L'Oracle d'Or

Chapitre 23

/!/ scène violente dans ce chapitre /!/

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            Une effroyable tempête commença effectivement en fin de soirée. L'équipage se relaya à la perfection pour maintenir le cap, grâce à l'équipe de marins qu'avait engagé Aramen pour conduire le navire à bon port. Izèl s'était réveillé, aspergé par les déferlantes qui s'écrasaient sur le pont. Akiran avait donné pour ordre de ne le libérer sous aucun prétexte, pour lui donner de quoi méditer. Le Duc profita d'une légère accalmie durant la nuit pour rejoindre l'Oracle. Ce dernier était trempé jusqu'aux os. Sa fine chemise ne le protégeait de rien, et sa peau avait rougit sous les coups des vagues.

-Regarde-moi ! Ordonna Akiran en s'accroupissant près du prisonnier.

Izèl l'ignora, il regardait le sol d'un regard vide. Le Duc l'attrapa par les cheveux et lui bascula la tête en arrière, des gouttes d'eau ruisselant sur son visage. Akiran ne le trouva pas plus beau qu'à cet instant : la peau du jeune homme avait rougit à cause du froid, et ses lèvres mouillées étaient des plus entêtantes. Rajouté à tout ça, le regard du jeune homme ne reflétait que la haine et la mort sans aucun état d'âme.

- Lâche-moi ! Répliqua l'Oracle en secouant la tête.

Il dû renoncer à se débattre, sinon le Duc aurait resserré son emprise et Izèl n'aurait réussi qu'à se faire arracher les cheveux.

-Tu es plus dangereux que tu en a l'air finalement, railla Akiran. Tu te défends bien je l'avoue.

-Si tu veux voir un combat, amène moi Adril ! S'énerva Izèl encore hors de lui.

-L'eau de mer ne t'a pas calmé à ce que je constate, fit le Duc en plongeant sa main droite dans les cheveux trempés de son prisonnier. Sache qu'il t'a menti pour te faire sortir de tes gonds !

Izèl écarquilla les yeux et fixa le Duc avec attention.

- Cette Oracle a bien été droguée, mais je suis le seul à en avoir profité.

-Espèce d'ordure, souffla Izèl entre ses dents.

-C'est déjà mieux que la version de l'Orale qui t'a trahis !

-Et tu crois que je vais te remercier ?

Akiran se pencha vers lui et l'embrassa langoureusement. Il parcourra sa peau glacée de ses lèvres.

-Arrête, répéta une nouvelle fois l'Oracle quand il sentit les mains du Duc sur sa chemise trempée.

-Décide, soit je te libère et tu te laisses faire, aussi longtemps que tu seras dans mon lit. Refuse, et je te laisse ici pour les deux jours de tempête qui vont nous tomber dessus, au risque que tu te fasses emporter...

-L'eau de mer, répondit Izèl sans hésiter.

Devant le choix sans équivoque de l'Oracle, Akiran haussa les épaules et se releva.

Comme il l'avait annoncé, la tempête dura deux jours, le vent soufflait, l'eau claquait le pont, les éclairs et le tonnerre résonnaient dans le ciel.

Cela faisait maintenant trois jours que le bateau avait quitté la capitale d'Or. Les vagues déferlantes s'arrêtèrent petit à petit. Il faisait nuit, et un grand silence s'installa, calme et paisible après les récents événements. Par chance, le terrible orage qui n'avait cessé depuis ces deux jours avait réchauffé l'atmosphère. Cependant, le froid se fit de nouveau sentir. Pour ne pas attenter à sa vie, Akiran avait accepté qu'Izèl soit nourrit, mais personne n'avait eu le droit de lui donner autre chose. L'Oracle éternua, une fois, deux fois. Il grelottait attaché au grand mât principal. Il regardait le ciel, cette grande étendue noire parsemée de diamants étincelants.