Chapitre 16

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Quand elle semble revenir à elle, il lui lance le ballon.

- Evite de me laisser tout seul pour partir dans ta tête. Je ne sais pas quoi faire en attendant.

- Tu gagne une pénalité, Seijuro.

- Tu sais que tu es la seule personne qui m'appelle à la fois par mon prénom et qui me tutoie depuis plusieurs années ? Il n'y avait que Mibuchi pour m'appeler par un surnom.

- Impressionnant. Même les gens qui ont peur de moi peuvent m'appeler H. Le fait est... que des fois, je ne donne même pas mon nom entier.

Il secoue la tête, comme pour décoller les mèches de cheveux rouges qui commencent à l'ennuyer sur son front.

- Si j'avais une paire de ciseaux, je les couperais, marmonne-t-il en finissant par s'essuyer le front d'un revers de poignet. Tu es assez étrange, comme personne. Je ne connais pas de gens qui donnent aussi peu leur nom que toi.

- Je n'ai pas pour vocation d'être connue par ceux que je ne connais pas.

Seijuro sourit, et Hope aussi.

- C'est une bonne réponse.

- Je trouve aussi.

- Alors, cette pénalité ?

Elle tire, et manque encore une fois le panier.

- Tu y tiens tant que ça ? s'étonne-t-elle.

Il grommelle .

- Je n'aime pas avoir une épée de Damoclès au dessus de la tête.

-Hum. Moi non-plus. Alors... Même si tu parviens à trouver de quoi le faire, tu ne peux pas couper tes cheveux aujourd'hui.

Il arque un sourcil.

- Seulement ça ? Je crois qu'elle avait plus d'imagination.

- Le fait est... que je pense que tes cheveux sont plus longs que d'habitude. Tu as dû reporter le rendez-vous au coiffeur, peut-être parce que tu es trop occupé. Mais quand on n'en n'a pas l'habitude, les cheveux de cette longueur, deux bons centimètres au dessus du crâne en plus, avec la transpiration... ça va bientôt te gratter.

Il soupire.

- D'accord. Elle veut jouer à ça. Je reconnais que le raisonnement est plus que correct. Mais soit. Je ne me gratterais pas la tête tant qu'elle est là. J'accepte le défi.

Il la regarde tirer à nouveau et quelque chose le marque.

Lorsqu'elle saute, elle a une position des plus professionnelle. Les épaules relâchées et les mains dirigées à la perfection pour guider la balle devraient parvenir à la rentrer dans l'arceau. 

Mais ensuite, elle fait quelque chose avec ses doigts qu'il n'avait pas remarqué.

Quand elle lance la balle, elle laisse un doigt volontairement dévier la trajectoire, assez pour que le panier ne soit pas marqué.

- Elle vient d'insérer une erreur volontaire pour ne pas marquer. Sans parler de la raison, ça fait combien de temps que tu n'as pas joué ?

Hope le fixe longuement, avant de mettre les mains sur les hanches.

- Je dirais bien cinq ans.

 Mais qu'est-ce qui t'es arrivé il y a cinq ans, pour que tu ne retouche à un ballon que maintenant, et que tu refuse de faire entrer la balle dans le panier ? Est-ce-que ça un rapport avec Jeremya ?

Il ne se serait pas crut si curieux de quelque chose qui le concerne aussi peu.

- Il va falloir que j'y ailles, dit-elle au bout du silence.

- Je vois. J'espère qu'on se reverra.

- Si tu passe dans le coin, je suis au gymnase le jeudi, à partir de seize heures, jusqu'à dix-neuf heures.

- J'y penserais.

Elle embarque sa veste en la posant sur son épaule, et repart dans la direction de laquelle elle était arrivée.

Apparemment, elle ne va pas y aller aujourd'hui, finalement.

Il soupire.

- Hey ! Akashi !

Kise lui fait signe de la main, un peu plus loin, accompagné par Midorima, une couronne en plastique dans la main. Derrière eux, il peut voir Mibuchi et Hayama, papotant les uns avec les autres, sans vraiment faire attention au fait que personne ne s'écoute vraiment.

- Quel plaisir de vous voir.

- Alors nous sommes finalement cinq, remarque Midorima en le regardant.

- Six, répond Kuroko derrière lui.

Ils sursautent presque tous et lui leur dit sur un ton de reproche :

- Je vous signale que je suis avec vous depuis que vous vous êtes croisés à la sortie du métro.

On le regarde à peine, gêné, et Seijuro sourit un peu.

- Eh bien, c'est parfait. On a au moins le temps de faire un match.

- C'est de la triche, tu transpire déjà, bougonne Kise, moi, il faut que je m'échauffe.

Hayama rit en s'étirant un peu.

- De toute façon, je ne pense pas qu'on va faire un match très sérieux. Je ne vois pas comment on pourrait faire de toute façon, nous n'avons pas d'arbitre, réplique Mibuchi.

- Tiens. Un téléphone. Akashi, tu sais à qui il est ? demande Kuroko en lui montrant.

Seijuro s'apprête à répondre que non, alors que la propriétaire au bout du terrain dit :

- C'est à moi.

La Plume Et L'ArchetOù les histoires vivent. Découvrez maintenant