Prisonnier à plus d'un titre

Chapitre 25

PDV Namjoon

On finit par regarder les informations jusqu'à l'heure du dîner, on est d'ailleurs rejoint par Taehyung fraîchement lavé. On se remet sur le canapé après avoir fini de manger à la même place à part l'amoureux de notre Kook qui s'est mis à nos pieds sans évoquer ce que nous venions de voir. La soirée s'éternise, les programmes changent mais personne ne veut partir. Jungkook est le premier à bouger, fatigué à force de regarder une émission sans queue ni tête. Il prend la télécommande et éteint la télé. Il évite notre regard, il ouvre la bouche puis la referme et il refait le même manège les minutes qui suivent. On attend qu'il soit prêt pour prendre la parole. Yoongi vient le mettre sur ses genoux pour qu'il se sente plus à l'aise, moi je viens entrelacer nos doigts. Il me sourit et vient poser sa tête sur mon épaule.

"- JK: Quand j'étais dans la crise, j'étais plongé dans un souvenir. Je ne suis pas arrivé à faire la différence entre la réalité et ce moment-là. Je devais avoir dans les 4 ans, mes parents m'ont laissé à la maison pour fêter leur anniversaire de rencontre au restaurant. Je me suis vite ennuyé, j'avais déjà lu tous les livres dans la maison, je ne pouvais pas jouer dehors, rien ne m'inspirait pour dessiner et j'étais trop fatigué pour m'avancer dans mon entraînement. Ils me manquaient donc je suis allé dans leur chambre et je me suis mis dans leur lit en enlaçant le coussin de mon père. Au final je me suis endormi et lorsque je m'étais réveillé, il n'y avait toujours aucun signe d'eux. L'armoire de ma mère était ouverte, elle avait oublié de la verrouiller avant de partir et puisque je ne savais pas comment m'occuper alors je me suis amusé à mettre les vêtements de ma mère, à me maquiller, à mettre de jolis bijoux et à rentrer mes pieds dans ses chaussures à talons. Tout était bien trop grand mais je trouvais ça drôle ce décalage de taille. J'étais tellement pris par mon divertissement que je n'ai pas entendu mes parents rentrer. Ils m'avaient apparemment appelé mais je n'avais pas répondu. J'ai entendu la porte s'ouvrir et je me suis retourné. Ma mère a trouvé mon accoutrement assez drôle mais mon père n'a pas rigolé, je ne l'avais jamais vu aussi furieux de sa vie. Il s'est avancé vers moi, le visage fermé, la mâchoire serrée et ses yeux pleins de haine. Quand il a été suffisamment proche, il m'a donné la plus grande gifle de ma vie, je ne sais pas si c'est à cause de la force de celle-ci ou à cause du peu d'équilibre que j'avais à cause des chaussures mais je suis tombé sur le coin de la table de chevet et je me suis ouvert l'arcade. Ça ne l'a pas arrêté pour autant, il m'a pris la nuque et m'a étouffé. Pendant ce temps-là il m'a disputé en disant que les garçons ne devaient pas faire ce genre de choses, que je devrais avoir honte et que j'avais fait quelque chose de vraiment mal. Il m'a relâché quand mon visage est devenu bleu. Il m'a ensuite ordonné d'enlever tout ce qui était à ma mère et après ça il m'a agrippé violemment le poignet et m'a traîné jusqu'à la cave. Je lui ai supplié de ne pas le faire mais il ne m'a pas écouté. Il se tait par la suite, ses yeux sont dans le vague. Je lui embrasse sa main avant de le voir se reconnecter à nous.
- V: Pourquoi tu avais si peur d'y aller?
- JK: La cave était horrible, il n'y avait aucune fenêtre, aucun lit pour que j'y dorme, seul un toilette avec à côté une ampoule reliée à un fil qu'on devait enclencher soi-même mais à durée limitée donc si je la laissais trop allumée elle grillait. Il n'y avait aucun son, seul le bruit de ma respiration et ceux des rats qui y résidaient. Je ne pouvais ni manger ni boire lorsque j'y étais. J'y suis resté quatre jours cette fois-là.
- Y: Tu sais déjà que je n'aime pas tes parents, mais même sans ça je sais que tu ne méritais pas ça mon lapin.
- JK: C'était ma punition. Il le dit comme si c'était normal. Ça a le don de m'énerver parce que ce n'est pas normal d'avoir subi ça.
- J: Est-ce que ça t'arrivait souvent d'être puni comme ça?
- JK: Seulement quand j'avais fait une grosse bêtise comme sortir sans leur autorisation ou leur manquer de respect.
- Kook c'est pour ça que tu as demandé si tu avais le droit?
- JK: Oui.
- Tu sais que tu n'as aucune limite avec nous tant que cela ne conduit pas à te faire du mal et aussi qu'on ne lèverait jamais la main sur toi.
- JK: Ils n'ont pas levé la main sur moi, et oui je sais que ça ne marche pas comme ça avec vous.
- JM: Koukie, ça ne marche pas comme ça du tout. Ils n'avaient pas à t'enfermer ou à te faire mal pour te punir.
- JK: Je ne comprends pas, si je fais une bêtise, c'est normal qu'ils me disciplinent.
