Chapitre 41

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     Izèl rouvrit les yeux doucement. Le soleil l'aveugla quelques minutes, mais il finit par se redresser. Un doux tissu lui caressa les mains et les pieds lorsqu'il bougea. Il remarqua alors qu'il était sur un lit dans une petite pièce. Cette dernière bougeait légèrement, ce qui lui fit rappeler qu'il était sur un bateau.

-Tu te réveilles enfin Izèl ! Déclara soudain le noble Indarien en s'approchant du lit. Oui, ton jeune camarade t'a appelé de la sorte, Izèl est bien ton prénom ?

Le jeune Oracle se contenta d'acquiescer. Il remarqua soudain qu'il avait de nouveau vêtements, ample et blanc.

-J'ai jeté tes vieilles guenilles et t'ai mis cela ! Continua le noble. Je t'ai également lavé, les pirates n'avaient pas pris cette peine à ce que j'ai vu !

Izèl fixa l'Indarien avec méfiance. Pourquoi un tel traitement ? Il n'était même pas enchaîné !

-Étrange..., déclara soudain le noble en s'asseyant au bord du lit, assez loin du prisonnier pour ne pas le braquer. C'est une bonne chose comparé aux autres...

-Qu'est-ce que tu racontes ? Répliqua l'Oracle.

-Je t'ai fait comprendre que je t'avais lavé et habillé moi-même et tu n'as pas eu la réaction que j'attendais !

-Que tu attendais ...

-Oui, que tu te braques en sachant que je t'avais dévêtu et touché, c'est ce que me disent presque tous les esclaves ! Expliqua l'Indarien. Ou d'autres rougissent aussi, mais pas toi...

Izèl n'avait pas pensé que l'homme devant lui allait analyser ses dires à ce point... Il reporta son regard dans celui de son interlocuteur qui ne put le soutenir plus d'une minute.

-Tes yeux auraient-il un pouvoir ? Demanda Enir. Je me sens mal en les fixant.

-C'est leur couleur qui donne cette impression, ils ne sont en rien magiques, répondit simplement l'Oracle en s'adossant à la tête du lit.

-Si tu veux manger et boire durant les quatre jours de voyage qu'il nous reste, réponds à mes questions, c'est clair ?

-Ça l'est, répondit Izèl qui avait compris que même s'il n'était pas attaché, il était bel et bien prisonnier.

-Es-tu un soldat de bonne famille ? Un fils de noble ou de la noblesse en général ? Demanda Enir en continuant à fixer l'Oracle devant lui. Ton visage n'est pas ton seul atout, j'ai pu voir que ton corps est tout aussi attirant, en revanche, tu as beaucoup de cicatrices et des blessures encore récentes !

-Je ne suis ni soldat, ni noble, répondit Izèl sans rien ajouter.

-Pourquoi ton prénom est-il noté dans le registre des nobles d'Estran dans ce cas ? Continua le noble en tendant un parchemin à l'Oracle.

Le cœur d'Izèl rata un battement aux dires de l'homme, et il parcourra rapidement les écrits.

-Il n'y a pas mon nom, ça parle des exécutions de ton royaume..., souffla-t-il.

-Tu sais donc lire ! Railla l'Indarien en reprenant le document. Tu parles bien également, quelle éducation as-tu eu ?

-Elevée.

-Tes réponses sont limitées... D'où viens-tu ?

-L'Empire d'Or.

-De quelle ville ou village ?

-La capitale d'Or.

-La ville des Oracles ? Très dangereuse à ce qu'on dit ! Que fais-tu en mer dans ce cas ?

-Du commerce avec Estran, menti Izèl.

-Tu es jeune pour faire du commerce... quel âge as-tu ?

-Vingt-cinq ans.

-Bien. As-tu déjà partagé le lit de quelqu'un ?

-Pardon ?

-As-tu déjà couché avec quelqu'un ?

-J'avais compris, répliqua Izèl. Qu'est-ce que ça peut te faire ?

-Répond c'est tout. C'est ma derrière question, après ça, tu seras nourris jusqu'à la capitale d'Inda et là-bas, tu feras ce que je te dirais !

- Que feras-tu ? Vendre tous tes esclaves aux plus offrants ?

-Pour la plupart, mais tu verras en temps voulu. Répond moi, as-tu déjà partagé ton lit ?

-Oui.

-Avec des femmes ou des hommes ?

-L'autre était ta dernière question.

-Izèl ! Ne joue pas au plus malin ! Je pourrais t'obliger à me répondre, mais je ne veux pas t'abîmer... Réponds.

-Les deux.

-Vraiment ? S'étonna l'Indarien avec un sourire aux lèvres. Intéressant, ton corps doit être plaisant à faire réagir... bien, je vais te faire accompagner en cellule, tu y resteras avec les autres esclaves. Ne fais rien d'irréfléchi, tu le regretterais.

A ces mots, Izèl fut emmené dans une petite cellule, qu'il partagea avec trois autres personnes. Tout le monde était très silencieux, effrayés par les nombreux gardes qui patrouillaient toute la journée entre les cellules.

L'Oracle d'OrOù les histoires vivent. Découvrez maintenant