Chapitre 26

544 37 1
                                    

Il se lève avec un mal de dos épouvantable.

Seijuro soupire et se relève.

- J'en ai mare de dormir dans ce bureau.

La veille, il a terminé si tôt le matin que rentrer chez lui pour revenir en l'espace de trois heures, que le déplacement lui avait semblé inutile.

Ces derniers temps, c'est vrai qu'il y dort moins, mais quand même... le fauteuil est toujours aussi inconfortable que le premier jour, quand il s'agit de dormir dedans.

Il pousse un nouveau soupir.

- Pourquoi je dois toujours être aussi fracassé le matin ?

Seijuro se lève, prend la peine de se changer, avant de sortir de son bureau, pour se trouver un café. Il est six heures du matin. Il n'y a personne.

Pire. Dehors, il pleut.

Une autre des raisons qui l'avaient poussé à rester là, c'était que son lie de rendez-vous était plus proche de son lieu de travail que de chez lui.

Il fait craquer sa nuque, tandis que le café coule silencieusement dans la tasse.

Ce qui l'ennuie, c'est que l'homme qu'il doit voir aujourd'hui ne lui inspire pas confiance.

Pas. Du tout.

Il prend néanmoins sa chemise à rabats, en vérifiant au passage que tout est dedans, et avale son café sans sucre d'une traite, bien qu'il en trouve le goût infecte. Mais parfois, pour se réveiller, il faut savoir faire des sacrifices. Travail oblige.

L'homme prend finalement l'ascenseur, et croise dans le hall un gardien que le dévisage rapidement, en se demandant comment il n'a pas put le voir entrer.

- Je ne suis pas rentré chez moi, lui dit simplement le sous-directeur.

L'autre se détend, et Seijuro prend la deuxième cabine de fer, pour aller au parking sous-terrain. Il monte dans sa voiture, et se rend sur les lieux de son rendez-vous, sans savoir que l'homme qu'il devait voir étai malade, et que c'était la directrice de l'entreprise qu'il allait rencontrer, sans qu'on ne lui donne plus de détails que cela.

C'est donc avec un dépit sans bornes que Seijuro s'assoit, cinq minutes en avance sur l'heure de son rendez-vous, avec l'ennui de devoir réexpliquer à une personne annexe tout le contrat pour le faire signer.

Mais le destin avait un caractère bien trempé, ce matin là...

Il aurait put la rencontrer d'une manière tout à fait romantique, parce que c'est ce à quoi on s'attend lorsqu'on rencontre l'amour de sa vie. Mais elle n'était pas dehors, à attendre quelqu'un qui ne viendrait pas, un sourire solaire sur le visage, sous un temps de chien. Non, elle, elle n'avait pas ce parapluie avec les fleurs à l'intérieur tout simplement qu'elle n'en n'avait pas tout court, et qu'elle avait dû prendre le métro ce matin. Et pas question de prendre un taxi, ou de se laisser conduire par qui que ce soit.

Elle était passé devant lui sans le voir et sans qu'il ne la regarde vraiment, lui qui attendait l'arrivée d'un associé, trempée jusqu'aux os, les chaussures à talons qui couinent.

Elle était rentrée dans le bureau en coup de vent, sans refermer la porte, suivie par une petite armée de personnel qu'il observe intrigué, brandissant une serviette, un sèche-cheveux, une liste de rendez-vous et un téléphone.

L'étrange personnage massacrant les avait tous mis à la porte, ne gardant que la serviette et le téléphone. Il avait dû attendre encore dix minutes.

- C'est à vous.

Il regarde longuement et fixement la secrétaire, avant de réagir. Elle rougit, il s'en veut.

Il entrait dans la pièce qu'il se souvenait de celle qui était passée plus tôt et qu'il n'avait pas revu sortir. C'est certainement la raison pour laquelle elle est assise derrière son bureau, les cheveux encore humides, et les chaussures posées près du radiateur.

Ils se regardent, ouvrent des yeux ronds, et Seijuro n'a pas fermé la porte qu'il éclate de rire.

- Je vais te chercher un café, prends ou moins le temps de te changer, tu vas tomber malade.

Elle lui lance un regard noir, et il lui sourit de nouveau.

- Ne fais pas cette tête, Hope. Tu as combien de temps devant toi ?

- Le plus possible, gémit-elle.

Il la prend en pitié rapidement.

- D'accord, je vais t'arranger ça.

Après tout, tous les rendez-vous d'affaire du monde peuvent s'éterniser.

La Plume Et L'ArchetOù les histoires vivent. Découvrez maintenant