L'Oracle d'Or

Chapitre 50

                Le lendemain, la matinée du jeune Oracle se passa à l'identique que la veille, hormis que cette fois, il enfila la totalité des bracelets et colliers que les serviteurs lui apportèrent avec ses vêtements lavés. Au repas, le maître des Oracles d'or acheta un grand nombre de pain et en donna aux plus jeunes esclaves avec le plus de discrétion possible. Il se dirigea également vers l'endroit où il avait rencontré Orion, mais ce dernier n'y était pas. Lorsqu'il eut mangé, le général Indarien le força à l'attendre dans la tente médicale, car ils n'allaient pas tarder à se rendre au palais royal.

Cependant, Izèl ne l'entendait pas de cette manière : il sortit de sa cellule de toile et se faufila entre les passants sans que personne ne l'aperçoive. Il ne pouvait rester que dans l'enceinte du marché des esclaves et il le savait. Il se dirigea donc vers la grande estrade en bois avec discrétion. Là-bas, son cœur se serra en voyant encore plus d'esclaves enchaînés que dans la cour. Il avait vendu tous ses bijoux pour de l'eau et de la nourriture, et de toute manière, personne n'aurait troqué avec lui sans que cela avertisse le général d'Enir.

Izèl continua à marcher lentement, sous le soleil de plomb. Il s'arrêta quelques secondes à l'ombre, retirant son grand capuchon pour enlever le sable désagréable qu'il avait dans les cheveux.

-Tiens tiens ! Mais c'est ce voleur de marchandise ! S'exclama soudain une voix d'homme, grave et moqueuse.

Izèl rabattit son capuchon au même moment mais trop tard : devant lui, il reconnut l'homme avec qui il s'était battu en volant la charrette des enfants de l'orphelinat. Ce dernier était accompagné de deux autres hommes, bien plus baraqués que le jeune Oracle.

-J'ai aimé t'arracher la peau des mains à coups d'ongles ! Continua l'esclavagiste affichant un large sourire ce qui relança la douleur des blessures encore ressentes du jeune homme. Je vais faire de même avec le reste de ta pitoyable personne sale esclave !

-Son visage est agréable, laisse nous profiter du reste avant de le charcuter ! Railla un des deux autres marchands d'esclaves.

-J'en avais bien l'intention, fit le premier en ricanant. On va l'amener à l'auberge... attrapez le !

A ces mots, les trois hommes sortirent de fins poignards et se précipitèrent sur Izèl. Le jeune homme désarma le premier, mais le combat était joué d'avance sans arme. Il se précipita vers l'estrade, espérant trouver un endroit pour se cacher ou des soldats qui le reconnaitraient... hélas, il n'y eu personne. Durant cinq longues minutes, Izèl essaya d'échapper aux Indariens, mais ces derniers s'étaient séparés pour l'empêcher de fuir. Très vite, le jeune Oracle se retrouva encerclé et aculé. Il avait réussi à voler un long poignard à l'un de ses poursuivants, mais ce dernier avait d'autres armes avec lui. Izèl recula jusqu'à heurter quelques chose : les escaliers en bois qui menaient à la grande estrade. Il s'était interdit d'y monter car, s'il le faisait, il allait se retrouver en évidence de la cour des esclaves, et le général d'Enir le trouverait à coup sûr..., cependant, il ne pouvait se battre contre trois hommes en même temps dans un espace aussi restreint que le palier des escaliers...

-Pris au piège, railla l'un des esclavagistes. Suis-nous si tu ne veux pas qu'on te blesse avant de te baiser !

-Ça pourrait être excitant de le torturer en même temps, intervint un autre.

- Attrapez-le et on fera ça ! Tonna alors le troisième homme.

Izèl n'avait plus le choix : il repoussa le premier Indarien et se précipita dans l'escalier. Heureusement, ce dernier était court, et le jeune Oracle arriva rapidement sur l'immense estrade en bois, suivit immédiatement de ses trois adversaires qui jurèrent en voyant qu'ils étaient exposés aux yeux de tous. Au même moment, de nombreuses personnes s'afférèrent au bord de la grande estrade : que se passait-il ?