Chapitre 21 : tensions et soutien inespéré

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L'heure du midi arrive rapidement, et je suis Elliott jusqu'à la salle commune. Quelques personnes sont déjà présentes, mais je n'en connais aucune. En même temps, si on est une trentaine et que je n'ai rencontré que quatre d'entre elles jusqu'à présent, c'est normal. Je suis le scientifique, et m'assois à côté de lui à l'une des trois tables. Je remarque un ou deux regards qui se sont tournés dans ma direction. Ils n'ont pas l'air particulièrement chaleureux, mais pas hostiles non plus. De l'indifférence. C'est une bonne base. Je préfère ça plutôt que d'être observée comme une intruse. Je tourne la tête vers l'homme assis près de moi, et continue la discussion que nous avions. J'essaye de comprendre quelle est la différence entre les voitures d'ici et celles qu'on trouve habituellement. J'ai beau lui poser toutes les questions possibles, je n'arrive pas à en tirer grand-chose. Tout ce que j'apprends, c'est qu'il n'était pas sur le projet, et qu'il est tout aussi curieux que moi sur leur fonctionnement. Nous décidons donc d'aller examiner tout ça un peu plus tard.

Léo et Naël finissent par nous rejoindre, surpris de voir leur collègue aussi actif dans une conversation. Ils me lancent tous les deux un regard moqueur, et le jeune homme aux cheveux châtains se penche vers moi.

— C'est quoi ton secret pour transformer notre Elliott en quelqu'un de sociable ?

J'éclate de rire à sa question et le principal concerné grogne, vexé. J'en profite pour sortir mon cube, et l'agite sous le nez de Naël, avec les mots "magie, magie" en accompagnement. Celui-ci hausse un sourcil, et je vois Léo se retenir de pouffer juste à côté. Lui, il a compris que je me moquais complètement du garçon. Du coin de l'oeil, je remarque que le scientifique sourit légèrement à ma blague. Bien, si j'ai évité qu'il se renferme sur lui-même, j'ai réussi mon coup. Je range mon appareil pendant que les deux garçons s'installent enfin face à nous. Tous les quatre, nous commençons à parler de tout et de rien, et je leur demande alors où est Mia.

— Ah, elle est en mission. Elle rentre ce soir, normalement, c'est pas grand-chose.

Je hoche la tête silencieusement, me demandant quel type de mission cela peut-être. Si elle rentre, c'est sûrement qu'il ne s'agit pas d'une infiltration. Je n'ai aucune idée de ce qu'ils font d'autres. Et les garçons n'ont pas l'air de vouloir m'en dire plus. Je vais devoir mener ma petite enquête, on dirait. D'autres personnes s'installent alors près de nous, et je sens à nouveau qu'on me fixe. Seulement, cette fois, il y a plus de défiance qu'auparavant. Je me force à ne pas y faire attention, ne voulant pas créer de problèmes.

— Mais qu'est-ce que c'est que ça ?

La fille qui vient de s'exprimer m'attrape par l'épaule et me tire avec force. Je me laisse faire, puis prend appui contre le mur tout près et pivote pour lui faire lâcher prise. Je recule ensuite d'un pas, alerte. Je déteste qu'on m'agrippe comme ça. Et intérieurement, je remercie mon maître d'arts martiaux de m'avoir donné de si bons réflexes. J'espérais ne pas en avoir besoin, mais cela risque de m'être utile très prochainement.

Je détaille rapidement la personne qui m'a attrapée aussi violemment, pour savoir à qui je me mesure. Elle est grande, avec les cheveux blonds remontés en une longue queue de cheval. Ses yeux bleus agrémentés de mascara me fixent avec rancoeur. Un instant, je suis perturbée. Comment est-ce possible de détester quelqu'un sans la connaître ? J'ai l'impression que c'est son cas, pourtant. Je la vois serrer sa mâchoire, s'approcher rapidement et tenter de me plaquer contre le mur. Aussitôt, je tape un petit coup léger dans le pli de son genou pour la déséquilibrer, et me détache de sa poigne d'un geste vif. Du coin de l'oeil, je vois Naël se lever, une lueur de colère dans le regard. Léo pose alors une main sur son bras et secoue la tête, lui demandant de se rasseoir. D'accord. Ma présence ici est visiblement remise en question et je dois prouver que j'ai mes raisons d'être là. Tout va bien.

La jeune fille lève alors un regard furieux vers moi, et alors qu'elle esquisse un mouvement, une main lourde se pose sur son épaule. Surprise, elle se retourne, et je vois Elliott qui lui fait face, l'air menaçant. A retenir : il ne faut pas mettre le scientifique en colère.

