Chapitre 54

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     A son réveil, Izèl sentit que son bandage au torse avait été refait, et avec soulagement, il sentit que la douleur s'était largement apaisée. Il se redressa, s'asseyant prudemment sur le matelas : il était encore dans la grande chambre où tant de choses s'étaient passées... Le soleil semblait être à son zénith, ce qui signifiait qu'au moins une nuit était déjà passé depuis sa « rencontre » avec le roi Nattera. Il remarqua également que sa peau avait été lavée, et des vêtements propres étaient disposés sur une large banquette près du grand lit.

Izèl se leva et revêtit la courte tunique noire et rouge à manche courte. Cette dernière lui arrivait au-dessus des genoux, mais le souverain Indarien avait jugé bon de laisser un pantalon, ample mais pas autant qu'un sarouel, complètement noir. Il y avait également deux petites sandales en cuir, très légère, chacune surmontée d'un saphir.

Le maître des Oracles ne fit même pas attention aux bijoux laissés sur l'armoire à quelques pas du lit, et se dirigea vers la porte, il ne pouvait pas rester enfermé toute la journée.

-Messire, fit alors le garde devant la porte. Sur ordre du roi, je vais vous conduire à lui...

-D'accord, répondit simplement Izèl.

-Sa Majesté a précisé que vous deviez porter les bijoux qu'il vous a laissés, sous peine de rester dans ses appartements.

Izèl leva les yeux au ciel et soupira. Cependant, il n'avait pas la force, ni le cœur à répliquer. Tout en s'habillant, il avait repensé à la soirée de la veille, et l'histoire du jeune roi lui faisait encore mal au cœur. Il avait peut-être entrevu une chance de ne pas être réduit à un objet sexuel... le souverain n'avait, en tout cas, pas l'air de le vouloir de la sorte... Izèl se promit de s'en assurer, il pouvait avoir mal comprit après tout... ou l'Indarien pouvait aussi bien être un sadique tortionnaire qui cachait bien son jeu. Il rentra de nouveau dans la grande chambre et s'approcha de la commode. Tout en enfilant deux bracelets, un large collier et une chevillière, il continuait à réfléchir. Nattera pouvait-il découvrir qu'il était un Oracle ? Peut-être pas, ce dernier ne connaissait pas l'Empire d'Or ! Enfin, il l'espérait.

-Qu'est-ce que c'est voyant, soupira Izèl en passant devant un grand miroir.

Tous les bijoux qu'il portait étaient en or et en argent, certains gravés, d'autres ornaient de pierres précieuses. Etonnement, ils ne faisaient pas bijoux de femmes, mais Izèl soupira quand même, obligé de les porter. De plus, il avait également deux petits cylindres en argent dans les mains, ne sachant pas comment s'en servir. Lorsqu'il sortit de nouveau, le garde ne put s'empêcher de fixer l'esclave royale avec fascination. Il se reprit cependant rapidement, s'excusa, et invita Izèl à le suivre. En marchant, l'Oracle s'aperçut que sa chevillière émettait un léger son lorsqu'il marchait, comme du cristal qu'on ferait chanter tout bas avec douceur.

Après quelques minutes, le soldat finit par s'arrêter devant une grande porte, la frappant trois fois.

-Qu'il entre ! Fit alors la voix d'Enir dernière cette dernière.

Le garde s'inclina légèrement devant Izèl et repartit, laissant ce dernier ouvrir la porte et entrer.

L'Oracle d'OrOù les histoires vivent. Découvrez maintenant