Chapitre 35

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Alice se réveilla en sursaut et en hurlant. Elle avait fait un cauchemar. Elle regarda autour d'elle et se rendit compte qu'elle n'était pas chez Victor. Elle ramena ses genoux près de son corps et les entoura de ses bras. Elle posa sa tête et ferma les yeux, un horrible mal de crâne l'empêchait de réfléchir. Après quelques minutes, elle se leva du lit et se dirigea vers la fenêtre. Elle décala le rideau et observa l'extérieur, la nuit commençait à tomber.

Elle tenta de se souvenir comment elle était arrivée ici. Elle vit un sac sur le sol près du lit. Elle s'approcha et le prit en s'asseyant à terre. Elle l'ouvrit et attrapa une bouteille à l'intérieur. Alice ouvrit le bouchon, elle allait le porter à sa bouche mais se ravisa. Voulait-elle vraiment boire de nouveau? Elle pensa à ses enfants et une douleur se réveilla. Elle ne voulait plus ressentir cela. Elle la porta à sa bouche et bu plusieurs gorgées. La chaleur dans sa gorge la soulagea instantanément.

Alice resta une heure à même le sol à vider la bouteille. Elle posa sa tête sur le lit derrière elle et s'endormit sans s'en rendre compte. Un gros coup sur la porte la réveilla, elle ignora la personne qui tambourinait. Les coups se firent plus fort et plus intense, elle finit par se lever du sol difficilement et se dirigea vers la porte. Elle l'ouvrit et regarda la personne face à elle, la lumière intense du couloir la fit fermer les yeux. Elle les ouvrit difficilement et posa son regard sur la réceptionniste du matin.

- Vous deviez rester que la journée dit-elle.

La juge essaya de rester concentré sur la jeune fille. Elle était saoule et fatiguée et il était difficile pour elle de rester éveillé.

- Vous m'entendez madame? Demanda la réceptionniste inquiète.

Alice la regarda et se décala de la porte pour se diriger vers son lit. Elle attrapa son manteau et sortit quelques billets de ses poches. Elle rejoignit la jeune femme et lui tendit l'argent.

- Pour une nuit articula t'elle difficilement.

L'employée attrapa les billets et hocha la tête.

- Vous devez libérer la chambre pour midi demain.

Elle lui souhaita une bonne soirée et se dirigea vers l'ascenseur. La juge ferma la porte et posa sa tête sur celle-ci. C'était bien la première fois qu'elle se soûlait et en si peu de temps. Comme la veille, Alice se dirigea vers le lit et s'installa sous les couvertures. La pièce tournait ce qui lui donnait envie de vomir. Elle ferma les yeux pour que cela s'arrête. Elle s'endormit une nouvelle fois rapidement.

La lumière traversant la chambre réveilla Alice. Elle se redressa sur ses coudes et cligna plusieurs fois des paupières. Elle se leva difficilement du lit, l'alcool étant encore très présent dans son sang. Elle se dirigea dans la salle de bain et s'observa dans le miroir. Un bleu ornait son oeil gauche. Elle le toucha mais une vive douleur lui fit retirer sa main. Elle était loin la juge qui avait tant de prestance et de classe. Elle baissa les yeux sur son corps, sa robe était sale et déchirée à certains endroits. Elle préféra ignorer son apparence et se dirigea de nouveau dans la chambre. Elle s'installa sur le lit et observa ses genoux abimés.

Elle avait mal au crâne comme ces trois derniers jours, enfin elle n'était pas sûre. Elle n'était pas sûre de combien de temps était passé. Elle soupira et attrapa la bouteille pleine. Elle l'ouvrit et prit une gorgée. Alice décida d'aller prendre une douche, elle en avait bien besoin. Elle se déshabilla sans se regarder et entra dans la douche. L'eau brûlante sur son corps lui fit du bien. Elle ferma les yeux et profita de ce moment.

La pièce se mit à tourner d'un coup. Alice s'appuya contre le mur, elle tenta de faire partir son étourdissement mais ce dernier persista. Elle se laissa glisser contre le mur et laissa l'eau de la douche couler sur son corps au sol. Elle resta comme cela pendant un long moment. Elle ne voulait pas se lever tant que la pièce n'était pas stable. Elle ferma les yeux et posa sa tête sur ses genoux. Elle pensa à ses enfants qui lui manquait terriblement. Elle les imagina chez eux en train de jouer et de rire.

Destins brisésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant