Chapitre 60 : Retrouvailles et réponses

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Une douce lumière me réveille. Lentement, j'ouvre les yeux. La toile de la tente se pare de ses plus belles couleurs. Les rayons du soleil parsèment de ci de là de nouveaux détails que je n'avais pas pu voir jusqu'à présent. Le feu, réduit à l'état de braise, garde une chaleur rassurante. Tout est calme et paisible. En tournant la tête, je remarque qu'il n'y a que moi et Naël dans l'habitation.

Dans un grognement, ce dernier me serre contre lui. Je laisse échapper un cri de protestation. Le jeune homme ouvre un oeil, dubitatif. Je gonfle les joues, avant de détourner mon regard de lui. Je fais semblant de bouder.

— Je ne suis pas un doudou !

Naël éclate de rire et se laisse basculer sur le dos. Je profite de ce moment pour m'asseoir. Ses yeux brillent d'une lueur malicieuse. Il tend son poing pour que je le cogne contre le mien. Amusée, je réponds à sa demande.

— Bon retour d'entre les morts.

Je hausse un sourcil. Je n'étais pas dans un état aussi catastrophique. Alors que je suis sur le point de protester, le jeune homme me devance.

— J'ai senti que ça n'allait pas du tout alors que je dormais dans une tente à côté. Ca m'a réveillé. Je me suis dépêché de venir te voir. L'ancien du village était particulièrement préoccupé. Il y avait de quoi, entre ta fièvre qui n'a cessé de grimper et tes diffcultés à respirer, on avait peur que tu ne t'en sortes pas.

L'inquiétude s'est emparé de son visage pendant qu'il parlait. Le souvenir du poids qui m'écrasait me revient à l'esprit. Je frissonne en y repensant. Je me rappelle alors avoir senti la présence de Naël à mes côtés. Cela avait allégé le fardeau que je portais. Sans lui, l'affrontement avec Mazko aurait été bien plus compliqué.

Je devine alors la suite, qu'il ne m'a pas donnée. Il a dû s'allonger près de moi, sans savoir quoi faire. Peut-être s'est-il dit que j'étais coincée dans un cauchemar. Peut-il s'est-il endormi dans l'objectif de me rejoindre. Peut-être en a-t-il été empêché par le prisonnier. J'offre un sourire rassurant au jeune homme.

— En effet, j'étais dans une sale posture. J'ai senti ta présence. Je ne sais pas comment, mais c'est comme si tu m'avais prêté ta force, à ce moment-là.

Il hausse un sourcil, perturbé. Je suis volontairement restée vague sur ce qu'il s'est passé. Je souhaite réunir tout le monde pour pouvoir le raconter en une seule fois. Je ne tiens pas à me répéter sans cesse. Même si je vais mieux, je sens que je dois éviter de trop forcer. Je demande alors à Naël d'aller chercher les autres.

Pendant que le jeune homme s'éclipse, j'en profite pour me lever. Il est temps pour moi de dégourdir mon corps. Je suis restée allitée bien trop longtemps. Je fais quelques étirements, tout en lenteur. Rassurée de n'avoir aucun vertige, je me détends. La nausée est passée. La migraine n'est plus là. Je me rends compte maintenant à quel point c'est précieux de se sentir bien.

Tat' est la première à débarquer dans la tente. Je remarque sa mine paniquée et lui souris pour la calmer. Je pose mes mains sur ses épaules et hoche la tête. Ma meilleure amie me scrute quelques instants, attentive. Puis, elle me serre dans ses bras. Je lui tapote le dos pour lui rappeler de faire attention à sa force. Je ne peux pas encore résister à ses étreintes toniques.

Elliott arrive en suivant. En m'apercevant, le coin de sa bouche se relève légèrement. Lui est beaucoup plus détendu. D'énormes cernes se sont formées sous ses yeux, signe qu'il a veillé sur moi jusqu'à mon réveil nocturne.

L'ancien arrive juste après, accompagné du groupe qui nous a accueilli hier. Celui-ci garde toujours son air placide, sans broncher. Il m'accorde un rapide mouvement de tête pour me saluer, avant de se poster sur son coussin habituel. Ses compagnons s'assoient de chaque côté de lui.

Le Coeur en RythmeOù les histoires vivent. Découvrez maintenant