Quelques jours plus tard, Pablo.
J'arrive à l'hôpital avec Kayla, je reviens après ma semaine de boulot. Elea dormait quand on est partis, c'est pas bien grave. Nous allons dans le vestiaires, on salut les personnes qui sont là et on se prépare. Je regarde Kayla se changer, mes yeux s'attardent, encore une fois, sur ses courbes et son petit ventre. Elle sent mon regard sur elle, elle se tourne vers moi en faisant le noeud de son pantalon.
-Pablo, tu abuses. Arrête de me mater tout le temps.
-Quoi ? Tu n'aimes plus que je te mate ?
-J'adore, mais n'abuse pas.
Elle passe ses mains dans mes cheveux et les secoues, je soupire en prenant ses poignets et en reculant.
-Et toi tu abuses à toujours me décoiffer.
-Quoi ? Tu n'aimes plus ça ?
Je rigole, elle adore répéter ce que je peux dire quand ça l'exaspère. Le bruit de la porte qui s'ouvre nous sort de nos petits jeux, Kayla passe rapidement son tee-shirt et nous allons vers la porte. Je suis surpris de voir mon chef, qui est aussi le père de ma chérie. Et comme à chaque fois qu'il nous voit ensembles, il me fusille du regard.
-Pablo, tu n'as pas entendu ton bipeur ? Je t'ai appelé il y a déjà cinq minutes. On a une opération.
-J'arrive chef.
-Je t'attends. Et bonjour Kayla.
-Salut papa. Et arrête de le fusiller du regard. C'est mon compagnon.
Son père ronchonne et sort des vestiaires, je finis de me préparer et je file non sans un bisou.
-Bon courage avec mon père.
-Merci princesa.
Je sors à mon tour des vestiaires, mon chef m'attendait effectivement en face de la porte.
-Bon, allons-y. Notre patient ne va pas attendre.
-Je vous suis.
Il commence à partir, je le suis dans les couloirs qui nous mène jusqu'à la salle d'opération. Il me fait le topo sur la route, un homme qui a besoin d'un débouchage des artères en urgence, elles ne laissent quasiment plus rien passer.
Quand on arrive à la salle préopératoire et qu'on se lave les mains, on entends un silence de mort.
-Bon, Pablo, ça fait quelques mois que tu es avec ma fille, mais j'ai quand même un truc sur le cœur.
-Je vous écoute.
Même si je sais à quoi m'attendre.
-Je n'aime pas la relation que tu as avec ma fille. Je sais que tu es un homme bien, mais sincèrement, j'aime pas le fait que ma fille et toi fricotiez.
J'avoue, ce qui me dit me fait presque rire alors que je dois me concentrer sur l'opération.
-J'aurais préféré que tu sortes avec quelqu'un d'autre que ma fille, je te le dis sincèrement.
-Et moi je dois vous dire un truc. J'ai eu un crush monumentale pour votre fille, et j'ai eu la chance que ce soit réciproque. Je savais que c'était votre fille et croyez-moi, ça m'a fait flipper au point que je ne profitais pas tant que ça du début de ma relation avec elle. Puis elle m'a rassuré et j'ai commencé à bien profiter.
-J'ai pas besoin de détails. C'est de ma fille dont tu parles je te rappelle.
-Je sais. Mais je ne vous parle pas d'une vie intime, mais des sentiments.
Je me tourne vers l'assistante, mes mains sont propres. Elle les sèchent et mets les gants pendant que je finis de m'expliquer avec mon chef.
-Vous savez que j'aime votre fille, tout l'hôpital le sait. Je sais que vous n'aimez pas nous voir ensembles, mais pour Kayla, laissez-nous nous aimer tranquillement.
-Et qui me dit que tu es honnête et que tu le sera toujours ?
