NAT ET JO Spin off M.A.P.L.V.

Chapitre 54

Giovanni ne pouvait pas bouger, sa belle dormait en travers sur lui, la main sur son visage et Daïquiri était sur son dos à elle, étiré au maximum, les pattes en l'air.

- Nat, souffla t il, réveille toi, Carra Mia, réveille toi mais ne bouge pas...

- quoi...

- il faut qu'on fasse quelque chose... c'est n'importe quoi comment on dort... commenta t il en posant un baiser dans la paume de sa main qui était sur son nez.

Elle frissonna, le chaton se retourna et vint s'asseoir près d'eux en miaulant.

- ça, rigola Jo, c'est le miaou qui veut dire 'lait'. Mais mon micro pote, si ta patronne ne bouge pas moi, je suis coincé...

- tu voulais qu'on dorme tout mélangés... voilà...

- tu sais quoi? J'ai plus refait un cauchemar depuis qu'on dort ensemble...

- c'est peut être parce qu'on dort pas souvent...

- t'as trouvé... changeons rien... jamais...

- jamais...

Un bruit de porte qui s'ouvrait les fit se lever. Benjamin dormait la bouche ouverte, et Martin se tenait dans l'entrée.

- je pensais aller courir une petite demi heure, et ramener le déjeuner...vous voulez quoi?

- et, on peut venir, courir? Demanda Jo.

- avec plaisir.

Des joggings vite enfilés, un bol de lait pour ragondin nain et trois verres d'eau plus tard, ils étaient partis. Et l'heure de l'arrivée du van de l'équipe arriva à la vitesse de la lumière.

- on se retrouve là bas? Demanda Natacha en lui prenant les mains, vers 13h?

- voilà...

- hey, ça va aller... mais essaye de ne pas baver...

- OK.

- je t'aime.

Il fila son sac sur le dos.

- pourquoi, demanda Martin mine de rien, il bave en nageant ton chéri?

- heu non...

L'arrivée du chanteur des What dans la piscine provoqua un mouvement de foule. Le colonel responsable de l'organisation de cette compétition eut un peu de mal à obtenir le silence pour son discours, discours sur sa fierté de voir ses services dédiés à la protection de la population être si performants.

Jo écoutait  très respectueusement mais du coin de l'œil, il voyait son coach et Grimaud se quereller. Il était mal à l'aise, certain que ça allait lui retomber sur le nez.

Le commandant Manzoni et tous les pompiers de Firenze qui n'étaient pas de garde étaient présents, les gars de la gendarmerie où il faisait ses TIG, le sergent Giaconne en tête étaient venus aussi, Tino et les garçons également, et même des mecs de L'IUT... Il avait tout son monde autour de lui, mais surtout la famille et Natacha au premier rang qui le regardait à s'en brûler les yeux. Elle seule savait vraiment ce qu'il avait dans la tête et combien il était malade de ce que le lieutenant lui faisait subir.

La compétition débuta sous la forme d'un tournoi... pour arriver à la finale, pompiers contre armée de terre.

- t'as vu ces mecs?? commenta Benjamin, il faut trois Jo pour en faire un!!

- oui, mais du coup, ils sont lourds et pas aérodynamiques! ils vont perdre! Trancha Natacha soutenue par Tino et les gars.

Le colonel prit la parole pour parler du lot pour l'équipe gagnante. Grimaud souriait de toutes ces dents en regardant Giovanni, impassible.

Le relais fut accroché mais le dernier témoin qui opposait Jo à un golgoth monstrueux fut sans appel, le jeune homme s'arracha deux longueurs devant lui dès son impulsion de départ et ne le laissa jamais remonter.

- le record d'Italie du 100 mètres individuel vient de tomber!! criait le colonel, Barrat vient de faire une course de rêve!! de grand champion!!

Tout le monde était debout, les pompiers sautaient partout, Jo était serré, félicité, tapé dans le dos par tellement de monde qu'il ne parvenait pas à avancer jusque la personne qu'il lui fallait, là tout de suite.

Natacha se faufila et se plaça devant lui, les autres s'écartèrent un peu.

- tu l'as fait, Jo, tu l'as fait!! cria t elle alors qu'il la soulevait pour la faire tourner dans ses bras.

- oui! Rit il, il faisait tellement flippé l'autre avec son crane rasé et ses dents en avant, j'ai nagé pour sauver ma peau!!

- record d'Italie du 100 mètres, Jo, c'est pas rien...

- j'ai gagné un baiser alors?

- mille... mille, pas un de moins...

Mais ils durent attendre, le colonel appelait tout le monde pour la remise des médailles et des lots. Mais il fallait installer le podium, cela prit quelques minutes.

Natacha et ses parents discutaient avec le commandant Manzoni, tous tellement fiers du jeune homme. Les copains préparaient déjà une fiesta à l'appartement. Giovanni et son équipe étaient assis dans un coin, les gars rêvaient de leur voyage.

Tout à coup, tout bascula. L'équipe des militaires se jeta sur l'équipe des pompiers dans une bagarre d'une rare brutalité.

- allez arrêter Barrat, exigea le lieutenant Grimaud, il ne devait pas se battre.

- il ne se bat pas, s'affola le sergent Giaconne, il vont le tuer, il se laisse faire!!

Mais Natacha était déjà dans la mêlée, elle aussi, avait peur pour la vie de son ami. Elle se jeta à terre près de lui en leur criant d'arrêter. Mais emporté par sa rage, le 'golgoth' envoya son poing mais manqua sa cible... il envoya la jeune femme voler. Elle tomba deux mètres plus loin, inerte.

- NOOOONN! Hurla Jo en se redressant malgré son visage en sang et son bras droit qui ne répondait plus, pour aller près d'elle.

Un silence effrayant tomba sur l'assistance. On n'entendait plus rien d'autre que le jeune pompier en larmes qui suppliait sa chérie de ne pas mourir.

Le golgoth eut un problème majeur, un certain papa norvégien décida de lui refaire le portrait. Il fallut pas moins de cinq gendarmes pour maîtriser Martin. Le sergent Giaconne finit par le prendre à part.

- je comprend, mon vieux, soyez sur qu'il ira en prison et ne sera plus jamais militaire...calmez vous.. je vous comprends...

- plus jamais militaire... hoqueta la brute mais le lieutenant à dit que d'éliminer la vermine ça me vaudrait une médaille...

- pardon, fit le colonel derrière eux. quel lieutenant?

- lui là, celui qui cherche à éliminer cette racaille de mafieux.

- Sergent, mettez le lieutenant Grimaud aux arrêts. Immédiatement.

Pendant ce temps, Jo s'était traîné près du corps de Natacha, immédiatement rejoint par Nikita.

Avec d'infinies précautions, il prit son pouls... des larmes coulaient ininterrompues sur ses joues. Manzoni s'agenouilla près de lui. Les autres s'affairaient les uns au téléphone, les autres pour préparer le brancard. D'un signe, ils indiquèrent à leur commandant qu'il allait falloir emmener la victime.