Chapitre 46

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     Par chance, la charrette avait un toit improvisé en toile noire, ne laissant pas voir la marchandise en son sein. Cela permit à Izèl de ralentir sa monture après quelques minutes, demandant à un passant un endroit calme et isolé.

Le jeune Oracle se retrouva alors à arrêter son transport de fortune à l'abord de la ville, dans ce que les gens appelaient les « ordures ». En effet, une quantité impressionnante de détritus y était rassemblée. En revanche, il n'y avait personne, et un point d'eau permit également aux chevaux de se reposer.

Izèl retira alors la bâche de la charrette. Le soleil était presque couché, alors le jeune Oracle rassembla quelques détritus inflammables qu'il trouva et les rassembla dans un coin, près de la charrette volée. Un peu plus loin, il avait aperçu un petit port, où des torches avaient été allumées. Il s'y glissa discrètement et enflamma un long morceau de bois qu'il avait ramassé. Grâce à ça, il put allumer un petit feu pour pouvoir y voir pendant la nuit.

-On est où ? Fit alors une voix de fillette.

-Chut, tais-toi Ina ! Fit une autre voix.

Izèl se rapprocha de la charrette et découvrit que quelques enfants venaient de se réveiller. En apercevant l'adulte s'approcher d'eux, les jeunes prisonniers prirent peur.

-N'approche pas ! S'écria un garçon d'à peu près quatorze ans, certainement le plus vieux des petits prisonniers.

-Je ne vous veux pas de mal, répondit Izèl avec gentillesse. J'ai volé cette charrette aux marchands d'esclaves, je n'ai rien contre vous.

-Menteur ! Tu vas vouloir nous vendre toi aussi ! Répliqua l'enfant.

Izèl s'approcha du garçon et sortit son poignard. Le petit prisonnier ferma les yeux en voyant l'arme, mais il sentit soudain que le jeune adulte coupait les cordes qui l'entravaient.

-Ecoute, je te propose un marché, déclara le jeune Oracle à l'enfant.

-Qu'est-ce que tu veux ? Hésita le garçon.

-Dis-moi, je vous ai entendu tout à l'heure...tu connais certains des autre enfants qui se trouve là ?

-Je les connais tous ! On vient de l'orphelinat, répondit l'enfant. Les marchants sont venus nous enlever pour nous vendre au grand marché d'esclaves...

-Vous venez tous du même endroit ? Et vous pouvez y retourner ?

-Ben on voudrait bien, fit alors une fillette d'à peine dix ans.

-Très bien ! Alors voici le marché : Je vous libère tous et je vous ramènerai dès demain matin à l'orphelinat. En contrepartie, vous restez ici cette nuit, et restez discrets... c'est d'accord ?

-Mais t'as aucuns avantages là-dedans ! Répliqua le garçon.

-Si. Si vous partez tous pour fuir, cela va attirer les gardes... et ça m'embêterait fortement...

-Tu es un hors la loi ? Demanda alors une autre fillette qui, comme beaucoup d'autres enfants, écoutaient la conversation en silence.

-On peut dire ça. Alors, marché conclu ? Fit Izèl en tendant sa main au plus vieux des enfants.

-D'accord..., fit ce dernier avec hésitation avant de prendre la main du jeune adulte.

-Tiens, fais attention à ne pas te blesser et libère tes camarades, continua l'Oracle en tendant le poignard au garçon. Ensuite, essayez de dormir car nous partirons à l'aube pour l'orphelinat.

-D'accord M'sieur ! Merci...

Au même moment, Izèl monta quelques secondes dans la charrette pour reprendre le noble Indarien sur l'épaule et l'asseoir sur le sol, l'adossant à l'une des roues.

L'Oracle d'OrOù les histoires vivent. Découvrez maintenant