Amour difficile.

Chapitre 4

Elea.

C'est bientôt onze heures, nous nous baladons sur la plage avec Pablo. C'est calme, j'aime beaucoup l'ambiance. Nous avons bien mangé, on a été dans un petit restaurant sympa et on a bien discuté de tout et n'importe quoi. Ce mec est très intéressant à connaître. Ça ce voit et s'entend qu'il a un dans la tête.

-Ça te dit qu'on se pose ?

-Ouais. Directement sur le sable ?

-Si tu veux.

On va s'asseoir au bord de la mer, nos pieds sont dans l'eau, c'est pas désagréable, elle est fraîche.

-Elea, tu sais qu'on passe du temps ensembles mais que je ne sais même pas si t'es en couple ou non.

-C'est vrai. Mais rassure-toi, je ne trompe personne. J'ai pas de mec. Et toi ? Une copine ?

-Nope.

-C'est donc pour ça que t'aime bien me draguer.

-Sans doute. Après, je ne vais pas te mentir, t'es pas repoussante comme fille. T'es le genre qui me plaît même.

-Si je n'étais pas la sœur de Laura et que je n'avais pas seulement dix-huit ans, tu me sauterais dessus ?

-T'es majeure, c'est le plus important. Mais il est vrai que le fait que ta sœur soit en couple avec mon frère, ça freine beaucoup.

-Et si tu l'oubliais juste le temps d'une soirée ?

Il est surpris par ce que je viens de dire, il ne s'attendait pas à une telle proposition. Mais ça fait depuis notre rencontre que j'ai craqué, je suis majeure, vaccinée et Laura et Herman n'ont pas à savoir ce qu'on fait.

-Elea, fait pas ce genre de proposition. Si on fait la moindre chose tout les deux, ça risque de mal tourner. On risque d'être blessés tout les deux.

-Ça va, je blaguais.

-Je sais que tu étais sérieuse. Ne me mets pas.

-Je rigolais, c'était du second degré.

-Menteuse.

Pablo me balance un peu de sable, je rie jaune en lui en envoyant à mon tour. Le silence revient, il est gênant cette fois et c'est pas du tout habituel. Le silence a toujours été confortable entre nous, mais cette discussion a mis un froid et un stop direct.

Puisque c'est silencieux, je me lève en soupirant et me dirige vers la sortie de la plage. J'entends Pablo me suivre, mais j'ai bien compris. Rien n'est possible.

Une fois sortie de la plage, je remets mes chaussures et nous retournons dans la voiture. On ne mets même pas la radio, je ne savais pas qu'un silence pouvait être autant assourdissant et qu'un vent pouvait être autant glaciale. Nous rentrons à la maison, je sors de la voiture sans qu'il ai le temps de couper le contact. Je file directement dans ma chambre, Laura n'était même pas dans le salon.

Je m'enferme dans ma chambre et balance ma veste, déçue et frustrée. Je vais dans la salle de bains et je me prépare pour la nuit, quand j'entends du bruit dans ma chambre. J'y retourne, Pablo est là. Je soupire en retournant dans la salle de bains, il me suit.

-Hé, Elea, on va pas se faire la gueule pour si peu ?

-Non. Mais je suis fatiguée, j'ai envie de dormir. La nuit dernière a été courte et il faut du repos après une cuite.

Je finis mes soins et je me dirige vers ma chambre, Pablo me retient par le bras. Il réussit à me plaquer contre le mur de la chambre et il me domine de toute sa hauteur.

-J'ai pas envie que tu me fasses la tête Elea. Mais vraiment pas. On s'entends bien, ne brisons pas notre relation.

-Notre relation n'est pas brisé, rassure-toi. Je suis juste crevée.

-T'as pas baillé une seule fois depuis notre départ, ni dans la voiture au retour. T'es juste déçue parce que j'ai refusé une nuit avec toi.

C'est totalement ça, mais je ne vais pas lui avouer. Je fais semblant de bailler, ça le fait rire.

-Tu m'amuse Elea. C'est facile de savoir quand t'es déçue ou contrariée.

-Ou alors quand je suis fatiguée.

-Je suis sûr que si je te disais que finalement, bon, une nuit ensembles, c'est rien, tu réagirais différemment.

Bah ouais, je coucherais avec un fantasme sur pattes.

-Et j'ai raison, tes petits yeux brillent.

-Bon, oui, t'as raison, je réagirais différemment.

-Comme ? Qu'est-ce que tu ferais ?

-Vraiment ?! Tu veux que je raconte ? Je préfère agir quand c'est niveau sexe.

-Parle en faisant alors.

Là, je suis surprise. Je ne m'attendais pas à cette invitation.

-On a qu'une seule vie Elea, profitons. Raconte-moi ou je commence.

Je plaque mes mains sur sa nuque, des papillons s'envolent dans mon ventre. Je souris mais j'ai envie d'y aller directement, sans parole.

-Commence, mais vas-y directement.

-D'accord.

Pablo se penche vers mon visage, on se regarde droit dans les yeux. Mais quelque chose arrive et on est pris d'un fou rire incontrôlable. Pablo recule, je pose mes bras sur mon ventre et des larmes coulent tant je rigole !

Quand on pense se calmer, on se regarde une nouvelle fois et on repart en fou rire. Ça dure un moment ce rire, puis on finit par se calmer totalement.

-Oh bon sang. Je crois qu'on est fait juste pour avoir une relation platonique tout les deux.

-Je pense surtout que la fatigue joue. Quand je te dis que je suis fatiguée, c'est vrai.

-Je te croirais un peu plus Elea. En attendant, j'y vais. Passe une bonne nuit.

Pablo commence à partir mais il y a quand même quelque chose que je veux voir.

-Attends !

Je vais rapidement me mettre à genoux sur mon lit, Pablo vient devant moi. Je pose mes mains sur ses épaules, les siennes se posent sur ma taille.

-J'ai quand même envie d'essayer ça.

Je ne lui laisse pas le temps de répondre que je pose mes lèvres sur les siennes. Elles sont comme je les imaginais. Douces, délicieuses et expérimenté. Je sens Pablo remonter ses mains sur ma nuque, il approfondi ce baiser. J'y réponds sans la moindre hésitation, il est délicieux.

Pablo finit par reculer, cette fois-ci on se regarde dans les yeux sans rire, en aillant même une étincelle dans le regard. Là, la relation platonique, on peut l'oublier. Il y a quelque chose, un courant qui vient de passer.

Ses mains retournent vers la taille, il serre mon tee-shirt.

-Elea, c'est pas bien ce qu'on fait.

-Ce qui est fait en France, reste en France.

-T'as raison. Mais...

Je pose mes doigts sur sa bouche, il se tait.

-Pas de mais. Juste toi et moi. Cette nuit et c'est tout.

-Cette nuit et c'est tout.

Il sourit, puis il m'embrasse de nouveau.