Les deux mois suivants se passent de la même manière, à un détail près : ils se voient tous les jours.
En fait, ils se voient tellement que la moitié de l'armoire d'Hope est remplie d'affaire de Seijuro et inversement. A se demander s'il ne serait pas économique d'habiter au même endroit. Mais... où ?
- Ah non, ton appartement est trop grand. Le style, j'aime bien, mais ton salon fait la taille de mon salon-salle-à-manger-cuisine.
- Je ne sais pas comment tu fais pour vivre dans un truc aussi petit. Avec l'argent que tu as...
- C'est parce que j'en ai pas toujours eu et que ça ne me sert à rien.
- Tu ne voudrais pas avoir un bureau pour mettre tous tes livres et écrire ?
- Ce n'est pas ce que j'ai dit ! se fâche-t-elle en lui nouant son nœud papillon. Ce qui m'énerve, c'est que tu retourne mes envies contre mes arguments.
Il sourit et l'embrasse.
- Je sais. On appelle ça négocier.
- Mais heureusement que je ne négocie pas comme ça ! dit-elle plus calmement.
- Hum. On ne s'entendrait pas.
- Je crois, oui. Bon. Faisons un compromis. Plus de pièces si tu veux, mais pas de grandes salles vides.
- On change d'appartement, quoi.
- Oui.
Elle ne vient pas à la soirée avec lui. Alors elle l'aide à se préparer au milieu de leur conversation, avec sa chemise ample, qui lui donne l'impression de faire de grands gestes.
- Tu es beau.
- Merci. Je vais te le trouver, ton appartement, murmure-t-il ensuite contre ses lèvres.
- J'espère bien, je te fais confiance... mais pas trop.
Seijuro l'enlace.
- J'essaye de ne pas rentrer trop tard.
- Ne t'inquiète pas, si je vois que tu ne rentre pas, j'irais me coucher.
- Menteuse.
- Toutes les femmes sont des menteuses, habitue-toi.
- Mais je n'en veux pas une autre, moi.
Son téléphone sonne et il grimace.
- Je dois vraiment y aller.
- Courage. Toutes mes pensées t'accompagnent.
Il la regarde encore une fois avant de sortir.
- Ne me dis pas ça comme si tu étais en train de m'enterrer... Bonsoir.
Son chauffeur le salue aussi et l'homme aux cheveux rouges monte dans la voiture noire.
Si seulement il avait pris de la lecture... qui ne lui aurait pas servit, mais il n'aurait pas eu de regrets, alors que là...
Ce qui le rassure, c'est que ce soir, son père n'est pas là non-plus, en principe. Ou alors, tard, parce qu'il avait une réunion importante avec un client anglais par visioconférence. A vingt-et-une heure. Le rêve quoi.
C'est dans cette optique plus ou moins agréable qu'il s'extirpe de l'habitacle pour lancer un « regard amical » aux personnes qui pensent avoir le privilège d'être dans son cercle fermé d'amis, alors que... c'est pas le cas ?
- C'est ridicule d'avoir autant de robes différentes pour voir dix minutes chaque personne et demander seulement « ça va et toi ? ». Heureusement qu'Hope n'aime pas ça non-plus...
Ce n'est pas qu'elle n'aime pas les belles robes, c'est que pour le moment, ils ne peuvent pas sortir ensemble avec et que de toute façon, elle n'en voudrait pas des aussi chères, et sûrement pas pour les mettre aussi peu. Dans son bonheur, il est tombé à la fois sur quelqu'un « d'à l'aise » financièrement, et très peu dépensière.
- L'avantage d'une fille qui ne prend que ce dont elle a besoin, se dit-il en serrant une main.
- Alors ! lui demande le vieil homme, quand aurons-nous le plaisir de rencontrer une potentielle Madame Akashi ?
- Celui-là ne fait pas dans la dentelle. Quand elle apparaîtra dans ma vie ?
Il ose même un sourire qui enchante l'homme.
- Ah ! Une chance que vous ne choisissiez pas la première venue !
- Oui... quelle chance...
- Quel genre de femmes cherchez-vous ? Je peux peut-être aider...
- Oh, euh, je vous remercie, mais je pense avoir assez de travail pour le moment.
- Tant pis. Mais quel genre ferait chavirer votre cœur ? Je suis curieux, et je ne suis pas le seul, dit-il en désignant les deux autres hommes devant eux qui acquiescent avec un sourire qu'ils espèrent enjoué.
- Eh bien... je cherche une femme facile à vivre.
Il récolte quelques rires et poursuit :
- Une qui préfèrera cuisiner elle-même, ou qui voudra vivre dans un appartement pas trop grand. Une qui aimera passer la matinée au lit le dimanche, qui me tannera parce que je travaille trop, mais pas parce qu'elle me voit moins... qu'elle aime le sport et la musique aussi. Enfin voilà.
- Cette femme n'existe pas ! Vous aurez bien du mal à trouver ça quelque part ! Si vous la trouvez, présentez-la-moi !
Sur un ton sérieux mais avec un sourire qui les surprend, il leur répond :
- Croyez-moi, si je trouve cette femme, je l'enferme chez moi.
Il fait à nouveau rire.
- Je dois passer voir d'autres personnes, passez une bonne fin de soirée, messieurs.
- Oui, à vous aussi, Monsieur Akashi ! Et bonne chance pour trouver votre perle rare.
Il les salue d'un geste de la main et se fige en apercevant une silhouette familière près de lui.
Seijuro déglutit avec peine.
- Bonsoir... père...
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La Plume Et L'Archet
Fiksi PenggemarQuand il la rencontre pour la première fois, il ne se doute pas de l'impact qu'elle aura sur sa vie. La perfection est un critère de taille, quand on vient de l'illustre famille Akashi, si bien qu'il ne s'en formalise plus vraiment. Mais étouffant p...