Chapitre 48

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Alice faisait les cents pas depuis maintenant plusieurs heures. Djibril était assis sur une chaise, la tête dans ses mains, il bougeait ses jambes. Fred s'était pris trois balles, une dans le thorax, une dans son bras gauche et une dernière dans la jambe. Le samu était très vite arrivé sur les lieux de la fusillade mais il avait perdu énormément de sang.

Alice et Djibril attendait qu'une personne vienne les informer que le commandant allait bien. Il était au bloc depuis maintenant trois heures. Les coups de feu avaient été tiré juste devant le commissariat. Un père de famille voulait se venger de Fred qui avait arrêté son fils et qui s'était suicidé en prison. Alice était avec lui quand s'était arrivé, il l'avait poussé du chemin. Elle avait retrouvé son mari à terre, en sang et inconscient.

Ils étaient censé rentrer plus tôt aujourd'hui, et passer la fin de journée avec leurs enfants. Alice n'avait pas quitté Fred, elle était resté près de lui jusqu'à ce que les secours arrivent. Elle avait essayé de comprimer les plaies. Elle avait vu Djibril près d'elle et lui aussi, avait posé ses mains sur Fred. Elle était montée avec lui dans l'ambulance, elle se fichait bien que l'ambulancier lui avait interdit. Elle ne pouvait pas le laisser seul. Elle avait tenu sa main tout le long du trajet, et elle avait été contrainte de le laisser partir devant les portes qui menait aux blocs opératoire.

Djibril était dans son bureau quand il avait entendu les coups de feu. Il s'était précipité à l'extérieur où beaucoup de ses collègues étaient déjà. Un attroupement de l'autre côté du trottoir le fit s'avancer, il tenta de se frayer un chemin à travers tous les officiers. Il s'arrêta quelques secondes avant de réaliser qu'il s'agissait de son supérieur au sol gisant dans son sang. La juge lui parlait et appuyait sur son thorax. Il sortit de ses pensées quand il vit le regard d'Alice, il s'était accroupi et avait placé ses mains sur les autres plaies du commandant. Le lieutenant avait suivi l'ambulance et avait rejoint l'hôpital.

Quand il arriva dans la salle d'attente, Alice s'était effondrée dans ses bras. Il ne savait pas quoi dire, donc il l'avait simplement serré le plus fort possible. Elle avait fini par relever la tête et s'était installée sur une chaise. Djibril avait appelé Victor pour qu'il s'occupe d'Elena et de Paul. Le greffier était allé chercher les enfants à l'école et avait fait en sorte de leur occuper l'esprit, ce n'était pas à lui de leur expliquer que leur papa était blessé.

Les portes du couloir qui menait aux salles d'opérations, finit par s'ouvrir deux heures plus tard. Un médecin s'approcha du duo. Alice avait fini par s'asseoir. Elle avait la tête posé sur le mur derrière elle et avait les yeux fermés. Djibril releva la tête quand il entendit les portes s'ouvrir. Il posa une main sur le genou de la juge qui se leva rapidement. Elle s'approcha du médecin, la peur au ventre.

- Il va bien? Demanda t'elle de la détresse dans la voix.

- Votre mari avait perdu énormément de sang quand il est arrivé ici.

- Mais il va bien? dit-elle en le coupant.

- Madame Marquand dit le médecin en attrapant son bras.

- Il est pas mort, il peut pas être mort dit-elle les larmes aux yeux.

- Je suis désolé.

- Non cria t'elle en tombant au sol.

Elle sentit Djibril passer ses bras autour d'elle. Un poids sur son thorax lui compressait le coeur. Pas Fred non, elle ne pouvait pas. Il n'était pas mort, elle ne pourrait pas vivre sans lui. Elle s'accrocha aux bras du lieutenant, Djibril laissa quelques larmes couler sur ses joues.

Alice se réveilla en sursaut, elle était toujours à l'hôpital et dans le couloir de la salle d'attente. Elle passa une main sur son ventre. Fred et Alice avaient appris quelques semaines plus tôt qu'elle attendait un troisième enfant et elle entamait son troisième mois de grossesse. Elle tourna la tête vers Djibril qui la regardait.

Destins brisésOù les histoires vivent. Découvrez maintenant