NAT ET JO Spin off M.A.P.L.V.

Chapitre 32

Au petit matin, Natacha ouvrit un œil... et s'étira... toute rassasiée de plaisir, d'amour, de bonheur... de son beau pompier... tout simplement...

Mais, il n'était pas à ses cotés, la place encore chaude témoignait de son départ récent, elle tendit l'oreille... il était au téléphone...

Elle tendit le bras et lui vola son tee shirt de la veille, encore imprégné de son parfum. Elle s'en vêtit et partit au rez de chaussée à sa recherche.

- oui, oui, bien sur, non... non, je n'ai aucune excuse... oui, je le sais... non, je ne vais pas louper d'autres cours... bien sur, monsieur... au revoir...

Elle arriva près de lui, il regardait fixement devant lui, le regard fermé et les sourcils froncés. Il sursauta quand elle noua ses bras autour de sa taille.

- quoi? Demanda t elle doucement.

- je dois partir...

- quoi?

- pardon... si tu veux que je te ramènes, tu dois être prête de suite...

- OK...

Elle remonta à l'étage, enfila ses vêtements de la veille en retenant ses larmes et revint trente secondes plus tard. Elle ouvrit la porte d'entrée en agitant les clés. Le regard baissé, il sortit et grimpa dans le bateau où elle le rejoignit après avoir fermé la maison.

Ils naviguaient en silence. Elle laissa un message explicatif à Chiara, leur adorable femme de ménage. Puis les bras croisés, elle se concentra sur le paysage somptueux de cette lagune... qui d'habitude l'apaisait mais pas ce jour là...

Giovanni ne reprit la parole qu'en sortant de l'autoroute à Firenze.

- on ne va pas se revoir... de longtemps je pense... articula t il toujours sans la regarder, je te demande pardon...

- très bien... j'ai pas mon mot à dire?

- non, y a rien à dire, rien à faire... tu n'es pas avec la bonne personne... je suis vraiment désolé... voilà... tu es arrivée, et moi, je dois aller en cours...

- ah oui, en cours... salut... alors...

- c'est ça...

- tu avais dit que quand on ferait l'amour tu pourrais pas me dégager... sans mourir... et moi... je t'avais cru...

Elle descendit et resta un moment pétrifiée sur le trottoir devant sa pension à regarder la vieille Fiat disparaître sur les chapeaux de roue.

Il se laissa enfin aller, une longue plainte et des larmes lui échappèrent alors qu'il frappait de rage son volant en se traitant de tous les noms, le cœur fendu en deux... avec la sensation de mourir... exactement comme il avait dit... mourir de manque d'elle.

Natacha monta à sa chambre à pas lents... elle ne comprenait rien à ce qui venait de se passer... Elle décida qu'elle n'était pas folle, que l'amour et la tendresse que Giovanni lui portaient, elle ne les avaient pas rêver, son corps n'avait pas pu mentir à ce point... Il se passait un truc, ce coup de téléphone... où il avait été question d'heures de cours manquées... Elle appela Tino. Il séchait les cours aujourd'hui et lui proposa de passer, ayant senti qu'elle n'allait pas bien.

Lui, il connaissait Jo... il aurait peut être une explication.

Il arriva peu après, en scooter. Giovanni conduisait sa voiture comme un danger public, et bien, elle en conclut que c'était vraiment la marque de fabrique des garçons italiens... Jamais, elle ne sut comment elle arriva entière à l'appartement!

Il lui servit un coca et gentiment, lui proposa de s'asseoir dans le canapé et de lui raconter ce qui n'allait pas... Pas une seconde, lui non plus, n'envisageait que son pote puisse avoir quitté son pokemon. Il la félicita en mode garçon très lourd pour avoir sauté le pas avec son chéri puis resta silencieux quand elle parla du réveil.

- il a loupé des cours? Vous êtes allés à Venise??? Il a appelé son connard de lieutenant je sais pas qui du suivi anti mafia???

- non... non je ne crois pas...

- il est dans la merde... oh lala... il va retourner en prison... oh merde...

- en prison???

- bah oui... et la dernière fois... il... enfin, ça s'est pas bien passé...

- comment ça?

- c'est à lui de voir ce qu'il veut te raconter...

- il y a été souvent?

- non, juste une fois... un gars a voulu le planter... il s'était défendu... mais, comme il n'a pas le droit de se battre, il a pris trois jours de taule...

- là, il a parlé de longtemps sans se voir...

- il lui avait fallu... longtemps pour s'en remettre...

- merde, c'est ma faute...

- ta faute? Oui, d'être jolie, oui, de lui avoir fait oublier sa vie de merde... mais, oublier de prévenir le suivi... c'est sa faute à lui... je ne crois pas qu'il soit fâché après toi... tu dis qu'il s'est excusé plein de fois... mais... tu vas devoir lui laisser du temps...

- où ça se passe?

- quoi?

- les décisions, les... engueulades par son lieutenant... tu le sais?

- ...oui...

- dis le moi!

- pourquoi?

- parce que ça me concerne... parce que dans ma famille, nous avons un avocat... parce qu'il ne va pas subir ça tout seul...

Tino la dévisagea un long moment . Finalement, il se leva et lui tendit un morceau de papier après avoir farfouillé dans un dossier dans un tiroir.

- si tu peux l'aider... fais le s'il te plaît... il mérite pas... tout ça... encore une fois...

Elle sécha les cours... passa du temps avec Pepper au téléphone... tempêta, enragea en attendant qu'elle la rappelle... ce qu'elle ne fit pas... mais quand on toqua à sa porte, Natacha lui sauta dans les bras.

- tu ... tu es venue...

- bah oui... je crois pouvoir l'aider ton chéri... mais d'abord, pardonne moi si tu te sens trahie mais j'ai prévenu mon boss...

- et?

- et ton père a dit qu'il avait confiance en moi... et que je devais te dire d'appeler la maison si tu es trop malheureuse... ou si finalement, je suis minable...

- je reconnais son style.

Le directeur de l'IUT confirma avoir dénoncé Mr Barrat dès que son absence injustifiée avait été signalée, conformément aux directives du lieutenant Grimaud... et que Giovanni devait être dans les locaux de la police du suivi de la mafia pour 17h30.

Pepper demanda à Natacha de ne pas lui parler le temps qu'elle prépare le dossier... délicat puisque la loi italienne ne prévoit pas de défense pour les repentis de la mafia.

Natacha fila sous la douche pour se détendre... l'eau chaude lui fit du bien... elle se laissa aller à repenser à leur soirée... faire l'amour lui avait bien plu, finalement... elle ne se souvenait même plus trop de la douleur du début... toute frissonnante, elle dut s'avouer que c'était une activité qu'elle espérait... renouveler.