- JM: Est-ce que tu m'as déjà vu punir Minjae de cette manière? La pire punition que je lui fasse c'est l'empêcher d'aller voir ses copains et le mettre au coin mais c'est tout, je ne suis pas physiquement violent avec lui. Cela dépend des personnes bien sûr, certains parents sont plus physiques mais même ainsi ils ne vont pas séquestrer leur enfant et leur empêcher de boire et se nourrir pendant plusieurs jours ou le faire saigner tu comprends?
- JK: Ils ont été de bons parents, ne les fait pas passer pour des personnes horribles, je les aime et ils m'ont bien éduqué.
- JM: Jungkook, ce que j'essaie de dire c'est que...
- JK: Je vais aller me coucher. À demain. Il le prononce froidement ne laissant personne rétorquer, il part ensuite de la pièce en furie. Jimin cherche à le suivre mais Yoongi le retient.
- JM: Je n'ai pas voulu lui faire de la peine, je voulais juste lui faire comprendre que ce n'était pas lui le problème. Il se retient difficilement de pleurer, Yoongi le prend dans ses bras pour le calmer.
- On a essayé mais il faut du temps pour que ça rentre. Il a subi beaucoup de choses et il pense encore qu'il a eu une enfance heureuse avec eux, il met ses parents sur un piédestal.
- V: Je vais aller le voir.
- Y: Attend encore un peu, il va t'envoyer bouler et te crier dessus sinon.
- J: Vous le saviez qu'il avait été...
- Maltraité ? Oui, c'est la première fois qu'il donne autant de détails sur ses punitions par contre. Il a toujours été vague à ce sujet, il ne faut pas insister plus, s'il n'a pas envie d'en parler on ne le forcera pas à la faire.
- JH: Je suis tellement triste pour lui, il ne le méritait pas, il a juste voulu s'amuser, ce n'est pas un crime.
- Y: Ouais, si ses parents n'étaient pas déjà morts je les aurais tués pour ce qu'ils lui ont fait. Yoongi crache ces mots durement étant plus que sérieux. Ses iris se remplissent d'un rouge sanguin.
- J: Ce n'est pas un peu extrême ?
- Pas après tout ce qu'ils lui ont fait endurer. Je suis moi-même énervé par leur mention mais j'essaie de ne pas laisser la colère obstruer mon jugement.
- Y: Et ce n'est pas le pire.
- JH: Qu'est-ce que tu veux dire par là ?
- Y: Rien. Je vais aller prendre l'air, n'essayez pas de me suivre. Il ne cherche pas à être gentil, trop pris par l'animosité qu'il ressent.
- Ne fais pas de bêtise que tu regretteras plus tard.
- Y: Ne t'inquiètes pas, je vais juste passer mes nerfs, Kook n'a pas besoin de moi dans cet état.
- JM: Soit prudent. L'intervention de Jimin permet d'arracher un sourire à Yoongi. Il part à toute vitesse, se volatilisant dans la nuit. Jimin regarde l'endroit où il est parti, soucieux de ce qui pourrait lui arriver.
- Ne t'en fais pas, il reviendra.
- JM: Je suis inquiet, il est parti comme une furie.
- J: Ça va aller pour lui mon cœur, il est un dur à cuire.
- JM: Mais et s'il se blesse ou qu'il fait une mauvaise rencontre ?
- Je le connais, il va se trouver un coin et tout exploser, et il reviendra aussi apaisé qu'un yogi et toute personne qui veut se retrouver entre lui et sa sérénité va finir avec les membres éparpillés un peu de partout. Mes mots le rassurent.
- JM: Je vais aller me coucher aussi alors. Tu me l'enverras quand il sera revenu?
- Je n'y manquerai pas, bonne nuit Jimin.
- JM: Bonne nuit Ap... Il se reprend avant d'avoir prononcé le mot. Namjoon. Bonne nuit tout le monde.
Est-ce qu'il a voulu dire appa? Je me sens aussi fière qu'un père entendant les premiers mots de son fils.
- JH: Je vais te suivre, l'avion m'a exténué. Bonne nuit.
- Nous autres : Bonne nuit à vous deux.
- V: Est-ce que tu crois que ça va si je vais le voir maintenant ?
- Oui et n'essaie pas de lui en parler en premier.
- V: D'accord merci pour le conseil. Il me sourit reconnaissant avant de se diriger vers la chambre de Jungkook.*
- J: Ça me donne encore plus envie de protéger ce petit bout de chou.
- Tu sais pourquoi on est aussi protecteur avec lui maintenant.
- J: Le passé de nos petits sont bien sombres, enfin je ne peux pas dire ça pour Yoongi, je ne sais pas grand chose de lui.
- Il a eu un moment passé difficile aussi.
- J: Ça fou le cafard tout ça. Des fois j'ai envie de les recouvrir d'une couverture et ne laisser personne les approcher.
- J'ai la même envie à chaque fois qu'ils se sentent mals. Un silence démoralisant se met en place entre nous deux.
- J: C'est mignon, Jimin a voulu t'appeler appa.
- Tu as remarqué aussi? J'ai cru que mon cœur allait sauter de bonheur.
- J: Dois-je en conclure que ce sont officiellement nos fils? Un petit sourire joueur apparaît sur ses lèvres désirables .
- On a eu de merveilleux enfants ensemble.
- J: On les a tellement bien éduqués aussi. On a de quoi être fiers. On rigole de nos bêtises. Je regarde son joli visage brillé. Lorsqu'il voit que je le fixe il rougit légèrement. Qu'est-ce qu'il y a?
- J'aime juste te voir rire, tu es encore plus beau.
- J: Flatteur. Je viens prendre possession de ses lèvres dans un baiser doux. Ça c'était quoi?
- Quoi je n'ai pas le droit d'embrasser mon petit ami?
- J: Si mais pourquoi tu t'es arrêté?"