Chapitre 55

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Quelques jours plus tard, Elea.

Je viens de passer le dernier partiel, c'est fait. Je me suis plutôt bien débrouillée, ça devrait aller. Je suis donc en vacances, du moins pas totalement jusqu'aux résultats qui devrait tomber d'ici la fin de la semaine. Mais je vais en profiter pour me reposer, je suis crevée. Entre les révisions, ma tristesse par rapport à Owen, mes questions sur comment l'autre a su pour Pablo et moi et enfin le fait que j'ai encore des marques de ma bagarre, je dois dire que je suis épuisée.

Avec Owen, on a pas reparlé. J'ai fait les choses de mon côté et je l'ai ignoré depuis mon hospitalisation. Ça ne fait qu'une semaine que j'ai appris pour lui et l'autre pétasse et j'ai encore du mal à digérer. Je sais qu'on doit avoir une discussion, surtout avant de partir en vacances. Il doit clairement m'expliquer pourquoi une ex est revenue et pourquoi elle croit qu'ils sont encore ensembles.

Je dois aussi régler mes comptes avec cette nana, je dois savoir comment elle sait pour Pablo et moi. Je lui ai envoyé un SMS pour le tenir au courant et ça le gonfle profondément qu'une inconnue sache pour nous. Je vais chez lui pour deux semaines, j'espère que je pourrais lui dire des nouvelles de cette histoire.

Enfin, je suis à la bibliothèque, je fais un document texte sur tout ce que j'ai appris, pour réviser tranquillement avant le début de la seconde année. Je regarde aussi ce qu'on aura à apprendre l'année prochaine, j'ai hâte. Mon envie d'être architecte ne m'abandonne plus maintenant, j'aimerais bien voir ce monde d'un peu plus près. J'ai envie de changer de boulot, mais je vais attendre mon nouvel emploi du temps pour ne pas avoir de problème d'horaires.

Pendant que je travaille, j'entends quelqu'un s'installer à côté de moi. J'ai un petit espoir que ce soit Owen, mais je suis surprise de voir l'autre conne. Je soupire et tourne la tête, j'ai pas envie de me battre de nouveau. J'ai déjà eu la remontrance de la part du doyen de la fac parce que je me suis battue, pas une seconde fois.

-Salut Elea. Comment tu vas aujourd'hui ? Remise de ton cassage de gueule de la semaine dernière ?

-Totalement. Et si je te veux pas rependre mon poing dans ta figure, dégage. Je bosse et j'ai pas envie de te parler.

-Et si moi j'ai envie de te parler ? J'ai envie de te parler parce que je souhaite savoir ce que ça fait de baiser avec son beau-frère.

Je serre mon surligneur, gonflée qu'elle me parle de Pablo et moi.

-Je n'ai pas à te parler de ma vie sexuelle et sentimentale. Par contre, j'ai une question et je veux une réponse. Comment tu peux être aussi sûr que j'ai couché avec mon beau-frère ? Et qui te dit que c'est mon beau-frère ?

-Je sais que tu as couché avec ton beau-frère parce que tu en as parlé à Owen.

Je fronce les sourcils, j'en ai parlé qu'une seule fois à Owen, quand j'ai eu peur le jour de la fusillade à l'hôpital.

-Tu m'as espionné ? J'en ai parlé qu'une seule fois à Owen et ça remonte à peut-être novembre.

-Non, il me l'a dit.

-Impossible. Il ne l'aurait jamais répété.

-Pourtant il l'a fait.

-Puisque je te dis que c'est impossible ! Owen est un homme de principe, pas quelqu'un qui va dévoiler des histoires comme ça !

Les élèves présent me font un "chut", j'ai pas parlé à voix basse, mais plutôt fort. Je les regarde en les fusilland du regard, je me fiche de les déranger.

-D'accord. Tu veux la vraiment version ? Je ne savais pas, j'avais juste envie de t'insulter et montrer à Owen que t'étais une salope qui se tapait tout le monde. L'histoire du beau-frère me semblait crédible. Je sais que tu es une Tyler et que ta sœur sort avec Herman Gomez.

-Je ne suis pas une salope qui se tape tout le monde. La prochaine fois que tu dis ce genre d'insulte, je t'éclate les dents. Et encore une fois, mes histoires de fesses ne te regarde pas.

-J'ai juste envie d'ouvrir les yeux à mon mec...

-On est plus ensembles Mel. Et dégage d'ici, t'as rien à faire dans la BU. T'es pas élève de cette fac.

Owen vient d'arriver dans mon dos, j'ai le super duo à côté de moi.

-Mon chéri...

-Arrête ! On. N'est. Pas. Ensembles. Merde. Je te rappelle que je t'ai quitté début septembre.

-Tu ne m'as jamais quitté Owen.

-Le "je n'ai plus envie d'être avec toi, notre relation n'était qu'une histoire d'été, part faire ta vie", ce n'était pas assez clair ?

Je regarde Mel, elle fulmine. Je peux presque voir la fumée sortir de ses oreilles. Et au moins, je sais que ce n'était qu'une histoire d'été, ça prouve qu'il n'y avait rien de sérieux entre eux.

-On est toujours ensembles. Tu m'as envoyé un SMS comme quoi on sortait toujours ensembles et que tu voulais me voir.

-Je ne t'ai rien envoyé, encore moins depuis que j'ai rencontré Elea. Arrête d'inventer des histoires. T'es beaucoup plus tordue que je l'imaginais. Sors de ma vie. Et n'essaie plus d'emmerder Elea.

-Mais elle t'as retourné l'esprit Owen.

-Pas du tout, j'ai bien les pieds sur terre. Et maintenant, encore une fois, dégage d'ici.

L'autre conne râle, se lève et va face à Owen. Elle lui mets une claque et s'en va s'en attendre son reste. Je me tourne vers Owen, il me regarde en souriant.

-J'espère que tu me crois sur le fait qu'elle n'est personne pour moi.

-Vu comment tu l'as rembarré ça me donne envie de te croire.

-Ça me rassure...

-Bon, vous deux, soit vous sortez, soit vous vous taisez. Des gens aimeraient travailler.

-Pardon madame. On sort.

Owen me fait un clin d'œil et s'en va, la bibliothécaire suit. Je soupire en secouant la tête et je range mes affaires tranquillement. Je souris en sortant de la bibliothèque, Owen m'attends devant la porte.

-On va discuter autour d'une boisson fraîche ?

-Si tu veux. Je ne veux juste pas aller chez toi.

-Pourquoi ?

-Tu sera en terrain conquis et j'ai pas envie que tu me sautes dessus. Je veux juste discuter.

-Tu sais que je sais me retenir.

Je grimace, je le connais justement. Il a faillit me sauter dessus à de nombreuses reprises, y compris à la fac...

-Je te connais justement Owen, n'abuse pas.

-C'est vrai. Alors allons à un café.

-Super. Allons-y.

Nous commençons à marcher tranquillement, dans le silence. Je meurs d'envie de prendre sa main, mais je me retiens.

Amour difficile.Où les histoires vivent. Découvrez maintenant