Chapitre 24

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            Izèl avait voulu se relever, mais une cuisante douleur dans son dos lui arracha un cri de douleur lorsqu'il posa un pied à terre. Un fin filet de sang était déjà apparu sur les draps immaculés, et le jeune homme savait que se lever empirerait la situation... tant pis.

Il lui fallu de nombreuses minutes pour pouvoir enfin se relever. Il se rhabilla machinalement en tremblant. Ses vêtements étaient encore glacés, et il éternua. Il avait l'impression de sentir encore les mains d'Akiran sur lui. Il remarqua alors que la cabine avait une petite salle d'eau personnelle avec sa propre réserve d'eau chauffée par le soleil. Il se versa la totalité du contenue sur la tête. L'eau tiède coula jusqu'à ses pieds. Izèl s'adossa contre le mur et se laissa glisser jusqu'au sol.

Il y avait un autre petit hublot dans la petite pièce. Les rayons du soleil étaient chauds, et Izèl réussit à calmer les battements de son cœur. Depuis qu'il était arrivé à la tête de l'Ordre des Oracles d'Or, il avait été confronté à beaucoup d'histoires macabres, et c'était pour cela qu'avec Dareck, ils s'étaient mis à tout régler. Pendant des nuits et des nuits, les deux amis n'avaient plus dormi, essayant de tout faire pour arrêter ces horreurs: Meurtres de famille, démembrements, viols, tortures, enlèvements, vente d'esclaves, et la liste était encore longue.

Izèl s'étonna de penser à de telles choses. C'était peut-être pour relativiser son propre cas, plus enviable que d'autre... Il se frappa la tête à cette pensée. Comment pouvait-il baisser les bras ? Une fois arrivé à Estran, il devrait tout faire pour se trouver des alliés, arrêter Aramen et Akiran, et finir par rentrer à la capitale. Cependant, les nombreux ouvrages qu'il avait lu sur les Estraniens ne le rassuraient pas... était-il possible que les rumeurs sur ce royaume éloigné soient vraies ? Rien qu'en y pensant, Izèl eu des hauts le cœur. Il porta sa main à sa poitrine douloureuse.

-Mon collier ? Souffla-t-il avec étonnement.

Il se rappela alors que le Duc et Dial le lui avait volé la première fois qu'ils s'étaient revus. Il n'en connaissait toujours pas la raison, ses parents lui avait fait parvenir ce présent à la capitale. L'Oracle ne les avait pas souvent vus, comme l'ancien Maître refusait que les enfants revoient leurs parents. C'est l'une des lois auquel Izèl avait mis fin dès la première année de sa prise de fonction. Ce pendentif avait-il de la valeur ? Si Akiran avait risqué de sortir de la demeure du noble pour le lui prendre, cela devait être important, l'ordre venait certainement d'Aramen.

L'Oracle soupira. Ses problèmes étaient encore loin d'être finis. Il ferma les yeux, fatigué. Il sentit l'eau sécher petit à petit sur sa peau et la douleur de son corps s'atténua petit à petit. Il se concentra sur son pendentif, il voulait le reprendre rapidement à ses ennemis. Il sombra alors lentement dans le sommeil...

Izèl savait qu'il dormait. Cela lui arrivait souvent lorsqu'il avait une vision pendant son sommeil. Son repos était comme mis de côté, au profit des images divinatoires. Cette fois-ci, il vit clairement son pendentif dans les mains de Dial. Ce dernier l'examina en haussant les épaules, comme s'il cherchait à y voir quelque chose d'invisible. Le bateau tangua soudain anormalement et le bijou glissa des mains du mercenaire, par-dessus la rambarde...

-Non ! S'exclama l'Oracle en se réveillant en sursaut.

La main qu'il venait de tendre heurta quelque chose. Lorsqu'Izèl cligna des yeux, il remarqua rapidement que tout était noir autour de lui, sauf l'encadrement de la porte.

-Il fait nuit ? Souffla-t-il avec étonnement en se relevant en tremblant.

-Effectivement, déclara une voix amusée dans la pièce.

Izèl remarqua soudain une silhouette noire près de lui et recula par réflexe, heurtant le mur derrière lui. L'ombre l'attrapa par le bras et le poussa vers la pièce éclairée.

L'Oracle d'OrOù les histoires vivent. Découvrez maintenant