Chapitre 85

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C'est désappointée que l'équipe de Kuroko se rend sur les lieux du prochain match.

- Tiens donc. H s'est fait la malle ?

Seijuro se tourne vers Luis, l'air mauvais.

- Qu'est ce que tu fais là ?

- Aujourd'hui, c'est au tour de Jack de vous affrontez. Enfin, lui, il ne joue pas, mais j'étais curieux de voir ça quand même. La miss n'est pas là ?

Jack...

Il ne répond pas et se remet en marche. Le reste de l'équipe suit le mouvement, comme son ombre.

En se levant le matin, il s'était demandé où il avait foiré. Pas assez de cadeaux ? De sorties ? Finalement, elle s'était peut-être lassée de devoir garder le secret ? En y réfléchissant bien, il se rendait compte qu'il n'avait jamais agit avec elle comme il l'avait fait avec d'autres. Peut-être que c'était là que le bas blessait. Peut-être qu'Hope aurait voulut aller au restaurent. Faire un voyage. Ou tout simplement qu'il lui dise un peu plus « je t'aime » ?

Si ce n'est pas de sa faute à lui, c'est de sa faute à elle. Elle qui ne lui aurait pas dit ce qu'elle voulait. Elle qui semblait se moquer de tout, mais pour qui tout importait. Et ses livres ? Part-elle vraiment sans ?

Depuis ce matin, en se rendant compte de ce qu'il se disait à ce moment là, il a totalement arrêté de penser à elle comme il le faisait après son départ. Maintenant, il se demande si elle est bien arrivée en France, et si l'affaire qu'elle doit régler ne lui prend pas trop la tête.

Il y arrive plus facilement qu'il ne l'aurait crut. Ça lui fait plaisir. Quelque part, il lui fait toujours confiance. C'est le plus important.

Le groupe se sépare en deux devant les vestiaires. Ils ont encore le temps, puisque pour une fois, ils sont à l'heure.

Seijuro entre dans le vestiaire le premier, et Kuroko attrape doucement l'épaule de Shizue pour lui murmurer :

- Ne t'en fais pas, d'accord ?

Elle lui sourit faiblement, et suit sa comparse dans leur pièce à elles.

Fait ridicule, malgré le fait que les femmes soient presque toujours minoritaires dans les équipes mixtes, les deux vestiaires font toujours la même taille. Alors que non seulement il est moins utilisé, mais en plus, tant n'est pas nécessaire.

- C'est de ma faute, hein.

Misaki se redresse, les mains sur les hanches, alors qu'elle vient de délasser ses chaussures.

- Tu veux que je te dise quoi ? Que je t'engueule en te disant que rien ne serait arrivé si tu n'avais pas ouvert ta bouche ? Que je te fasse peur ou que je te frappe ? C'est ça que tu attends de moi ? Si ça peut te remettre les idées en place et te permettre de ne pas être un boulet sur le terrain, c'est d'accord, je m'occupe de toi tout de suite.

Shizue rentre la tête dans les épaules.

- Mais je ne pense pas que tu le mérite, reprend l'autre.

Surprise, la première joueuse ouvre de grands yeux.

- On fait tous des erreurs. Tu en as fait une en t'en prenant à Hope. Et elle en partant. C'est la première. Au lieu de te lamenter dessus, fais plutôt attention à ne pas faire trop de bêtises. Ça pourrirait toute l'équipe. Tu es une fille trop gentille. Ne t'inquiète pas pour rien. Hope est grande, elle aussi. Laisse-la se gérer.

Shizue regarde Misaki.

- Tu ne m'en veux pas ?

- C'est vos histoires à toutes les deux, pas les miennes. Là où ça me dérange, c'est qu'on a perdu une bonne joueuse et que tu joue comme une brelle depuis.

Sa coéquipière se change, et laisse l'autre faire la même chose dans son coin.

- Hey, Shizue.

- Oui ?

- Magne-toi. On va être à la bourre.

- J'arrive, dit-elle en passant son t-shirt.

Deux minutes plus tard, elles sont dans le vestiaire des hommes, et s'assoient sur un banc, près de Midorima qui se débande les doigts.

- Bon, alors. Aujourd'hui, ce sont des joueurs qui sont entraînés par une connaissance d'Hope. Jack serait bon joueur. Méfiez-vous des techniques, des fois qu'il nous fasse un coup similaire à ce qu'on a eu la dernière fois.

Les explications de Seijuro sont sobres. Froides. Rapides. Comme elles avaient put l'être lorsque les six joueurs étaient encore à Teiko. Quand « l'autre Akashi » était aux commandes.

Mais Kuroko sait que son capitaine est toujours vraiment là. Qu'il reste juste le plus impassible possible. Ça ne le rassure pas, mais il sait qu'il jouera à son maximum, quoi qu'il se passe. Après tout, c'est un Akashi. Et les Akashi se doivent d'être toujours parfaits.

Ils sortent du vestiaire en rang d'oignon pour l'échauffement.

- A première vue, ils ont l'air de joueurs normaux. On se fait sûrement du mauvais sang pour rien.

Seijuro donne quelques dernières directives et le cinq majeur se met en place sur le terrain. Il les regarde faire, debout près du banc des remplaçants, les bras croisés.

Le match va commencer.

- Hope... qu'est ce que tu leur aurais dit que j'ai oublié ?

Le premier panier est marqué par l'adversaire, alors que la première minute n'est pas encore passée.

Il pince les lèvres, légèrement contrarié.

Et puis soudain, des pas accourent derrière lui. Et il se retourne à peine qu'il se retrouve face à face avec un fantôme.

- Hope.


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