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CHAPITRE N°19 - Louis

Samedi 23 Janvier 2016

Dordogne, Village de Cubjac.

Louis Tomlinson.

Quand j'ai vu Harry arriver avec Zayn, j'ai été surpris, mais... agréablement surpris. Je dois même avouer que cela m'a réchauffé le coeur et le voir m'a fait réaliser une chose : il m'a manqué. Le voir a presque été un soulagement. Nous avons échangé quelques mots, des banalités et promesses sous-jacentes, puis nous sommes rentrés.

Je fais rapidement le tour du rez-de-chaussé pour voir comment Félicité a aménagé le salon pour la soirée, puis lorsque Harry me demande où il peut poser ses affaires, je l'entraîne à l'étage vers ma chambre. J'ouvre la porte et le laisse entrer. La décoration est sobre dans la pièce de mon enfance. Les murs sont bleu ciel, il y a quelques photos encadrées ça et là, un lit une place dans un coin, un bureau d'angle et même une petite bibliothèque avec ma collection de vieux CD. Je ne vis plus ici depuis des années et je rentrais rarement avant la mort de Charlotte. J'ai peu à peu déserté cette chambre au fil des ans et elle ne me ressemble plus tellement.

Harry dépose son sac sur mon lit et se tourne vers moi.

"C'est ta chambre d'enfant ?" me demande-t-il, curieux.

J'approuve d'un signe de tête et il s'approche de mon bureau pour observer les cadres qui y sont disposés. Il en attrape un entre ses mains pour l'observer de plus près. Je m'approche et souris en découvrant l'un des derniers clichés de notre famille avant que tout ne s'effondre. Nous paraissons si heureux, si bien... Charlotte est pleine de vie, pétillante... solaire. Et nous bien naïfs de penser que notre bonheur allait perdurer.

"Vous semblez si unis et heureux, chuchote-t-il avant de passer un pouce sur Charlotte. Elle était...

-Merveilleuse" je le coupe en m'approchant.

Je m'autorise alors à me blottir contre lui, dans son dos, mes bras autour sa taille. Il pose instinctivement sa main libre sur l'un de mes avant-bras. Je ferme les yeux en enfouissant mon visage dans son cou, respirant son parfum à pleins poumons. Celui que j'ai découvert à Barcelone et qui a fini de m'envouter à New-York.

"Merci d'être venu" je souffle, comme s'il s'agissait d'un secret, à son oreille.

Il resserre sa prise sur mon avant-bras et j'ouvre de nouveau les yeux en regardant la photo. Nous semblons si unis sur ce cliché... La mort de Charlotte a fragilisé l'équilibre de notre famille et j'espère que nous le retrouverons. J'espère que la peine de ma mère va se tarir, que mon père me pardonnera, que Félicité vaincra sa solitude et que les jumelles s'ouvriront.

Harry repose le cadre et je me détache lentement de lui. Il s'approche de ma bibliothèque, laisse ses doigts parcourir les tranches de mes CD. Il rigole en voyant deux ou trois tickets de concert et s'arrête sur une photo de moi à poney avec mes soeurs. Les jumelles doivent avoir cinq ans à peine et leurs deux poneys sont hauts comme trois pommes ! J'avoue que je la trouve adorable cette photo. Harry se tourne vers moi, un sourire sur les lèvres.

"Tu ne m'as rien dit de cette passion familiale !"

Je hausse les épaules tout en souriant.

"C'est tellement... naturel. J'avoue que j'oublie souvent, dis-je en hochant la tête. Je montais pas mal avant, je suis même parti en forêt cet après-midi. Pour me vider la tête et oublier... Mais aujourd'hui c'est moins régulier et j'ai beaucoup perdu" avoué-je en pensant déjà à mes prochaines courbatures.