Chapitre 16

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            Lorsqu'un hurlement étouffé se fit entendre à la porte qui menait aux cellules, Akiran ouvrit les yeux. Allongé sur son lit d'appoint, il se mit simplement à sourire.

En moins de dix minutes, des soldats armés d'épées et d'arbalètes firent sortirent la plupart des prisonniers. Les nobles se précipitèrent vers la sortie où de nombreuses calèches noires avaient été amenées. Tous se séparèrent en plusieurs groupes pour ne pas attirer l'attention. Ils savaient exactement où ils devaient se rejoindre par la suite...

-Duc Usa ! S'exclama soudain un homme à la voix roque, arrivant près de l'ancien noble.

-Dial ? Fit ce dernier d'une voix sans émotion. Tu es encore en vie...

-Ce n'est pas cinq années dans ces cellules de luxe qui allaient me tuer, répliqua le mercenaire qui avait maintenant une longue barbe sale. Les cellules d'autres régions sont bien pires !

-Tu n'as pas tort, acquiesça le Duc. Nous allons rejoindre messire Aris chez lui...

-Il est venu nous chercher lui-même, expliqua le mercenaire avec un sourire.

En quelques minutes, la plupart des prisonniers de la prison de la capitale venaient d'être libéré. Akiran et Dial montèrent dans la calèche du noble qui avait financé l'opération :

-Ravi de vous rencontrer Duc Usa, fit un petit homme trapu.

-De même, répondit l'ancien noble. Le Maître déchu des Oracles a enfin tenu parole...

-Il nous a fallu du temps en effet, affirma l'homme. Le Maître s'est enfin fait une place à l'Empire voisin d'Estran.

-Voisin, soupira Dial de son côté. A une semaine de bateau d'ici, c'est plutôt loin...

-Certes, intervint le noble. Mais nous avons tous de puissants alliés là-bas. Ils veulent étendre leur territoire, et le pouvoir de divination du Maître et des fidèles qui l'ont suivi les impressionnent beaucoup. C'est d'ailleurs comme ça que nous avons eu leur soutien !

Le Duc allait rajouter quelque chose quand soudain, la calèche trembla, à deux doigts de percuter un mur ou de se retourner. Lorsqu'elle reprit sa course normale, messire Aris interpella son cocher avec colère :

-Que fais-tu imbécile ? Lui lança-t-il.

-Pardonnez mon seigneur ! Des enfants ont fait peur aux chevaux !

-Tu les as écrasé j'espère !

-Bien sûr que non seigneur...

Le noble se retourna en jurant devant ses invités.

-Et c'est tout ? S'étonna Dial. Nous avons failli mourir dans cette calèche à l'instant !

-Pardonnez-moi, fit le petit noble. Il y a beaucoup de gamins ici, l'orphelinat de la ville est à côté...

-Demandez réparation dans ce cas, déclara Akiran dont le regard ne portait pas à discussion. Dix couronnes ou les gamins qui ont failli nous tuer.

-Dix ? Répéta le noble. C'est impossible que ces gueux aient autant d'argent...

-C'est pour ça que vous enverrez quelqu'un prendre les deux gamins, continua Akiran. Certains des nobles que vous allez héberger ont trop souffert de cette solitude glacée de la prison...ces gamins devraient les apaiser.

-Des enfants...vous voulez dire en tant que...

-Rien que de penser que ces nobles en disgrâce ne vont cesser de demander à baiser m'horripile, soupira Dial. C'est dans votre intérêt messire Aris.

L'Oracle d'OrOù les histoires vivent. Découvrez maintenant