L'Oracle d'Or

Chapitre 9

            L'éboulement d'une vieille partie du château, des morts retrouvés sous les décombres...voilà les images qui hantaient maintenant l'esprit d'Izèl. Cependant, depuis qu'il s'était réveillé, il n'avait pas arrêté d'y penser : pourrait-il utiliser cette vision pour mettre hors d'état de nuire le Duc ? Ou juste le mercenaire ?

« Qu'est-ce qui me prend ? Songea Izèl. Je veux utiliser ma vision pour ... pour tuer quelqu'un ? C'est impossible, comment puis-je penser ça... c'est à l'opposé des valeurs des Oracles d'Or... Mais sans ces types, beaucoup de gens seraient bien plus heureux... Un mal pour un bien... »

Le jeune homme fut coupé dans ses réflexions lorsqu'il entendit la clé tourner dans la porte. Le soleil était déjà levé depuis longtemps, mais il avait espéré rester couché encore une éternité. Il fit semblant d'être encore endormi lorsque les premiers pas se firent entendre.

-Izèl, de grâce réveille-toi, lui souffla Treck avec gentillesse.

-Qu'est-ce qu'il se passe ? Demanda directement le jeune homme en rouvrant les yeux.

-Tu vas mieux ? Ta tête ne te fait pas trop mal ?

-Non ça va, merci pour les soins.

-Ecoute, je ne peux rien faire contre ce Dial, le mercenaire qu'a engagé le Duc...euh il faut que tu saches...

-Que se passa-t-il ? S'inquiéta Izèl.

-Akiran et toute sa clique sont rentrés au petit matin. Le Duc est très en colère contre toi... Lave-toi et change-toi, avant que le mercenaire n'arrive...

-Je ne peux pas rester ici ? Osa demander le jeune Oracle. Feindre une maladie ou quoi que ce soit...

-Le mercenaire te tirera du lit malade ou pas. Le Duc veut que tu sois dressé comme si tu étais un animal sauvage... En arrivant, il s'est directement rendu à la pièce d'où tu t'es enfuit et ... il n'a visiblement pas apprécié la manière dont tu es parti...

Izèl acquiesça, il devait en effet se faire oublier. Il mangea quelques fruits et morceaux de viande séchée que lui avait apportée Treck, et alla se laver rapidement. Il enfila une tunique grise et un pantalon noir. Il eut fini juste au moment où Dial entra dans la chambre, un fouet retroussé à la ceinture :

-Qu'est-ce que vous pensez faire avec ça ? S'exclama immédiatement Treck.

-Ce ne sont pas tes affaires médecin, va-t'en, répondit le mercenaire avec sérieux. Sauf si tu veux que j'aille demander au Duc de te faire obéir !

-Ordure... Vous l'avez assez marqué comme ça !

-Ça va aller, intervint Izèl en s'approchant de Treck. Ne t'attire pas plus de problème... Je vais me débrouiller, vas-y...

En même temps qu'il parlait, le jeune homme venait de glisser un morceau de papier au médecin. Il avait réussi à l'écrire juste avant que le mercenaire n'arrive. Il fixa l'homme de ses grands yeux vairons et ce dernier acquiesça légèrement de la tête. Treck finit par sortir de la pièce à contre cœur.

-Tu t'es remis de tes blessures d'hier ? Commença par dire Dial avec un sourire moqueur.

Izèl serra les poings. Son arcade était toujours enflée et bleue, et son corps le faisait encore souffrir. Cependant, il se promit de ne pas montrer ses faiblesses... pas à cet homme.

-Oui et vous ? Répondit-il. On voit encore les sales balafres sur votre horrible visage.

-Tu as vraiment un sacré caractère pour un homme de paix comme les Oracles...