-Moi. Parce que j'aime votre fille plus que tout au monde. Vous savez, je ne suis tombé amoureux que deux fois. La première fois on m'a arraché l'amour dans un accident de la route. J'ai toujours regretté ce qu'il c'est passé, c'était de ma faute.
Le souvenir de l'accident, il me hantera toute ma vie. Même si je sais que celle que j'aimais à cette époque m'a sans doute pardonné, que sa famille la fait quelques jours après son enterrement. Je l'ai perdu et on regrette toujours un amour disparu.
-Et la seconde fois ?
Mon chef me sort de ma pensée, je dois arrêter de toujours penser à elle. Enfin, quand je parle d'elle. Le reste du temps, mon esprit pense à Kayla.
-La seconde fois, vous connaissez la personne. Il n'y a que votre fille qui m'a réconcilié avec l'amour. Jamais je ne pourrais lui faire du mal, elle est bien trop précieuse à mes yeux.
Je le dis dans le blanc des yeux du chef, il peut voir toute ma sincérité sur ce que je ressens. Notre assistante nous équipe de nos masques, nos gants et ferme nos surblouses.
-Bien. Allons opérer ce monsieur. Regarde bien ce que je fais et comment je le fais.
-Très bien docteur.
Nous entrons dans le bloc, le patient est déjà sous anesthésie. C'est sa femme qui l'a trouvé, à temps visiblement. Quelques minutes de plus inconscient et il y passait. Mon chef se mets en place, je me mets en face et je l'assiste, comme toujours. À chaque fois qu'on opère tout les deux, malgré notre petit différent sur Kayla, on a une chorégraphie qui se mets en place.
Pour le coup, on sait tout les deux rester très professionnel. Quand on a un patient sur la table d'opération, on connaît la priorité et on se concentre que sur ça. La vie des patients avant le reste.
Notre opération se passe bien, ce cœur avait bien besoin d'être nettoyé. On laisse une infirmière recoudre quand tout est bon et nous sortons.
-Bon, pour ce qui est de ma fille, je te crois qu'à demi-mot. J'aurais besoin de beaucoup de temps pour me dire que t'es un type bien pour elle.
-Ça me va. Mais vous allez bien vous rendre compte que je suis amoureux de votre fille comme vous l'étiez de votre épouse. Enfin, défunte épouse.
-Kayla t'a raconté ?
-Bien sûr. Je l'ai même accompagné au cimetière quand notre relation est devenue sérieuse. Elle voulait l'accord de sa maman.
Et je me souviendrais toujours de cette journée. Même si Kayla parlait à une plaque de granite, j'ai bien senti qu'elle avait encore une forte connexion avec sa maman. J'ai su à ce moment là que Kayla parlait toujours à sa mère, dans les moment joyeux comme triste et je suis prêt à parier qu'elle lui a dit pour la grossesse.
Oh mon dieu, et penser à la grossesse me rappelle qu'on va devoir lui annoncer et je ne suis pas du tout prêt à me faire défoncer.
-Alors si ma fille t'as emmené voit la tombe de sa mère et que vous êtes encore ensemble, c'est que mon épouse valide votre relation.
-Ah bon ?
-Oui. Mais arrêtons de discuter de tout ça. On a du boulot.
-Mais on pourra en reparler ? Pendant un dîner chez moi ?
-On verra.
Mon chef part rapidement, je secoue la tête, jette mes gants et je file à mon tour. Je suis en trauma aujourd'hui, c'est parfait. Je retrouve ma chérie, on est content de faire le service ensembles. Je profite d'un petit moment de calme pour envoyer un SMS à Elea, elle profite déjà de la piscine visiblement.
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Amour difficile.
Fiction généraleElea Tyler est une jeune femme de dix-huit ans, jeune étudiante en architecture. Sa demi-sœur, Laura, va trouver l'amour avec Herman. Et grâce à cet amour, Elea va rencontrer Pablo. Pablo est un jeune homme de vingt-six ans, étudiant en chirurgie ca...