L'Oracle d'Or

Chapitre 31

            Akiran arriva dans une grande chambre richement décorée.

-Belom, allez-vous faire soigner dans vos appartements, intima le Duc devant la porte.

-J'espère que messire Aramen prendra des mesures ! Répliqua le noble. Après que la drogue de fleur ait perdue son effet !

-Quelle drogue ? Fit Akiran en fronçant les sourcils.

-L'Oracle a inhalé de la poudre de fleurs toxique, c'est une arme rependue pour calmer les animaux sauvages ici !

-Bien, je vous tiendrez au courant.

Belom acquiesça et s'en alla. Akiran fit signe aux gardes de raccompagner le noble, et finit par entrer dans la pièce. Il ferma la porte et amena Izèl devant Aramen qui attendait sur un grand siège. Galadel était à ses côtés, et étonnement, il paraissait inquiet. Akiran fit tomber Izèl sur les genoux et le lâcha. L'Oracle n'essaya même pas de se relever. Il respirait doucement et baissait la tête.

-Combien ? Combien de coups de fouets te feront passer l'envie de t'enfuir ! S'exclama Aramen avec colère. Cent ? Deux cent ?

-Dial s'est déjà occupé de le charcuter, déclara Akiran en s'asseyant sur le bord de la table à côté de l'ancien Maître des Oracles. Il allait le tuer lorsque je suis arrivé.

- Pour quelle raison votre mercenaire aurait-il fait cela ?

-Je ne sais pas, je l'ai tué avant de lui demander !

-Galadel le soignera...Izèl ! Qu'avais-tu l'intention de faire en désobéissant ? Croyais-tu vraiment pouvoir t'enfuir ?

L'Oracle s'étonna des paroles du vieil homme. N'était-il pas au courant de la vision qu'il avait eu ? Lorsqu'il avait vu Talya dans un couloir, ce qui l'avait convaincue d'essayer de s'enfuir pour la trouver. Il releva la tête et croisa le regard de Galadel, ce dernier semblait différent, il était pâle et terrifié.

-Répond ! S'exclama de nouveau Aramen en frappant sur la table.

-Que voulez-vous que je vous réponde, répliqua l'Oracle en fixant le vieil homme dans les yeux. Oui je voulais m'enfuir, et vous tuer au passage !

-Tu n'as donc croisé personne dans les couloirs ?

-Personne, répéta Izèl à demi évanoui.

Il ne se sentait pas bien : sa tête lui faisait affreusement mal. Ce n'était pas la même douleur qu'il avait déjà ressenti à cause de la drogue, là, il avait l'impression que tous ses vaisseaux explosaient un par un dans sa boite crânienne. Il se tenait le bras gauche, toujours en sang. Le liquide écarlate avait commencé à coaguler au niveau de la blessure, ce qui avait arrêté le saignement. Un large hématome était également apparu au creux de son cou, où Dial lui avait injecté la drogue.

-Maître..., intervint soudain Galadel à voix basse. Il perd encore beaucoup de sang, permettez que le soigne...

-Non ! Répondit sévèrement Aramen.

L'ancien chef de l'Ordre se tourna vers Akiran et lui tendit un petit couteau. Izèl reconnu immédiatement l'instrument qu'il avait pris à la maquilleuse la veille.

-La nuit dernière ne lui a pas suffi, déclara l'ancien chef des Oracles en fixant le Duc. Apprenez-lui une nouvelle fois qu'il ferait mieux d'être soumis !

-Ses blessures risquent de s'empirer, répondit Akiran en prenant le petit couteau. Laissez faire votre subordonné avant.

Aramen fronça les sourcils mais finit par acquiescer. Galadel s'agenouilla près de l'Oracle, et comme ordonné par son maître, il fit au plus court : il ne désinfecta pas les plaies et lui banda simplement le bras. Il allait lui retirer sa tunique pour lui soigner l'épaule, quand Akiran le stoppa. Il fit lever le jeune homme et s'installa à sa place. Depuis que Galadel avait commencé à le soigner, Izèl n'avait plus rien dit, plus rien fait. Le Duc s'étonna de plus belle lorsqu'il enleva le vêtement de l'Oracle, ce dernier se laissa faire.

-Les drogues que tu as reçut t'ont paralysé ? Déclara-t-il en redressant la tête d'Izèl pour voir s'il était encore conscient.

Lorsqu'il croisa le regard noir de l'Oracle, le Duc en sourit de plus belle. Il plaça un tissue humide sur l'épaule du blessé, qui fit un mouvement de recul sous la douleur. Akiran finit par attacher une longue bande blanche autour du membre blessé de l'Oracle pour maintenir la compresse.

Une fois ces soins précaires appliqués, Akiran passa ses doigts sur le cou du prisonnier :

-Dial avait donc une réserve de drogue, souffla-t-il. Il a planté la seringue directement dans une veine...

A ces mots, le Duc posa ses lèvres sur l'hématome, provoquant un vif recul d'Izèl.

-Ne me touche pas..., essaya-t-il d'articuler.

Sa voix était à peine audible, et il avait du mal à garder les yeux ouverts. Il sentit alors Akiran le soulever du sol :

-Je me permets d'utiliser le lit, déclara le Duc dans le même temps.

-Faites ce que bon vous semble, répondit Aramen. J'attendrai de l'entendre jurer de sa future soumission !

Lorsqu'Akiran le plaqua sur le lit, Izèl comprit enfin les paroles de l'ancien chef des Oracles :

-Non...Arrête, bafouilla-t-il lorsque le Duc commença à défaire son pantalon.

-Tu n'as pas à t'en occuper, répliqua Akiran en plaquant les deux bras de l'Oracle sur le matelas, rapprochant sa tête de la sienne. Là, il n'y a que deux personnes qui regardent, pour t'être enfui, je t'amènerai moi-même dans cette salle, et je te prendrais là encore, devant bien plus de spectateurs.

-La ferme...lâche-moi...

Izèl ne put terminer sa phrase. Akiran l'embrassa un long moment, tout en maintenant son prisonnier qui se débattait de toutes ses piètres forces. Au bout d'une longue minute, Akiran s'arrêta. Izèl ne bougeait plus. Il fixa l'Oracle et fronça rapidement les sourcils : le chef des Oracles était transpirant, son visage était rouge et sa peau de plus en plus brûlante. Il essayait de respirait, mais c'était visiblement très douloureux.

-Qu'est-ce que..., souffla le Duc.

-Ma tête, articula l'Oracle au bord des larmes.

Un filet de sang commença à couler de son nez, suivit de près de son oreille droite. Akiran remarqua alors immédiatement que les bandages blancs étaient imprégnaient de sang, de plus en plus.

-Appelez un médecin ! S'exclama alors Akiran en posant son oreille sur la poitrine de l'Oracle.

Les battements de cœurs de ce dernier étaient anormalement rapides, déraillant à certain moment. Lorsque le Duc avait ordonné un médecin, Galadel était directement sortit de la pièce en courant. Aramen s'approcha du lit, pour voir Izèl s'évanouir.