La deuxième journée s'est déroulée presque exactement comme la première, au détail près qu'il y a eu une matinée en plus.
Il est dix-huit heures quand le dernier match s'arrête enfin, et que la mystérieuse équipe d'H fasse son apparition, au dîner.
- H!!!!!!
Comme une furie, une fille passe à vive allure entre les tables, jusqu'à arriver près de cette d'Hope, déjà debout, et prête à l'éviter. Elle considère que c'est mission accomplie lorsqu'elle peut décemment serrer la main de Tac, le dactylographe, et celle de Cassie, la correctrice.
- Un jour, je vais vraiment finir par croire que tu ne m'aime pas...! chouine le pivot derrière elle.
La blonde se retourne et lui dit doucement :
- Comment ne pourrait-on pas aimer une créature comme toi ?
L'autre lui sourit de toutes ses dents et tente de la serrer à nouveau dans ses bras, avant de rencontrer le buste de Tac.
C'est ce qui arrive régulièrement à la pauvre Lou. Elle veut enlacer Hope, mais plus rapide, cette dernière l'évite et Lou fini par tomber, câliner quelqu'un d'autre, ou refermer ses mains sur du vide. Cette fois, c'est autour de Tac.
- Désolée. Je n'aime vraiment pas ça, s'excuse l'écrivain.
-Ne t'en fais pas, je commence à avoir l'habitude.
- Servez-vous à manger et venez vous asseoir avec nous, vous devez avoir faim.
C'est comme ça que l'équipe, qui n'avait absolument rien à voir avec le basket s'est intégrée aux deux autres.
Finalement, Jeremya avait raison. Mis à part la venue plutôt rare de l'équipe d'écriture, les autres filles avaient dû aller se perdre dans un coin où leurs photographies ne dérangeaient qu'elles, parce qu'ils purent jouer dans un calme relatif le troisième et le quatrième jour.
- Prenez conscience de vos faiblesses maintenant, histoire que vous les fassiez disparaître avant de retourner au lycée, leur dit leur coach, Shinji Kamiki.
Seijuro à beau être redevenu celui qu'il était avant de changer et de devenir "l'autre", il trouve toujours ce mot aussi détestable. Ce qu'il déteste encore plus, c'est de savoir ça. Qu'il en a, qu'elles existent, et que même s'il peut les compter sur les doigts de la main, il même les nommer. Quoi de plus horrible que cela ?
Il se redresse, comme pour les effacer. Ça te changera rien. Mais il essaye quand même, par réflexe.
Il aime le basket. Là n'est pas le problème. Non, ce qui l'arrange, c'est de savoir qu'il a ses petits points faibles, de la migraine douloureuse qui lui tambourine le crâne après avoir utilisé trop longtemps ses yeux aux maximum, jusqu'à sa trop grande précision de passes, de très dur à attraper pour celui qui ne l'est pas.
Le dernier match de se passe sans trop d'encombre, et les joueurs retournent tous aux vestiaires.
C'est assez éprouvant, de jouer toute la journée. D'un autre côté, ils ne font que ça de leur semaine. C'est assez prenant. Et les joueurs d'en face semblent se motiver en se persadant qu'ils feront mieux la prochaine fois.
Les autres gars de son équipe commencent seulement à se rahbiller qu'il est prêt en premier, comme toujours. Un des soucis d'efficacité qu'il aura malencontreusement hérité des habitudes de son père.
Mais cette fois, il n'attend pas sur le banc, en faisant mine de replier ses affaires ou de relacer ses chaussures. Il a besoin de ce peu de solitude que lui offre la nuit, mais qui ne lui suffira sans doute pas aujourd'hui. Il faut qu'il marche.
- À tout à l'heure.
Ses coéquipiers lui sourient, répondent ou lui font un signe de la main, et se replongent dans leur difficile mission de mettre leur pantalon les jambes encore humides.
C'est agréable d'avoir une équipe qui sourit. Il s'en est rendu compte après sa défaite contre Kuroko, l'année dernière. C'est jouer au basket autrement. Jouer pour jouer, pas pour gagner.
- Même si j'aime ça...
Il s'arrête devant une porte entre ouverte.
- Allez ! C'est tout pour aujourd'hui, sortez de là, je vais ranger.
C'est la voix d'Hope, avec un entrain qu'il ne lui a jamais entendu. D'un autre côté... il ne la connaît que depuis quatre jours, et quand il dit connaître, il dit vu entre deux matchs vite-fait ou à table vingt minutes.
L'équipe sort et il les regarde passer en chahutant, renfoncé dans le recoin noir de la salle de droite, qu'ils n'ont pas vus. C'est drôle de penser qu'on peut être aussi discret qu'un joueur fantôme quand on est le fils Akashi.
Il sursaute. Quelqu'un vient de frapper du poing sur la table. Il regarde discrètement par l'embrasure, et la voit, penchée sur cette petite table d'écolier, les poings serrés et les lèvres crispées.
- Elle pleure, réalise-t-il.
La fille devant lui laisse couler lentement de chaudes larmes.
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La Plume Et L'Archet
FanfictionQuand il la rencontre pour la première fois, il ne se doute pas de l'impact qu'elle aura sur sa vie. La perfection est un critère de taille, quand on vient de l'illustre famille Akashi, si bien qu'il ne s'en formalise plus vraiment. Mais étouffant p...