait physiquement mais encore plus moralement, ils ne furent pas trop de deux pour le maintenir quand il manqua de perdre connaissance.

- ce jeune homme a besoin de soin... s'étonna le ministre.

- oui Mr le ministre, mais aussi besoin qu'on règle son problème... il est gaillard, il va tenir le temps que nous ayons cette discussion, je vous présente Giovanni Barrat, fils du Sanguinario, échappé de la Mafia parce qu'il a eu la force de survivre au châtiment à seulement 16 ans et depuis en insertion dans notre société, voici son beau père, Mr Malket papa de sa fiancée qui est partie en hélicoptère en très mauvais état pour avoir tenter d'empêcher ces 4 militaires de le battre à mort.

- merci de ces précisions, commandant Manzoni, je vais, si vous le voulez bien, Mr le ministre vous débriefer sur ce merdier car nous avons tous besoin que vous interveniez...

- je vous en suis reconnaissant colonel, cette histoire put la merde à trois cent mètres surtout si une civile doit y laisser sa peau...

Le colonel raconta tout, le déroulement de la journée puis de l'agression, présenta sa femme et son amie témoins cruciaux... puis évoqua ses contacts avec le directeur de l'IUT, le commandant de la caserna à Venezia, et fit témoigner Manzoni, le coach et Giaconne.

- tu as été battu à mort sans réagir? S'étonna le ministre.

- oui Mr, intervint Martin à sa place, parce que si il lève le poing sur quelqu'un, il retourne en prison dans le quartier des délinquants sexuels comme quand il avait 17 ans et s'était juste défendu contre un gars avec un couteau.

- j'ai le rapport de cette agression et de la sanction dans mon ordinateur au poste, compléta Giaconne avec un regard meurtrier vers Grimaud.

- QUOI??? expliquez vous lieutenant Grimaud.

Il ne trouva rien à expliquer pour soutenir cette sanction pas plus que les 100 heures de TIG pour une heure de cours manquée.

- et malgré ça, toi, tu tiens le coup?

- si mon amie meure, Mr, plus rien n'a d'importance... répondit il la voix quasi inaudible, vous pouvez bien faire de moi ce que vous voulez...

- si ma fille est morte, vous n'avez pas fini avec moi!! hurlait Martin.

Le sergent Giaconne posa la main sur son épaule.

NAT ET JO Spin off M.A.P.L.V.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant