Chapitre 60

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Le mardi suivant, Hope rejoint les huit basketteurs à leur gymnase à dix-huit heures. Ils sont déjà tous en tenue, sur le parquet, ballon en main.

- Excusez-moi, dit-elle en entrant.

Elle est en retard, et d'une humeur massacrante.

- Je veillerais à ce que cela ne se reproduise plus.

Ce n'est que cinq minutes, mais ça l'agace prodigieusement.

- On a commencé à s'échauffer.

Hope tourne la tête vers Kuroko.

Il l'a un peu surprise, mais elle commence à prendre le pli. Rapidement, elle pensera savoir où il est avant même qu'il ne se manifeste.

- D'accord. Qu'est ce que vous voulez faire aujourd'hui ?

Ils la regardent, sans comprendre.

- Hum...

Elle réfléchit à la manière de leur expliquer.

- Qualité de passes, de réceptions, de tirs, de sauts, de jeu, d'endurance... peut-être passes et un peu de réceptions ? Vous n'avez pas grand-chose à revoir sur les passes, ça sera déjà ça de fait.

Misaki acquiesce.

- Pourquoi pas.

Elle est ouvertement convaincue que le miracle qu'Hope a réalisé le jeudi précédent n'est pas réellement de son fait, mais de celui de son élève.

- Alors allons-y.

Hope retire ses chaussons, remonte le bas de son pantalon d'un ourlet au dessus des chevilles, désormais pieds nus.

- Je propose qu'on commence par toi, dit-elle à Kise. Je vais faire au cas par cas pour ce premier bout, alors....

- On va s'occuper sur le reste du terrain, répond Seijuro.

Les autres le suivent sans le contredire, et se retrouvent à enchaîner les affrontements sans le panier.

- On commence ?

- Euh... oui...

Elle fait deux pas, et une fois sur le terrain, elle se place comme un coéquipier.

Ils courent sur trois pas, et il lui lance la balle.

- Okay, dit-elle en l'attrapant. Shizue, je peux te déranger deux secondes, s'il-te-plaît ?

La jeune femme s'approche timidement.

- Tu peux l'intercepter sa prochaine passe, s'il-te-plaît ? demande-t-elle en rendant le ballon au mannequin.

- Mais... je ne sais pas faire ça...

- Si. Tu sais le faire. En fait, tout le monde peut l'intercepter. Il suffit de lever la main. Enfin... en passes rapides. Prêts ?

Ils recommencent et cette fois, Shizue tend la main. Elle ne touche le ballon que du bout des doigts, mais c'est assez pour qu'Hope ne puisse pas le récupérer.

- Je l'ai vu, dit la joueuse. J'ai vu ce qui ne va pas, je crois.

- Quand tu te mets à courir, pour une accélération, tu te penche en avant. Comme tu es plus petite que lui, ton champ de vision s'est retrouvé au même niveau que la trajectoire. Surprise ?

- Oui...

- Parce que ce que tu as vu ne devrais pas exister.

Hope se tourne vers Kise.

- Tu sais, si tu fais des passes aussi basses, c'est normal qu'elles se fassent intercepter aussi facilement. Surtout que tu leur fais faire une cloche. C'est au niveau de la main, et c'est lent.

Dubitative, elle réfléchit et ajoute :

- Je ne sais même pas comment tu fais. Mais maintenant, tu le sais. Shizue, je te garde pour la suite ?

C'est comme ça qu'elle passe les deux heures suivantes, finissant par s'essuyer le front avec son avant-bras.

- Jeudi, je propose de passer une heure, parce que j'ai les oisillons sur le même créneau.

- Personnellement, ça me va, répond Murasakibara la bouche pleine.

- Ouais...

Une fois qu'Aomine a ouvert la bouche à son tour, les réponses fusent.

Hope soupire.

- Je vous ferais faire de la course.

- Pendant une heure ?!

Elle tourne la tête vers Midorima.

- L'endurance fait partie du basket. Je vous le ferais faire sur plusieurs séances. Au moins une bonne dizaine, on voit que vous n'avez pas repris depuis longtemps. Sauf toi, Aomine. Tu as dû continuer plus activement que les autres.

- Ouais. En street.

- Boh. Ça ne te fera pas de mal quand même. Je dois y aller. C'est moi qui cuisine ce soir, et monsieur n'est pas du genre patient.

Elle leur fait un signe de la main et sort, son manteau dans une main, et ses chaussons dans l'autre.

- Akashi...

Ils le regardent partir et les messieurs le suivent dans le vestiaire, dans l'optique de se plaindre, et les deux demoiselles soupirent dans leur coin.

- Si j'avais été un homme, j'aurais été me plaindre aussi.

- Si tu avais été un homme, pas sûre que tu aurais été prise dans l'équipe... lui répond doucement Shizue.

- Tss. Mêle-toi de tes affaires.

La Plume Et L'ArchetOù les histoires vivent. Découvrez maintenant