L'Oracle d'Or

Chapitre 22

     Izèl venait d'ouvrir les yeux. Son esprit était enfin clair, et il sentit immédiatement qu'il avait retrouvé toutes ses forces. Il ne se souvenait pas à quel moment il avait perdu connaissance la veille, cependant, rien de ce qu'il se souvenait avoir ressenti ne lui confirmait qu'Akiran l'avait baisé. Il se redressa sur le lit, personne n'était dans la pièce. Il chercha ses vêtements des yeux, mais aucuns d'eux n'étaient visibles.

Le chef des Oracles se leva quand même, nouant solidement le drap du lit autour de sa taille. Le tissu descendait jusqu'à ses genoux, mais ne le protégeait pas de la fraîcheur matinale même si la lumière du soleil baignait entièrement la pièce. Il remarqua alors que des bleues étaient apparus sur ses jambes, ce qui le fit craindre le pire, même s'il ne ressentait aucune douleur au bas du dos...

Cependant, Akiran restait un malade obstiné. Ça ne l'étonnerait pas plus s'il apprenait que le Duc était capable de baiser une personne inconsciente, c'était même très probable en y réfléchissant. L'Oracle s'empressa d'ouvrir la commode, il devait s'habiller avant que quelqu'un entre. Vide. L'armoire était complètement vide. Soudain, une clé tourna dans le verrou de la porte, et cette dernière s'ouvrit. Izèl recula de quelques pas vers le fond de la cabine en voyant s'avancer Akiran. Ce dernier rabattit la porte derrière lui et examina l'Oracle de la tête aux pieds : le jeune homme avait grandi d'au moins dix centimètres, égalant presque la taille de l'ancien Duc. Sa peau était blanche, lisse et imberbe, ce qui donnait à l'Oracle un côté intouchable et précieux. Cependant, malgré la délicatesse de son physique, Izèl n'était pas à sous-estimer et Akiran le remarqua. Les rayons du soleil léchaient les bras fin et musclés du jeune homme, ainsi que son torse bien dessiné par ses prouesses d'épéiste. Enfin, Akiran fixa son prisonnier dans les yeux. Ses pupilles bicolores le fascinaient. Izèl était plus beau que dans son souvenir, et son aura de puissance attirait le Duc comme un aimant.

-Tu es bien mieux sans vêtements, déclara-t-il en posant des tissus sur le lit avant de s'approcher du prisonnier.

Il allait lui attraper les bras, quand Izèl lui décocha un violent coup de poing. Akiran l'évita de justesse, et profita de ce temps pour plaquer l'Oracle contre le mur. Il essaya de maintenir les bras de ce dernier à une main, mais c'était visiblement impossible.

-Tu as plus de force qu'avant, affirma le noble en étant obligé de maintenir Izèl avec ses deux mains et toute sa force.

Leur différence de force était maintenant presque inexistante. Akiran approcha sa tête de celle d'Izèl, le forçant à l'embrasser et à utiliser sa langue. Humidifiant lentement les lèvres du jeune homme avant de forcer l'entrée de sa bouche délicieuse.

-Ce serait absolument délicieux si je t'entraînais, et que tu fasses ce genre de chose de ton plein grès, lança le noble en fixant l'Oracle dans les yeux. Déshabille-toi devant moi !

-Dans tes rêves ! Répliqua Izèl à haute voix, parfaitement claire et audible.

-Le jeune Oracle a encore un caractère bien trempé à ce que je vois, railla soudain une autre personne à la porte.

Izèl reconnu immédiatement la voix de Dial, il pensait l'avoir blessé suffisamment lors de leur combat pour que ce dernier ne puisse pas se relever de plusieurs mois... le mercenaire était définitivement plus résistant qu'il n'y paraissait...

-Tu tombes bien Dial, affirma le Duc en continuant de fixer l'Oracle devant lui. Alors, et si tu reconsidérais mon ordre Izèl...

-Va te faire..., commença le chef de l'Ordre.

- Dial ! Obéis à tous les ordres que je vais te donner, c'est clair ?

-Très clair, Duc.

-Approche toi et défait lui son pagne !