Chapitre 49

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La période des fêtes arrive à une vitesse folle. Si folle qu'Hope a l'impression que sa tête se détache petit à petit de ses épaules, sous le flux important de choses que Seijuro a encore à lui apprendre.

- Je vais mourir, gémit-elle au bout d'une énième séance de leçon.

Il sourit, et la laisse s'affaisser sur la table de la salle à manger.

- J'apprécie beaucoup les efforts que tu fais, mais je pense que tu en fais trop.

- Je peux tout apprendre.

- Là n'est pas la question...

Il lui masse doucement les épaules.

- Ça me gène que tu fasses des efforts pour eux alors qu'ils n'en feront pas pour toi.

- Et ?

Elle se redresse.

- Ce n'est pas parce qu'ils sont bêtes que je le serais plus qu'eux. Je veux leur en mettre plein la vue. Qu'ils se mordent les doigts de ne rien pouvoir reprocher à personne. Et surtout pas à toi. Qu'ils comprennent un peu.

Elle serre les poings. Il soupire, en s'asseyant près d'elle.

- Merci.

Hope lui sourit comme elle peut, courbaturée. Le mal de tête pointe, tant elle a emmagasiné d'informations aujourd'hui mais elle se donne un peu de courage. Elle peut tout savoir. C'est sa plus grande force. Reste à tout apprendre.

- Tu es géniale.

- Je sais.

- Ah oui ?

Elle pose sa tête sur son épaule, une fois redressée.

- Tu vas voir. On va leur en mettre plein la vue.

Il lui embrasse la tempe. Et quitte la table.

Songeuse, elle regarde dans le vide un moment, jusqu'à ce qu'il lance, dans la pièce d'à côté, d'un air nonchalant :

- Bien. Je vais faire à manger.

Elle se lève brusquement.

- Hors de question ! Tu sors tout de suite de ma cuisine.

Il rit et secoue la tête.

- Non. C'est aussi chez moi, je vais faire à manger parce que je veux faire à manger.

- C'est non ! tu es une catastrophe ambulante en cuisine !

- C'est de ta faute, tu ne me laisse jamais faire !

- Seijuro Akashi, je te jure que si tu ne sors pas de là...

Il croise les bras, curieux de connaître la suite, qu'elle semble chercher un bon moment.

- Je viendrais voir ta famille en baskets.

Il éclate de rire franchement.

- Tu ne le feras pas.

- Tu paries ?

- Tout ce que tu veux. Tu es orgueilleuse au possible, Hope, tu préfèreras me laisse exceptionnellement ta cuisine que de te laisser critiquer par quelqu'un.

- Si j'entends une critique, je leur renverrai.

- Hum.

- Tu ne me crois pas ?

Il prend son visage dans ses mains en la regardant attentivement.

- Quoi ?

Seijuro passe son pouce sur sa joue avant de lui murmurer :

- C'est fou ce que tu es belle les joues rouges.

Elle se fâche.

- Belle les joues rouges ? Et puis quoi encore ! Je te signale que j'ai les joues rouges aussi quand je cours ! Et quand je suis énervée. Et quand on fait l'amour !

Il sourit.

- C'est dingue. Autant d'occasions d'être belle.

Elle se tait. Qu'est ce qu'il veut qu'elle réponde à ça ? Sérieusement.

Il l'embrasse du bout des lèvres et elle soupire.

- Je cuisine avec toi.

- Pour de vrai ?

- Oui.

Il sourit.

- Mais ne crois pas que tu as gagné.

- Je n'oserais pas.

Elle lève les yeux au ciel.

- Fais attention, tu file un mauvais coton, Sei. Un jour, ça te retombera dessus !

- Laisse-moi faire un peu ce que je veux. Il n'y a qu'avec toi que je peux être comme ça.

Cette fois, c'est elle qui sourit.

- Mais j'espère bien.

Seijuro remonte ses manches, et elle fait pareil.

- Prêt ?

- Bien sûr que oui. Je suis toujours prêt pour tout.

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