Chapitre 44

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- Seijuro. Ce costume te va bien. Tu as changé de tailleur ?

- Oui. Le style de l'autre me donnait l'air d'être...

- Un adolescent.

- Un peu, oui. Ce n'est pas l'image de je veux donner. J'ai remplacé beaucoup de vêtements de mon armoire.

- J'ai remarqué.

D'un autre côté, son fils ne lui dit pas qu'il a changé aussi de garde robe parce qu'il ne rentrait plus dans l'ancienne. Mieux vaut recevoir des fleurs pour de mauvaises raisons que jamais, surtout lorsqu'elles viennent d'un Akashi.

- Bon. Tu as fait le tour de notre petit monde ?

- Pas tout à fait. Je me fais pas mal présenter. Le contact me prend du temps. D'un autre côté, il m'a permis de vous apporter de nouveaux clients.

- De nous apporter. C'est bientôt ton entreprise, mon fils. Souviens-t-en en faisant tes choix.

Seijuro acquiesce.

C'est parce qu'ils sont entourés de gens qu'il est soudainement aussi aimable ? A moins...

Il tend le dos tout le reste de la soirée, sans pouvoir s'éclipser avant, comme il l'avait prévu.

- Vous rentrez tard, lui dit son chauffeur alors qu'il vient de monter dans sa voiture le plus tranquillement possible.

- Je sais.

Il n'a pas parlé d'Hope à son chauffeur, mais il sait que l'homme à l'avant a connaissance de leur relation. Il faut dire qu'il n'est pas si bête. Reste à savoir s'il est assez bête pour accepter de l'argent en échange d'un scoop...

Seijuro sort son téléphone sans trop y penser, l'estomac à l'envers.

- Allô ?

Il tombe sur la messagerie de sa compagne et soupire en raccrochant.

Un homme fou amoureux rappellerait. Lui n'est pas aussi fou que ça. Ce n'est pas comme s'il savait qu'elle dormait des heures et des heures sans se réveiller, ce qui est loin d'être le cas. Il préfère se dire qu'elle est couchée.

La voiture s'arrête.

- Merci.

- Bonne fin de soirée, monsieur, et bonne nuit.

- Merci, à vous aussi.

Il n'y a qu'Hope pour tutoyer ses employés proches, même lui ne le fait pas. Ça dénote d'une relation trop personnelle pour être professionnelle selon lui. Mais il ne lui dira sans doute jamais ce genre de chose.

Il passe la clef dans la serrure avant de se rendre compte que la porte n'est pas fermée à clef.

Seijuro soupire.

- Hope...

Il passe l'entrée et la retrouve endormie sur le canapé, emmitouflée dans un plaid.

Il retire ses chaussures, les range dans l'entrée, retire sa veste et son nœud papillon, et déboutonne son premier bouton.

- Hum... tu te déshabille pour moi ?

Il se retourne vers elle, qui lui sourit, un bras balancé par-dessus l'accoudoir.

- Ça dépend. Tu te réveilles pour moi ?

Elle s'assoit avec un regard malicieux.

- Hum... peut-être ...

Hope se glisse dans ses bras et soupire doucement.

- Tu es rentré tard.

- Je suis désolé. J'ai croisé mon père, répond-il en l'enlaçant.

Il passe lentement ses mains sous sa chemise et elle frissonne.

- Tu as les mains froides ! se plaint-elle.

- Ne t'inquiète pas, elles ne vont pas rester froides bien longtemps.

Il n'hésite pas à la remonter jusque dans le bas de ses omoplates, tandis qu'elle le débarrasse méthodiquement de tous ses vêtements, uns à uns. Entre deux sourires, ils se retrouvent comme par magie sur la couette de leur lit, les mains brusquement plus chaudes.

- Tiens donc, j'en connais un qui est en forme ce soir.

Seijuro l'embrasse longuement dans le cou avant de se risquer à demander :

- Tu ne veux pas ?

- Faire l'amour ?

Elle cligne des yeux, surprise.

- Avec toi, ça ne m'est jamais arrivé !

Hope se fige brusquement.

- Parce que toi tu ne veux pas ?

- Moi ? T'es folle ?!

Elle l'embrasse goulument.

- Ouf, tu m'as fait peur !

Il se redresse, les sourcils froncés.

- C'est toi qui faisais une tête bizarre.

- On se dispute plus tard ? Je ne me sens pas d'attendre, là.

Elle a beau l'avoir remarqué sèchement, il reconnait que quand on a un si joli corps aussi peu habillé entre les mains, la causette peut attendre.

- Bonne idée.

- Hum... tais-toi donc...

- Je... ne te... permets pas... de me dire... ce que ... je dois faire...

- Laisse-moi faire... un peu ce que je... veux... hum... !

Elle se tait, à bout de souffle.

De toute façon, elle sait qu'après ça, ils auront oublié leur désaccord, alors autant le régler par cette plaisante partie de jambes en l'air.

Une heure plus tard, Hope sait que Seijuro somnole, s'il ne dort pas. Mais si elle veut prendre une douche, c'est le moment ou jamais ! Non pas qu'elle n'ai pas eu le temps de la journée... C'est juste qu'elle travaillait encore quand il avait essayé de l'appeler, et c'est à ce moment là qu'elle s'était rendue compte qu'il était aussi tard.

Elle avait ignoré l'appel, rangé ses affaires en quatrième vitesse et s'était planquée sur le canapé, la télévision allumée. Le pire, c'était qu'elle s'était endormie entre le moment où elle s'était promis de ne pas le faire et le moment où il avait passé la porte. Il ne lui avait donc fallut que cinq petites minutes pour visiter Morphée.

Quand le bras de son compagnon se referme sur son ventre, elle sait qu'elle a lamentablement échoué à sa fuite.

- Tu vas où ?

- Prendre une douche.

Elle l'entend se passer une main sur le visage.

Ça y est, il est réveillé.

- Et merde.

Mais à sa grande surprise, il l'embrasse sur la nuque avant de se lever.

- Je vais faire chauffer l'eau.

- Je suis fatiguée... Sei...

Il la regarde avec un sourire.

- Je croyais que ça ne t'était jamais arrivé de ne pas avoir envie de faire l'amour.

- Hum... ça c'était quand je l'ai dit.

Elle le détaille longuement, alors qu'il attend qu'elle change d'avis, éclairé par la lumière de la salle de bain.

- Mon dieu qu'il est beau. J'arrive.

La Plume Et L'ArchetOù les histoires vivent. Découvrez maintenant