Alice observa sa psychologue qui attendait qu'elle commence à parler depuis maintenant plus de dix minutes. Malheureusement pour elle, Alice ne souhaitait pas parler et encore moins de sa fille. Elle croisa les bras et reporta son attention sur l'extérieur. La journée d'aujourd'hui semblait beaucoup plus agréable que ces jours précédents. Elle entendit le docteur Legrand lui parler, mais elle ne dénia pas tourner la tête.
- Alice s'il vous plait. Vous ne pensez pas qu'il est temps que l'on parle d'Elena. De ce qu'il s'est passé.
- J'ai déjà parlé d'elle répondit la juge sans tourner la tête.
- Oui, vous avez parlé d'elle, c'est vrai, mais pas de ce qui est le plus important. Alice l'ignora. Si vous voulez sortir d'ici un jour, il faut aborder le sujet.
- Je ne veux pas.
- Je ne vous donne pas le choix Alice.
- Je croyais que vous étiez psychologue. Vous avez dit que vous ne m'obligeriez jamais à parler de choses dont je ne veux pas dit-elle en la regardant.
- Oui, mais le fond du problème est là Alice. Si vous ne parlez jamais d'elle, jamais vous n'irez mieux. Alice tourna de nouveau la tête vers la fenêtre. Le docteur Legrand souffla silencieusement. On peut parler de ce qu'il s'est passé lundi ?
- Je ne me souviens pas.
- Vous avez fait une crise répondit le docteur Legrand.
- Une crise répéta Alice en la regardant.
- Je pense que ça ressemblait plus à une crise d'angoisse. Vous n'arriviez plus à respirer. On a dû vous donner un calmant.
- C'est pour ça que j'ai été dans les vapes pendant un long moment.
- Tout le monde réagit différemment au calmant.
Alice hocha la tête et se leva du canapé. Elle se dirigea vers la fenêtre comme à son habitude. La plupart des résidents étaient dehors aujourd'hui. Ils avaient tous de gros manteaux, mais ils pouvaient profiter des quelques rayons de soleil. Elle regarda au loin Evan, un garçon d'une vingtaine d'années courir dans le jardin. Il semblait vraiment heureux.
- On peut parler de cet album ? Demanda le docteur Legrand en le prenant dans ses mains. Alice secoua négativement de la tête. Vous pouvez me dire qui l'a fait ?
- Moi répondit Alice après quelques minutes d'hésitation.
- Vous en avez un pour chacun de vos enfants.
- Non répondit-elle simplement.
- Pourquoi Elena ?
- Je vous l'ai déjà dit.
- Répétez le moi alors.
- C'était différent répondit Alice toujours le regard fixé sur Evan qui se roulait à terre. Elle vit un infirmier arriver vers lui qui lui demandait d'arrêter.
- Différent ? Comment ?
- Notre amour était différent.
- Je ne comprends pas.
- Vous comprendrez le jour où vous aurez des enfants dit Alice en croisant les bras.
Elle porta son regard sur Rachelle, une jeune autiste qui venait d'intégrer le centre. Elle était assise sur un banc à jouer avec une de ses poupées. Un sourire se dessina sur ses lèvres quand la jeune fille se leva du banc et sauta dans les bras d'une personne qu'elle semblait connaitre, sa mère peut-être.
- Je croyais que l'on n'avait pas le droit au visite en semaine ?
- Pourquoi vous dites cela ?
- La mère de Rachelle est là.
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Destins brisés
RomanceAlice et Frédéric Marquand sont mariés et ont des enfants. Une nouvelle enquête va changer leur vie de couple, et leur vie de famille. Vont-ils réussir à survivre à cela ?