Chapitre 71

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PDV Jungkook

Nous me retrouvons aujourd'hui en totale panique.

La journée avait pourtant bien commencé. Je m'étais réveillé vers 6h du matin (mon ventre criait famine) dans les bras de mon amoureux endormi, de la manière exacte où nous nous étions assoupis. C'est-à-dire que son visage était écrabouillé entre mes pectoraux tandis que le mien reposait confortablement dans une masse de cheveux bleus en bataille. J'avais tout de même dû sortir quelques cheveux bleus qui avaient mystérieusement atterri dans ma bouche (de quoi avais-je bien pu rêver ?) mais c'était parfait autrement. J'avais pu renifler la bonne odeur de mon homme (car oui il est vraiment le mien maintenant). J'avais évité le cri strident que je comptais faire en le remplaçant simplement par un énorme sourire. L'euphorie laissait place sans que je ne le souhaite à de mauvais souvenirs. Des souvenirs douloureux. Une odeur de mon propre sang peint sur les murs, une culpabilité qui me tuait à petit feu. J'avais essayé de les refouler mais plus j'essayais, plus ça s'amplifiait. Je m'étais perdu pendant un temps incertain jusqu'à entendre des grognements mignons provenant de Taehyung. Mon esprit s'était alors calmé en sortant doucement mon Taetae de ma poitrine pour savoir la cause de ces petits bruits. À l'heure actuelle je ne le sais toujours pas. J'avais juste pu le voir faire des grimaces adorables en montrant des petits crocs aiguisés pas totalement sortis de leur gencive.

Penser à cette image attendrissante me fait prendre une bouffée d'air avant que je ne repense à ce qui m'empêche de respirer. Je m'asphyxie une deuxième fois.

Je m'étais par la suite levé tout en faisant attention à ne pas réveiller le tigre qui dormait. J'avais remplacé mon corps par mon oreiller attitré et avais laissé un doux baiser sur les lèvres du grand bébé endormi. Je m'étais ensuite préparé : changeant mon pyjama renard en un short en jean et un t-shirt noir de Taehyung sur lequel était écrit "Strange but cute" qui a sûrement été offert par Jimin (je n'ai rien contre les personnes qui portent un pyjama toute la journée mais moi ce n'est pas mon truc). Les escaliers avaient l'air interminables pour mes jambes flageolantes. Moi qui croyais que le délicieux sang de Taehyung allait me guérir totalement, mon impression de la veille avait été fausse. L'effet n'était que temporaire. J'allais devoir attendre pour recouvrir l'ensemble de mes capacités physiques.

C'était donc dans l'optique de regagner des forces que je m'étais fait un bon cacao à la façon Yoongi. Premier problème qui s'était imposé à moi. L'odeur de chocolat me dégoûtait. Pas l'écœurement de" je n'ai plus faim donc mon corps me supplie d'arrêter de bouffer" (je connais très bien ce sentiment, je mange toujours plus que ce que mon estomac me le permet). Non, plus du genre "dégueuler d'une minute à l'autre tellement l'odeur était si peu alléchante". J'aurais dû plus y penser que ça et ne pas le boire mais j'étais à ce moment-là dans le déni. Un cacao n'allait pas me faire de mal non ? Hé ben si. C'était le cacao de la mort. À peine une gorgée que j'avais dû courir aux toilettes les plus proches pour vomir mon "petit déjeuner". J'étais retourné dans la chambre le plus discrètement possible pour aller me brosser les dents. Comme vous pouvez le deviner, le goût dans ma bouche était horrible.

Toujours dans le déni le plus total, je m'étais dit à ce moment-là que ça venait peut-être du lait qui avait tourné. Alors en toute logique j'avais percé le trou d'une brique de lait à la banane et m'étais forcé à la boire entièrement. Mais quelle mauvaise idée c'était. Un trajet chiotte-salle de bain plus tard, je m'étais fait une p***** de tartine à la confiture de fraises S'en était suivi des essais gustatifs des plus déplaisants. Jusqu'à ce que la goutte d'eau fasse déborder le vase quand je n'arrivais pas à supporter un simple verre d'eau. La tête dans la cuvette en train de vomir mes tripes, je m'étais alors mis à pleurer. Mes nerfs lâchaient. J'étais fatigué, exténué, courbaturé et surtout mort de faim. J'aime manger, manger c'est ma vie. Savoir que je ne pouvais pas m'alimenter m'énervais et me frustrais au plus haut point. Je me rappelle m'être demandé si c'était ma peine pour avoir autant inquiété mes proches. Cette pensée a laissé la place à d'autres séries de désagréables régurgitations. Je n'avais pas eu le temps d'y repenser.

Prisonnier à plus d'un titreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant