L'Oracle d'Or

Chapitre 8

            Après une dizaine de minutes de marche, les deux acolytes arrivèrent devant un attroupement de tentes, de chevaux et d'une poignée de calèches. Ram emmena directement son compagnon voir leur chef.

-Dial ! Te voilà enfin ! Déclara le Duc Akiran en voyant approcher le mercenaire.

-Duc, content de vous revoir ! Je suis venu au plus vite en recevant votre missive, répondit l'homme.

-Qu'est-ce que vous amenez ici encore ? Cracha le noble Flir en toisant les nouveaux arrivants et leur prisonnier.

-Une proie un peu trop combative, répondit Dial.

-Comment as-tu trouvé un paysan dans ce coin sans vie ? S'étonna le Duc en se levant de son bureau lorsque le mercenaire fut enfin à sa hauteur. Regarde ton visage ! Qui t'a infligé tant de balafres ? Ta proie ?

-La manière douce n'a pas marché avec lui, répondit Dial en s'approchant d'un siège à proximité. Mais je doute que ce petit enfoiré soit un paysan...

A ces mots, il bascula le jeune homme inconscient sur la chaise.

-Non mais c'est ! S'exclama soudain Flir en écarquillant les yeux.

Akiran fronça lui aussi les sourcils et s'approcha directement de la victime. Il lui tira la tête en arrière pour voir son visage.

-Izèl ! Jura-t-il.

-Qui s'est ? Demanda Dial avec étonnement.

Le Duc ne répondit pas. Il posa le bout de ses doigts sur l'arcade ouverte du jeune Oracle. Cette dernière avait viré au bleu, comme une partit des contours de l'œil du jeune homme. Ses vêtements étaient déchirés çà et là, laissant apparaître les écorchures sur sa peau.

-Putain qu'est-ce qu'il fait hors du château ! Jura Flir.

-C'est l'Oracle dont je t'ai parlé dans la lettre, expliqua Akiran en faisant signe à un de ses serviteur d'amener de l'eau et des pansements.

-Ce type là ? S'exclama Dial. Il a réussi à s'enfuir si loin ? C'est donc pour ça qu'il n'a pas voulu me suivre...

-Tu l'as bien tabassé à ce que je vois, souffla le Duc en soulevant la chemise de l'Oracle et en voyant les nombreux hématomes présents sur ses côtes. Putain...

-Vous m'avez fait venir pour le dresser de toute manière, non ? Déclara le mercenaire en haussant les épaules. Il devrait déjà être plus docile après ça !

-J'en doute, soupira Akiran. Nous restons ici pour la nuit, amène le sous ma tente là-bas. Je finis de régler mes affaires et j'arrive.

Dial acquiesça et reprit Izèl sur son épaule, suivant un serviteur jusqu'à la tente du Duc.

Le mercenaire posa délicatement l'Oracle sur le lit. Il n'avait pas eu le temps de s'arrêter sur le physique, au combien agréable, de sa nouvelle proie. Le serviteur du Duc commença à panser les blessures du jeune homme, jusqu'à ce qu'Akiran arrive et le fasse sortir.

-Comment est-il arrivé jusqu'ici ? Explosa le Duc.

-Alors ce gars-là est un Oracle ? Souffla Dial dubitatif. C'est lié à ses étranges yeux ? Je me suis senti mal à l'aise lorsqu'il me fixait.

-Je ne sais pas, avoua le noble.

Après quelque secondes, Akiran finit par soupirer et finit par s'asseoir sur le lit. Il retira la tunique du jeune Oracle et appliqua de la glace sur ses hématomes. Il désinfecta sommairement les plaies de ses bras et termina les soins de sa tête.