Chapitre 10

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Elena ferma le plus délicatement possible la porte d'entrée. Elle prit ensuite la ruelle pour rejoindre son interlocuteur. Elle marcha pendant cinq minutes, pas vraiment rassurée, avant d'arriver à destination. Elle était dans une ruelle assez étroite et pas vraiment éclairée, elle continua d'avancer et tenta de s'éclairer avec le flash de son téléphone. Un gros bruit se fit entendre dans la rue, elle sursauta et se tourna pour voir si quelqu'un était présent. Une main sur son épaule l'a fit hurler, elle recula de quelque pas et mis la main sur sa poitrine et tenta de ralentir les battements de son coeur.

- Excuse-moi, je ne voulais pas te faire peur lui dit la personne face à elle.

- Evite de me donner rendez-vous dans une ruelle sombre à deux heures du matin la prochaine fois lui répliqua Elena.

- Je n'aurai pas dû t'appeler, je suis désolé de t'embêter.

- Tu ne m'embêtes pas tu le sais. Je t'avais promis d'être là pour toi, je ne rompt jamais mes promesses. Raconte-moi ce qu'il se passe.

La personne face à elle se mit à pleurer, Elena s'avança vers elle et la prit dans ses bras sans savoir qu'à l'heure actuelle elle signait son arrêt de mort.


Le retour à la maison pour le couple Marquand ne fut pas facile. Après la visite à leur fille, ils étaient restés un moment enlacés sur le parking de l'institut. Ils avaient ensuite repris leur voiture et étaient retourner chez eux, tout cela sans un mot. Alice était directement allé dans la chambre de sa fille, elle ne parla ou ne regarda son mari.

Ils vivaient pourtant tous les deux la même chose, ils avaient tous les deux perdu leur enfant et pourtant à l'heure actuelle aucun des deux ne pouvait se soutenir. Alice se déshabilla et s'installa dans le lit de sa fille, elle avait besoin d'elle, elle avait besoin de sentir son odeur. Elle avait juste à fermer les yeux et c'est comme-ci Elena était toujours là. Elle se voilait la face, au fond d'elle, elle le savait mais elle s'en fichait, elle ne voulait pas raviver la douleur au fond d'elle. Cette douleur qui s'était éteinte quand elle avait visité sa fille. Elle lui avait dit au revoir et elle lui avait dit qu'elle l'aimait, une fois la porte de l'institut fermée, elle l'avait fermé à clé pour ne plus jamais l'ouvrir et elle avait laissé cette douleur à l'intérieur. Et maintenant, elle voulait juste s'endormir et voir sa fille, c'est la seule chose qui importait.

Fred de son côté avait regardé sa femme se diriger vers la chambre d'Elena, lui aussi souffrait, autant qu'elle, il s'en voulait tellement. Des larmes coulèrent de ses yeux, il se dirigea dans la cuisine, ouvrit le placard et se versa un verre de whisky qu'il bu d'un trait. Il réitéra son geste plusieurs fois, il finit par prendre simplement la bouteille et partit vers sa chambre. Il entra et claqua la porte.

C'est la sonnerie de son téléphone qui le réveilla le lendemain, il avait bu toute la bouteille et s'était endormi ivre mort. A tâtons il essaya de trouver son portable, il finit par sentir un vibrement sous sa main. Il répondit au téléphone sans regarder l'interlocuteur.

- Ouais.

- Commandant Marquand, c'est le capitaine Leroy.

Fred se redressa difficilement dans le lit et tenta d'écouter ce que le capitaine lui disait.

- Commandant Marquand, serait-il possible que je passe chez vous dans la journée, j'aurais besoin de vous poser des questions ainsi qu'à votre femme lui demanda le capitaine.

Le commandant se frotta le visage pour essayer de se réveiller.

- Commandant vous m'entendez?

- Oui oui lui répondit Fred.

Destins brisésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant