Chapitre 91

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Owen. 

Nous sommes en route pour Atlantic City avec Elea, elle traine sur sa tablette pendant le voyage. Elle ne remarque pas forcément que je fais un long détour, j'ai envie de prendre mon temps. J'ai pas mis le GPS, tant pis si je me perds.

Je roule tranquillement, Elea finit par relever la tête, je le vois du coin de l'œil.

-C'est pas la route pour Atlantic ! Où est-ce que tu m'emmènes ?

-J'ai envie de faire un détour avant d'aller à Atlantic City. Ça ne te dérange pas ?

-Non, c'est juste surprenant. Je pensais que tu voudrais vite retrouver la chambre dans laquelle nous avons passé le nouvel an.

-J'ai hâte d'y retourner, mais j'ai aussi envie de faire un peu plus de route. 

-D'accord.

Elea range sa tablette, je continue ma route tranquillement. Elea s'autorise à mettre la musique un peu plus forte, je souris en prenant sa main. Nous passons à l'ouest de Philadelphie, loin de la banlieue. Nous sommes encore sur de petites national, quand je vois une voiture en face faire n'importe quoi sur la route. Je ne sais pas si ce sont des personnes de notre âge, mais c'est vraiment dangereux. Je lâche la main d'Elea et me concentre, mais la voiture d'en face passe d'un côté puis de l'autre.

-Fais attention Owen.

-Je sais ce que je fais, ne t'inquiète pas.

La voiture en face accélère en continuant son délire d'aller de chaque côté de la route. Elle arrive presque à notre hauteur, je me concentre pour passer rapidement à côté d'elle. Elle est de mon côté, je donne un coup d'accélérateur et je trace. Sauf que la voiture décide de changer de bord à la dernière seconde, elle manque de me rentrer dedans, je donne un coup de volant pour éviter, mais ce coup, trop fort, nous envoie dans le décor. Je n'entends que la voiture tomber, je sens les douleurs arriver. 

Elle finit par s'arrêter, j'ai mal partout. La douleur est tellement forte que je ne sais pas comment je fais pour rester conscient. Je tente de respirer, ça fait si mal. J'essaie de me ressaisir et je repense à Elea. Qu'importe mes douleurs, je me tourne pour la chercher. Je manque d'hurler de douleur, mais l'inquiétude me gagne. Elea est toujours à sa place, mais les yeux clos. 

-Elea, merde !

Je regarde son corps, elle a un putain de bout de verre dans le ventre ! Je réussis à me détacher, non sans lâcher des injures parce que je douille vraiment, et je m'approche d'Elea. Je ne touche surtout pas au verre, je sais qu'il ne faut pas le faire, mais j'essaie de prendre son pouls.

-Putain Elea, dis-moi que t'es encore en vie !

Elle ne bouge pas et je ne sens rien. Je ferme les yeux pour retenir mes larmes, ça peut pas arriver ça ! Je prends mon portable qui n'a pas bougé de ma poche en ouvrant les yeux, active la géolocalisation et appelle les secours. Je grimace en me remettant dans mon siège, j'entends rapidement la voix d'une secouriste.

-911, quel est votre urgence ?

-Je viens d'avoir un accident de la route. Je ne sais pas où je suis.

-D'accord, je vais vous localiser. Il y a quelqu'un avec vous ?

-Oui, ma petite-amie.

-Bien. Pourriez-vous m'indiquer son état ?

-J'ai pas senti son pouls et elle un bout de verre dans le ventre.

-Merci. Comment vous vous appelez ?

-Owen Smith. J'ai vingt deux ans. Et ma petite-amie c'est Elea, elle a vingt-et-un ans.

-D'accord. Je vous ai localisé, j'envoie des secours. Je vais rester avec vous le temps qu'ils arrivent.

La secouriste me pose plusieurs questions sur nos états de santé et reste avec moi jusqu'à ce que j'entende les pompiers. Je raccroche, les secours finissent par arriver après un petit temps, un se présente. C'est le chef, il m'explique ce qui va être fait et il se mets en action avec son équipe. On pose une minerve sur Elea et moi, qui est bel et bien vivante, ils dégagent la voiture et on me sort. On m'installe sur une civière, bien sécurisé et je remonte. Des pompiers et un médecin me prennent en charge, j'ai eu le temps de voir que l'autre voiture avait aussi eu un accident. 

Le médecin me pose encore des questions après m'avoir injecté un anti-douleur, elle est revenue au galop. J'étais tellement concentré sur Elea que j'avais oublié ma propre douleur. Le médecin ordre mon transfert vers l'hôpital de Philadelphie, je ne peux pas partir sans avoir de nouvelle de ma chérie !

-Non, où es ma petite-amie ? Demandai-je à un pompier qui monte dans le camion en même temps que moi.

-Mes collègues s'occupent d'elle. Ne vous en faites pas.

-Mais ...

-Je vous donnerais des nouvelles si vous désirez, mais on doit vous emmener à l'hôpital là. Vous devez absolument passer des examens, surtout que vous avez bougé dans la voiture.

-Mais elle est vivante ?

-Oui. Mes collègues font leurs maximum pour la sauver.

-Merci.

Le pompier sourit, il a compris qu'Elea compte pour moi. Si je venais à la perdre, je ne sais pas ce que je deviendrais. Mais je ne dois pas y penser, Elea va vivre. Elle a que vingt-et-un ans, elle a encore une vie devant elle.

Les portes sont fermés et sens le camion bouger, on part. Je reste concentré sur le plafond, jusqu'à ce que le pompier m'informe qu'Elea est sortie de la voiture et évacué vers Philadelphie, toujours vivante. Dans un état critique mais vivante.

Nous finissons par arriver à l'hôpital, je suis emmené dans une chambre des urgences et un médecin vient rapidement et m'examine, j'ai des dégâts mais rien de grave. Je vois, après quelques minutes, Elea arrive. Les secours la mettent à côté de moi, je peux tourner la tête, ils ont retiré la minerve que j'avais et m'ont donnés des antidouleurs un peu plus puissant. 

Je regarde les soignants s'occuper d'Elea, elle a encore le bout de verre dans le ventre, ça me terrifie. Ils s'activent autour d'elle, je les entends parler, mais je ne comprends rien. Le plus important est qu'ils la sauve. Je sens aussi les médecins s'activer autour de moi, je vais pas tarder à partir pour des examens. Sauf que rapidement, je vois beaucoup plus de mouvement atour d'Elea et quelqu'un monte sur un marche pied et faire un massage cardiaque, bien face à moi.

-Non ! Elea, non !

-Monsieur, calmez-vous !

Je m'agite, j'ai envie de sortir de ce putain de lit ! Deux infirmiers me retient, un me bloque la vue.

-Putain, mais bougez ! 

-On se calme avant !

-Ma petite-amie est sans doute morte, je peux regarder ?!

L'infirmier regarde derrière lui mais ne bouge pas, ça m'énerve ! Il demande, après deux, trois minutes si Elea est vivante, j'entends un "oui" qui me soulage dans l'immédiat. L'infirmier se retourne vers moi et me lâche.

-C'est bon, elle est vivante. Elle doit vite partir en chirurgie. Et vous, vous devez faire des examens. J'irais prendre de ses nouvelles et je vous tiendrais au courant quand elle sortira du bloc, ça vous va ?

-Ouais.

-On peut y aller ? Demande-t-il au médecin.

-Vous pouvez y aller. 

On me sort de cette salle, je ne lâche pas Elea du regard. Elle aussi part, j'espère que tout ira bien pour elle, par pitié. Mes examens se font rapidement, on a pris entre temps les coordonnés de mes proches et ceux d'Elea, ils se chargent de les contacter. 

Amour difficile.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant