Chapitre 57

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PDV Jungkook

Je suis fatigué, lourde conséquence de mon pompage de sang quotidien. J'ai le sentiment d'être une vache à sang (car je ne produis pas de lait, vous voyez la subtilité). Je n'ai pas à me plaindre, mon petit sacrifice va permettre à Taehyung de vivre donc on pourrait me vider de mon sang littéralement, je ferais la statue du Christ à Rio: les bras grands ouverts accueillant ma mort chaleureusement. Ou pas, je pourrais très bien lui montrer mon cul et lui dire qu'elle ne l'aura jamais, c'est une possibilité (en y pensant j'en serais plus que capable).

Le petit Jimin est revenu d'entre les morts, je suis extrêmement heureux parce que ça faisait bizarre de ne pas le voir trainer dans la maison. Le moral des troupes est remonté en flèche. Nous avons festoyé et je me suis gravé du gâteau que j'ai acheté en boulangerie pour l'occasion. Personne ne s'en est rendu compte, je suis aussi discret qu'un ninja. Et je tiens à me défendre de toutes critiques en disant que je donne mon sang et que je dois donc manger plus, surtout du sucre.

En plus, la nourriture est mon réconfort, Yoongi et Jimin sont collés l'un à l'autre, se disent des mots d'amour et se bouffent le visage à chaque occasion. J'avais déjà Nam et Eomma pour me dégoûter. Merci. Et l'odeur, horrible, un truc irrespirable, comme si on avait rassemblé tous les bonbons du monde pour me les foutre sous le nez. Qu'ils baisent une fois pour toute, au moins je n'aurais qu'à me boucher le nez après qu'ils l'ont fait et puis voilà mais là, tous les jours je dois le faire. Je n'ai aucun répit, même lorsque je suis avec Taehyung, son odeur de vanille et de cerise s'est transformée en raisin pourri! (On l'a sortie du tube aujourd'hui pour la belle cérémonie qui s'annonce). La vie est déprimante.

On me passe une petite bouteille où se retrouvent les restes broyés d'une fleur, fraîchement cueillie de la veille. C'est le moment. Mes pieds s'alourdissent à chaque pas que je fais. Je préférais mes précédentes visites, elles étaient beaucoup moins stressantes. Mon cœur bat comme un fou, et une soudaine envie de vomir le peu de nourriture que j'ai réussi à ingurgiter ce midi (ou plutôt qu'Eomma m'a forcé à manger). Ça y est je suis devant lui. Mes mains tremblent lorsqu'elles saisissent le poignard qui va bientôt me servir à découper sa peau. Un poids s'ajoute à mon épaule.

"- N: Kook, tu n'es pas obligé de le faire maintenant, prend tout ton temps d'accord. Sa main reste pour me réconforter.
- Le plus tôt sera le mieux. Je vais y arriver, je dois juste me détendre.
- Y: Tu veux qu'on mette tes diffuseurs d'huiles essentielles ? Il doit vraiment s'inquiéter pour moi, il ne les a pas appelés tes trucs qui puent.
- Je vais bien sans, merci hyung.
- P: Tu veux que je te calme avec mes pouvoirs ?
- Merci de la proposition mais il faut que je surmonte ça de moi-même.
- J: Et sinon tu... Je lui coupe la parole, ils sont gentils mais j'en ai marre.
- C'est gentil de vous soucier de moi mais tout va bien. Vous auriez agi de la même manière à ma place, une fois que je serais dedans je ne penserais plus à rien.
- JH: Si tu as besoin de nous, tu sais où nous trouver?
- Dans le salon en train de mourir d'inquiétude ? Hobi hyung comme la personne bon public qu'il est, rigole.
- JH: C'est ça.
- Tous va bien se passer, je sais ce que je fais. Trancher les gens c'est mon métier.
- P: Quand tu dis ça comme ça. Je trouve ça un peu louche, pas vous?
- Les autres: Ha oui oui, on dirait un gros serial killer.
- Aller oust les plantes envahissantes avant que je ne vous taille."

Ils s'en vont non sans se plaindre de ma violence verbale. Ils sont insupportables, Prunelle me déçoit de jour en jour. Elle commence à adhérer à leurs bêtises et donc commence à m'embêter. Je me reconcentre sur mon but. Je m'approche du corps de Taehyung, je lève le couteau, je regarde son visage. J'approche la lame de sa peau, je continue à le fixer et je me dégonfle.
C'est tellement plus simple quand c'est un inconnu qui a l'air d'un sal type. Je touche son joli visage, aussi indifférent qu'un mort. Je déteste ce mot. Mais c'est vrai, il a l'air affreusement éteint lorsque je le regarde. Ayant assez de le lui caresser, je décide de l'embrasser. C'est bien sûr un petit baiser (je ne vais pas lui rouler un patin. Profiteur dans l'âme mais pas à ce point), pour me donner de la force.

Prisonnier à plus d'un titreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant