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CHAPITRE N°2 - Harry

Mercredi 3 septembre 2015, Bordeaux, quartier St Michel

Harry Styles

"Donc il faut encore que j'emmène Lily chez le garagiste, soufflé-je en secouant la tête, abattu à l'idée de l'y emmener une fois de plus. J'ai appelé ce Zayn, je suis plutôt rassuré, il a l'air de savoir de quoi il parle, j'espère qu'il pourra sauver ma petite Lily... murmuré-je avant de tourner la tête vers Nate, qui est installé à côté de moi.

-Evidemment, il ne faut que le meilleur pour ta précieuse Lily" soupire-t-il sans quitter la route du regard.

Le feu passe au vert, il enclenche la première et je grogne à ses côtés. Ce n'est pas de ma faute si Lily a décidé de tomber en panne alors que j'étais en route pour aller le voir. Cependant, je sais qu'il n'y a pas que ça. Il n'y a pas que mes déboires automobiles qui le mettent en rogne. Nate est de très mauvaise humeur car il sait que si je n'avais pas repoussé mon départ pour New-York, nous ne nous serions pas vus... enfin, je n'aurais pas pris le temps de le voir et ces derniers temps, nous nous voyons très peu. Je sais que c'est principalement pour cette raison qu'il n'est pas de bonne humeur.

Je me pince les lèvres en glissant une main contre sa cuisse pour essayer de l'amadouer mais à peine mes doigts contre lui qu'il me donne une petite tape sur le dos de la main en sifflant :

"Pas touche, réplique-t-il amer, je suis toujours vexé !"

Je roule des paupières en secouant la tête avant de détourner mon attention vers la vitre. Je regarde les quais de la Garonne défiler devant mes yeux, alors que nous les remontons pour aller chez lui. Nate habite dans le même quartier que ma mère, le plus huppé et le plus riche de Bordeaux. Evidemment.

"Tu savais que je ne devais pas rester longtemps en ville, j'essaie tout de même de me justifier. Je devais rester à peine 72 heures. Entre mes rendez-vous et le décalage horaire c'était difficile.

-Tu n'as jamais le temps, réplique-t-il sans quitter la route du regard. Tu sais, je commence vraiment à en avoir ma claque de ton comportement Harry. Tu sais comment ça va se finir cette histoire, m'avertit-il.

-Tu parles" je souffle, pas le moins du monde effrayé par ses paroles.

Ma vie est un fameux bordel. J'ai eu la chance de naître dans une famille plutôt aisée. J'ai beaucoup voyagé avec mes parents et c'est sûrement ce qui m'a donné le goût de l'aventure. Le bac en poche, je suis parti seul avec un billet aller sans retour en direction de Bangkok. J'ai commencé à tenir un blog à cette époque là, comme carnet de bord. Je rédigeais des articles pour tenir ma famille informée de mon parcours et y partageais mes photos. J'ai toujours eu un truc pour la photo... Puis quand je suis rentré, les vues ont explosées et on a commencé à me solliciter. Des agences de voyages, des marques, des villes, on m'appelait pour me faire venir, gratuitement, pour que je fasse des articles, des photos, des vidéos.

Quatre ans plus tard, je suis à la tête d'un des blogs les plus lucratifs du pays, d'une chaîne Youtube qui comptabilise plus d'un million d'abonnés et d'une marque déposée à mon nom.

La seule ombre au tableau est que je suis toujours à droite et à gauche. Face à mon succès, je n'ai même pas terminé ma première année de fac de Géo. Je l'ai validée par correspondance et fini ma licence bon gré mal gré de la même manière. A cause de tout ça, je ne suis pratiquement jamais chez moi. Mes parents s'en fichent pas mal et ma coloc ne m'en tient pas rigueur ; du moment que je paye mes factures, mon loyer et que je lui ramène un souvenir de chacun de mes voyages, Kendall est contente.