— Je peux savoir ce que tu fais à ma collègue ?

Son ton est froid et sec. Je frissonne malgré moi. Je n'aimerais pas être à la place de la blonde. J'aperçois les deux garçons échanger un regard ahuri à côté de moi. Non, ça ne veut pas dire que je suis intégrée à l'équipe. Mais quand on est deux à inventer des appareils technologiques, on s'appelle collègues. C'est normal. La jeune fille se met alors à bégayer, mal à l'aise. Elliot se retourne alors et s'installe à nouveau à table. Aussitôt, la blonde fait demi-tour et retourne s'asseoir avec ses amis. Le plus loin possible de nous.

J'en profite pour retourner à ma place, silencieuse. Je ne sais pas vraiment quoi penser de ce qu'il vient de se passer. Je vois alors Naël tourner la tête vers le scientifique, l'air légèrement perturbé. Je pense que cette histoire de collègue a dérouté tout le monde.

— Tu sais que Maï ne fait pas partie de l'équipe, Elliott.

— C'est pas ce que je voulais dire. C'est ma collègue, mais pas la tienne.

Le pauvre garçon est encore plus perdu que tout à l'heure. J'éclate de rire face à sa moue frustrée, et il se tourne vers moi, haussant un sourcil. Amusée, je lui traduis les paroles du scientifique. Il penche alors la tête sur le côté.

— Tu fabriques des trucs, toi ?

Légèrement vexée par sa question, je sors mon cube. Comme si apprendre que j'étais capable d'inventer quelque chose était la chose la plus inattendue. Je lui explique alors comment fonctionne l'appareil, et il attrape l'objet pour l'observer de plus près. Je vois alors Elliott sourire à nouveau, et bomber le torse.

— Et je peux te dire que la petite est très douée ! Cette machine est pleinement opérationnelle, j'ai pu voir l'essai.

Naël baisse alors son regard vers moi, une lueur de fierté dans les yeux. Ah, heureux de savoir qu'on est lié à quelqu'un d'intelligent, n'est-ce pas ? Léo, lui, sourit de toutes ses dents. Il me fait un clin d'oeil, puis attrape à son tour le cube pour l'observer. Une des filles du groupe de celle qui m'a attaquée se tourne alors vers moi.

— Ça a l'air génial, ce que tu as fait ! Comment ça marche, au juste ?

Ravie de pouvoir échanger à propos de mon appareil, je le reprends des mains de Léo, qui me fait une moue faussement vexée. Je me tourne alors vers la fille, et lui montre le petit bouton, en lui expliquant comment faire. Elle essaye alors en suivant mes instructions et rapidement de la fumée sort du cube. L'aînée de leur groupe, qui doit avoir la trentaine, sourit en hochant la tête. Visiblement, elle valide son fonctionnement. Même la personne qui s'en est prise à moi regarde l'objet, fascinée. Je m'étonne de voir la facilité avec laquelle elles viennent de changer d'avis sur moi. Le repas arrive alors, servi par quelques personnes vivant également ici. Le plat est délicieux, et nous profitons tous dans une ambiance bien meilleure qu'il y a quelques minutes. Si toutes mes relations ici sont aussi bonnes, je vais vite me plaire dans cet endroit.


***

NDA

Mais que vois-je ? Serait-ce enfin la suite après tant d'absence ? Oui, je reprends du service ! Pour me faire pardonner, j'essaierai de poster minimum un jour sur deux (n'hésitez pas à me taper sur les doigts si je ne le fais pas). L'écriture reprend ! (en vrai, je triche un peu mais chut, faut pas le dire... j'ai déjà écrit jusqu'au chapitre 55) Seulement, petits changements : déjà là j'ajoute une note d'auteur alors que je ne l'ai jamais fait, exploit, mais surtout, vu que je vais prendre un rythme de post soutenu (le mieux que j'avais fait c'était une fois par semaine... autant dire qu'un jour sur deux c'est pas le même délire), je ne prendrai pas le temps de corriger le chapitre... (bon en soi je rectifiais juste les deux trois fautes d'ortho et les bourdes de frappe, pour plus de confort de lecture... mais ça prend du temps de tout relire quand même) C'est pourquoi, je vous donne, si vous acceptez, une mission : si l'un de vous repère une faute de frappe ou je ne sais quoi d'autre qui l'a fait tiquer, n'hésitez pas à me l'indiquer, ça m'aidera lors d'une future correction ! Merci à ceux qui ont patiemment attendu la suite, vous êtes incroyables *^*

Le Coeur en RythmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant