Chapitre 36

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Elea.

Je suis à la maison, j'ai finis ma journée de cours et de travail. Je suis installée sur mon lit, à travailler sur mes cours en écoutant de la musique. Je ne suis pas avec Owen, il est chez ses parents. Je profite de mon moment de calme quand la musique se coupe. Je regarde mon portable, ma mère m'appelle. Je décroche en continuant mon travail.

-Salut maman.

-Salut ma puce. Je ne te dérange pas ?

-Non, je travaille juste sur mes cours. Mais je t'écoute.

-Alors je vais être brève. On a envie de venir te voir ce week-end avec ton père, est-ce possible ?

-Je travaille demain, mais dimanche vous pouvez venir.

-D'accord. Sinon, quand même, tu vas bien ?

-Oui maman. Tout va bien. J'adore l'appartement, les cours et mon boulot.

-Et pas d'histoire de cœur ?

C'est vrai que je ne lui ai pas dit pour Owen, ce qui est normal. Ça fait pas longtemps qu'on se côtoie, on a même pas encore dit qu'on était un couple... Et même si je n'ai pas envie de mentir, je préfère parler à Owen avant de dire qu'on est ensembles.

-Non maman. Pas d'histoire de cœur.

-Oh, d'accord.

-Je sens que tu es déçue pour moi.

-Non, pas du tout ma chérie. Tu fais ce que tu veux de ta vie, t'as dix-huit ans après tout. Et si tu étais en train de bosser, je te laisse. On viendra te voir dimanche ma puce.

-Ok. À dimanche maman.

-À dimanche.

Ma mère raccroche, la musique se relance. Je continue mon travail un petit moment puis mon estomac se creuse et gargouille. Je ferme mon ordinateur et file dans la cuisine me réchauffer un plat au micro-onde.

Je vais le poser sur la table basse, j'allume la tête et retourne dans la cuisine pour prendre des couverts, un verre et une bouteille d'eau gazeuse. Je peux enfin m'installer sur mon canapé, je mets une chaine d'info et récupère mon plat. Je commence à manger, un flash info me surprends. Je pose ma fourchette dans mon plat et regarde ce qu'il se passe, une grosse attaque à San Diego. Deux bombes à deux arrêts de bus plus une fusillade dans le grand centre commercial de la ville.

Mais mon plat tombe quand je vois que l'hôpital où travail Pablo est aussi la cible d'une attaque. Mon cœur s'arrête, c'est pas possible ! Je reste le regard figée sur l'écran, regardant les images que les médias arrivent à prendre et écoutant la journaliste. Elle annonce le nombre de blessés et de morts potentiels, ça fait froid dans le dos. Il y aurait même déjà des blessés parmi le personnel hospitalier. Les larmes me montent, j'ai peur pour Pablo.

Je réussis quand même à aller chercher mon portable et j'essaie de le contacter, pas de réponse, évidemment. Je ne réessaie pas, j'ai pas envie de le mettre en danger inutilement. J'appelle Owen, j'ai besoin qu'il vienne. Je ne supporte pas être seule.

-Allô princesse ?

-Owen, tu peux venir à la maison ?

-Je suis avec mes parents...

-Je sais, mais j'ai pas envie d'être seule.

-Qu'est-ce qu'il se passe ?

-J'ai besoin de toi. J'ai peur et j'ai besoin de quelqu'un que je connais et que j'apprécie pour me calmer.

-D'accord. J'arrive le plus rapidement possible.

-Merci.

Je l'entends raccrocher, je retourne devant la télé, assise au sol proche de l'écran. La journaliste essaie de canaliser un peu les intervenants qu'il y a sur son plateau, pour éviter de rendre le climat anxiogène. Ça commençait à partir en vrille sur l'immigration et le terrorisme, alors qu'il n'y a aucune preuve.

-Elea, je suis là princesse !

La voix d'Owen réussit à me faire décrocher le regard de l'écran, je me tourne vers lui. Il vient rapidement me prendre dans ses bras, ça me rassure un peu. Il est en sécurité, avec moi, je ne peux pas le perdre aujourd'hui.

-Qu'est-ce qu'il se passe ? Demande-t-il quand il s'assoit en me lâchant.

-L'hôpital où travaille mon beau-frère est assiégé. Je t'ai déjà parlé de Pablo.

-Oui, je me souviens vaguement.

-Je suis terrifiée.

-T'as pas à l'être, il ne va pas se laisser faire.

-Ce sont des types armé jusqu'aux dents Owen...

-Je sais.

Je regarde de nouveau l'écran, les forces armées commencent l'assaut. Je sens Owen me serrer dans ses bras, ca me donne un peu de force pour continuer à regarder ça. Je sais que je parle à Owen de Pablo, que je montre que je suis inquiète pour lui, mais je lui parlerais après. Il doit comprendre que je suis très attaché à Pablo mais que notre relation est totalement platonique aujourd'hui.

L'assaut semble durer une éternité, mais tout le monde est libéré petit à petit. Les médecins, les infirmiers, les patients, tous. La police finit par ressortir, les assaillants sont menottés et cachés par des draps, mais les caméras zoom sur des tatouages qui disent tout : c'était un putain de gang de merde.

-Ça va Elea ? Ça te rassure de voir tout le monde dehors ?

-Oui. Mais je dois appeler Pablo. Excuse-moi.

-Fait. Je t'attends.

J'embrasse Owen, qui est beaucoup trop compréhensif avec moi, et je file dans ma chambre. J'essaie de rappeler à plusieurs reprises Pablo, il finit par me répondre.

-Pablo ? C'est bien toi ?!

-Ouais. Salut Elea.

-Mon dieu ! J'ai eu tellement peur pour toi ! J'ai vu l'attaque aux infos !

-T'inquiète Elea, je vais bien. Plus de peur que de mal pour moi.

-T'es sûr ? Tu n'essaie pas de me rassurer alors que tu caches quelque chose ?

-Je ne te cache rien du tout. J'ai su me cacher au bon moment. Les fils de putes ne m'ont pas vu.

-Mais ils ont tués certains de tes collègues ?

-Ils étaient venues pour faire un carnage. Ils l'ont fait. Il y a beaucoup de morts et de blessés.

-Je suis désolée pour tes collègues, mais en même temps, terriblement rassuré de t'entendre.

-Je n'en doute pas.

J'entends une voix féminine l'appeler, il réponds rapidement et me reprends.

-Bon, Elea, je suis désolé mais je dois y retourner. Kayla m'appelle.

-Kayla ? La fille du rencard d'il y a deux semaines ?

-Ouais. Et je te remercie d'avoir insisté pour le SMS. On est ensembles. Et elle est encore en vie, dieu merci.

Je retrouve mon sourire, je suis beaucoup plus apaisée. Encore plus en entendant ce genre de nouvelles.

-C'est mignon. Il faudrait que je vienne pour la rencontrer.

-Et moi il faudrait que je rencontre ton Owen.

-On s'organisera ça. Mais je te laisse. Tu dois avoir beaucoup de boulot et mes condoléances pour tes collègues.

-Merci ma belle. À très vite.

Je raccroche, le cœur beaucoup plus léger. Il s'en est sortis, c'était le plus important. Maintenant, je dois discuter avec Owen, qui n'a rien du comprendre et qui ne doit pas comprendre ma relation avec Pablo. Il est temps de lui dire toute la vérité s'il a besoin de l'entendre.

Amour difficile.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant