Chapitre 48 : dispute et vieilles habitudes

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Concentrée sur le test de force que je suis en train de réaliser, je ne lève pas la tête lorsque je sens Naël, dans une colère noir, approcher du labo. Elliott a réalisé quelques améliorations du matériel que j'ai acheté pour lui et il a besoin de mon aide pour vérifier que cela supportera l'effort que les secouristes feront subir aux outils. Je me contente juste d'attirer l'attention du scientifique pour le prévenir.

— Attention, tempête en approche.

Au moment où je termine la phrase, la porte s'ouvre dans un grand bruit et le jeune homme entre dans la pièce en furie. Tat', comprenant qu'elle est la cible, se cache derrière moi. Heureusement pour moi, je n'aurai pas à subir les foudres de Naël. C'est à Elliott de se débrouiller avec. De nous deux, c'est lui l'aîné. Sans oublier que c'est lui qui conduisait la voiture. J'aurais bien aidé le scientifique, mais je ne tiens pas à affronter une telle colère. Je risque d'empirer la situation, en plus. Avec mon amie, nous écoutons, attentives. La suite de la conversation sera décisive pour elle. Cela déterminera si elle pourra venir ou si elle nous accompagnera en douce. Je sais pertinemment que la réponse du jeune homme ne la dissuadera pas. J'espère qu'il comprendra.

— Bon sang, mais Elliott, qu'est-ce qui t'a traversé l'esprit ?! Emmener une fille qui n'est en rien qualifiée dans le secourisme ! Tu comptes faire comment pour qu'elle nous accompagne ?

Le scientifique, le nez sur une poulie en métal, fronce les sourcils. Il relève la tête et pose son regard sur Naël.

— C'est également le cas de Maïwenn, je te rappelle.

Décontenancé, la colère du jeune homme se calme quelques secondes. Puis, il explose de nouveau.

— Je te rappelle qu'elle nous accompagne parce qu'on doit veiller sur elle.

Elliott a un petit sourire amusé. Il pose l'objet qu'il avait en main et croise les bras.

— Tu l'as dit toi-même, nous sommes secouristes, pas gardes du corps.

Naël serre la mâchoire, essayant difficilement de se contenir. Tat' me regarde, légèrement perturbée. Sans connaître le scientifique, on pourrait croire qu'il tente de me laisser ici. Je lui fais un clin d'oeil pour la rassurer. Nous tournons à nouveau notre attention sur la dispute en cours. Le jeune homme a posé ses mains sur la table à laquelle se trouve le scientifique et le fixe d'un regard noir.

— C'est différent.

Elliott s'affale alors contre son dossier. Il prend son temps parce qu'il sait parfaitement qu'il a gagné ce duel.

— Et son amie est totalement impliquée dans cette histoire. Elle nous a aidés pour l'avalanche, je te rappelle. Son cas est particulier aussi.

Et voilà, le tour est joué. Furieux, Naël sort de la pièce à grands pas et claque la porte violemment. Je lance un sourire à Tat' qui observe le scientifique avec une lueur de stupéfaction dans le regard. Elle sort alors un sifflement admiratif avant d'applaudir lentement.

— Ça, c'est de la maîtrise ! Après le coup du parking, j'avais peu d'estime pour vous, mais là je dois dire, vous êtes remonté d'un coup !

Elliott hausse les épaules et retourne sur sa poulie, visiblement gêné par le compliment. Je retourne à mon test d'effort et constate que la machine est allée jusqu'au maximum que j'avais programmé. J'attrape le système d'attache confectionné par le scientifique et l'examine sous tous les angles. Je hoche la tête, satisfaite. Il a passé les épreuves haut la main. Je le garde avec moi pour aller le déposer dans la grande caisse où se trouve tout le matériel que nous allons emmener. Je récupère la tablette posé sur une étagère à côté et commence à faire l'inventaire de tout ce qu'il s'y trouve. Normalement, il ne devrait manquer que la poulie, qui rejoindra bientôt le reste.

Le Coeur en RythmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant