Chapitre 44 : recherches et bond dans le passé

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En apercevant Mia qui se précipite sur moi, je songe un instant à faire demi-tour. Son air déterminé m'indique que cela ne servirait à rien, aussi je me contente de soupirer. Lorsqu'elle s'arrête devant moi, elle frappe dans ses mains, visiblement heureuse de me voir. Au vu de son excitation, je sais que cela n'augure rien de bon pour moi, si bien que je ne réussis même pas à lui sourire en retour. Mia fait partie de ces personnes ne pouvant pas cacher ce qu'elles prévoient de faire. Ça se lit sur son visage, c'est clair comme de l'eau de source. Et là, typiquement, je sens que je vais passer un interrogatoire. Ce qui veut dire qu'elle nous a suivis, Naël et moi, dès qu'elle nous a aperçu traverser la salle commune. Je crois que j'ai trouvé pire que moi niveau curiosité.

— Maï, tu peux pas savoir comment je suis contente de te voir !

Oh si, à tes yeux brillants, cela se devine aisément. Il est même difficile de ne pas l'imaginer. Dommage que ça ne soit pas vraiment mon cas. Je commence à bredouiller une excuse pour essayer de m'enfuir, mais la jeune femme m'attrape le bras et commence à m'entraîner avec elle tout en parlant. Je ne suis pas sûre que m'expliquer avoir besoin de mon aide pour de la pâtisserie en pleine journée de travail soit très crédible. Avant même que nous atteignions la cuisine, j'éclate de rire. Elle hausse un sourcil interrogateur, mais je suis incapable de lui répondre. Elle serait très mauvaise en tant qu'agente infiltrée.

Enfin calmée, je la devance, et entre dans la pièce, les bras croisés. J'ai toujours redouté ces moments où tout le monde organise un interrogatoire. Quitte à être curieuse, mon truc c'est plutôt d'écouter aux portes. Les quatre filles présentes dans la pièce, Karin au milieu, en pleine discussion animée, s'interrompent soudainement, surprises de me voir. Mia devait sûrement leur faire signe à l'avance.

— Pour toute question de type personnelle, demandez à Naël.

Sur ce, je fais demi-tour, et file sans demander mon reste. Je sais, ça ne se fait pas. Mais je ne connais pas du tout le fonctionnement de tout ce petit groupe, alors je préfère laisser le jeune homme les gérer. Il doit certainement être mieux préparé pour leur faire face que moi. Et je suis sûre que c'est pour cela qu'elles m'ont attendues. Mia me répond alors de loin, pendant que je pars vers le laboratoire.

— En fait, il nous a dit exactement la même chose que toi !

Je soupire. C'est pas vrai, il va falloir qu'on apprenne à se concerter un minimum. Je ne ralentis pas pour autant, sachant parfaitement qu'elles n'attendent que ça pour me sauter dessus. A la place, je file chercher Elliott. En entrant dans le labo, je pointe du doigt la salle commune. Le scientifique me regarde avec un air amusé.

— Et ça, on fait comment ?

Il éclate de rire et secoue la tête. Je pose mes poings sur mes hanches, agacée par son manque de réaction.

— Mais j'en sais rien moi, débrouille-toi !

Je manque de m'étrangler de stupéfaction. C'est une blague ?! Je souffle avant de le contourner pour retourner travailler sur une amélioration de mon cube. Un des collègues d'Elliott m'attend justement pour m'aider à comprendre comment câbler et souder correctement l'électronique. J'ai à côté le premier que j'ai créé de moi-même, et devant moi se trouve le matériel tout neuf pour faire une autre petite machine. L'objectif, c'est de cibler où se trouvent les défauts et imperfections pour pouvoir faire quelque chose de net et précis. Étonnamment, je réussis à me concentrer pour avancer pendant un peu plus d'une heure. Avec quelques connaissances de programmation supplémentaires et le matériel de pointe disponible ici, je pourrais peut-être réussir à créer un écran holographique.

Joachim débarque alors en courant dans le laboratoire, et je l'interroge en haussant les sourcils. A bout de souffle, il se penche sur ses genoux, et je lui frotte le dos en soutien. Le sport, c'est vraiment pas son truc. Sauf la danse. L'opposé total de moi. Lorsqu'il peut enfin parler, le jeune homme pose une main sur mon épaule.

Le Coeur en RythmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant