Chapitre 45

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-Cela fait plus d'une heure qu'il s'est enfui, êtes-vous sûr qu'on va le retrouver ? S'enquit le général en arrivant sur la place du marché.

-Il n'a pas pu quitter la ville, j'ai donné des consignes aux gardes dès mon arrivée, répondit Enir.

-Mais si nous étions plus nombreux messire...

-Non, vous savez pourquoi général ! Personne ne doit savoir qu'un esclave m'a échappé. Cherchez près du marché des esclaves, je continue de ce côté.

Le général Indarien acquiesça et s'en alla tandis qu'Enir s'enfonçait dans l'immense marché animé. Il regardait attentivement tous les gens qu'il croisait, tout en réfléchissant : Izèl ne connaissait pas la ville, il devait donc attendre qu'un transport la quitte, tout en convainquant les Indariens de le conduire et de le cacher... se cacher ! Si l'esclave devait attendre, il le ferait dans un endroit calme, à l'ombre des regards...

A cette pensée, le noble rebroussa chemin et chercha dans toutes les petites ruelles sombres de la capitale. En dépit de la grandeur de la cité, le soleil était si persistant que seul peu d'endroits étaient à l'ombre. Ils étaient également peu fréquentés car c'est là que les voleurs ou les mendiants s'y cachaient...

-Ou les esclaves en fuite, souffla l'Indarien en affichant un large sourire.

L'homme venait de jeter un rapide coup d'œil à une énième ruelle, et cette fois, il vit que quelqu'un y était assis. Le noble reconnu immédiatement les bottes qu'il avait fait donner aux esclaves alors il sortit son épée et s'approcha. Il s'attendait à ce que le fuyard le voit arriver et essaye de s'enfuir ou de l'attaquer mais rien ne se passa. Lorsque Enir arriva près d'Izèl, il ne le reconnu pas tout de suite et s'accroupit devant lui.

-C'est bien toi, railla-t-il en retirant le foulard du visage du prisonnier.

Le noble fronça légèrement les sourcils en voyant le jeune homme endormi : ce dernier avait du sable dans les cheveux, ses bras et le haut de ses épaules étaient roussis par le soleil et ses lèvres sèches et craquelées. Les conditions de vie de l'Inda n'étaient pas faciles pour des étrangers, plus encore si ces derniers ne pensaient pas à boire.

-Tu n'as ni bu ni manger, ne comptes pas mourir avant d'avoir payé cet affront. Réveille-toi Izèl !...Izèl !

Malgré les appels du noble, le jeune Oracle ne se réveilla pas...

Après presque une heure à se concentrer, Izèl était tombé de sommeil, épuisé. Il se retrouva soudain près de la charrette qu'il cherchait tant... mais cette fois ci, la vision lui montra deux hommes, transportant des enfants inconscients dans cette dernière...

- Tu es sûr ? On ne peut pas laisser la charrette et les gosses seuls, fit l'un des deux hommes.

-Mais si, ce n'est que pour quelque minutes, railla l'autre. On doit juste les emmener au marché des esclaves, puis on repart par la porte des commerçants avec un bon petit paquet d'or ! »

Izèl ouvrit les yeux difficilement. Sa vision ne lui avait rien apporté de nouveau, il devait donc se remette à chercher sous le soleil... il allait de nouveau essayer d'ouvrir les yeux, quand soudain, un liquide froid coula sur ses lèvres... Par réflexe, il détourna la tête en essayant de se lever, mais quelqu'un l'en empêcha sans ménagement.

-Bois ! Ordonna Enir en rapprochant sa gourde d'eau de la bouche du prisonnier.

-Arrête, lâche-moi..., répliqua l'Oracle en reconnaissant le noble.

-Obéis ou je disloque ta mâchoire Izèl ! Tonna l'Indarien avant d'enfin pouvoir verser le liquide dans la bouche de l'Oracle. Encore ! Sinon tu vas t'évanouir de nouveau.

L'Oracle d'OrOù les histoires vivent. Découvrez maintenant