Chapitre 28

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PDV Jimin

Namjoon est revenu après notre conversation, il s'est replacé sur la table de la cuisine et nous zyeute de temps en temps. Les courses s'enchaînent, les deux mauvais joueurs se charrient sans discontinuité, ce qui est, il faut le dire hyper chiant. Je finis par être lassé, je regarde Yoongi qui lui a déjà abandonné et préfère chercher des passages secrets ce que bien sûr les deux autres n'ont pas remarqué bien trop aveuglé par l'envie de gagner. J'aimerais vraiment me tenir plus prêt de lui, mais je suis sûre qu'il ne va pas être d'accord, on s'est à peine parlé depuis que ça a commencé et il coupe court toutes les conversations que j'engage avec lui. Je laisse passer un soupir malheureux, je me reconcentre sur le jeu, essayant au moins d'atteindre la troisième place histoire d'être sur le podium. La pensée m'obsède, elle revient à la charge à chaque fois que je vois son personnage ou que je regarde l'écran qui lui est dédié.

Je divague une nouvelle fois en regardant le grand vide entre nous deux, ce qu'il me rend triste ce stupide espace. Il m'avait affirmé hier que ça ne le dérangeait pas et il s'est mis loin de moi... Si j'avais su que ça allait finir comme ça, je ne l'aurais pas lancé ce défi. Les bruits venant de ma droite sont trop forts pour que je les ignore, Jungkook et Taehyung s'amusent tous les deux à se faire bouger et rigolent ensemble. Peut-être que je suis un peu jaloux, j'aimerais bien qu'on fasse ça lui et moi. Si ça se trouve il ne voudra même plus dormir avec moi ou me taquiner parce qu'il m'en veut, ou alors il pensait avant que j'étais insupportable et maintenant qu'il a trouvé une occasion pour se débarrasser de moi, il le fait. Un frisson douloureux me traverse, mon cœur se pince et je crois que la seule chose qui m'empêche de me recroqueviller en boule est mon envie de ne pas montrer aux autres mon mal-être. Lorsque le jeu est terminé, je félicite Taehyung pour avoir gagné, je demande à Namjoon s'il peut me remplacer pour la partie suivante et je me lève pour lui laisser ma place.

"- V: Tu ne veux plus jouer?
- Plus trop envie, je vais aller m'occuper du jardin.
- V: Je viens avec toi.
- Continue à jouer, ça ne me dérange pas de le faire tout seul. En plus tu n'as pas dormi, ne te surmènes pas."

Je lui fais un petit bisou sur la joue pour lui faire comprendre que je veux être seul. Je laisse un dernier regard à Yoongi qui ne le fait pas en retour, je leur souris avant de leur souhaiter une bonne partie, tout le monde me répond sauf lui. Le frisson réapparaît.

Je leur tourne le dos, lorsque je suis sûr qu'ils ne peuvent plus me voir, ma façade heureuse se brise. Je me mets à genoux près du parterre de rose, mes belles roses. Je laisse passer quelques larmes, elles coulent librement, je ne cherche même pas à les arrêter, je n'émets aucun son, je ne fais que respirer l'odeur. Elle me réconforte, je commence le travail que j'avais négligé jusqu'alors. Je désherbe, elles ont besoin de respirer mes pauvres petites fleurs. Pourquoi il y a tant de mauvaises herbes alors que ça ne fait qu'une semaine! J'évite de me faire couper par les épines, mon dos commence à me faire mal à force de me pencher mais bon c'est une bonne manière de tenir les pensées à l'écart.
J'ai fini au bout d'une heure, peut-être deux, j'ai un peu perdu la notion du temps. Le soleil tape fort maintenant, j'essuie la sueur qui s'est accumulée sur mon front. Pourquoi je suis sûr que je vais prendre un coup de soleil, j'aurais dû mettre de la crème.

Je me mets à la tâche suivante, je regarde notre potager en mauvais état. Je me munis d'une pelle et retourne la terre jusqu'à une largeur suffisante. Qui a dit que le jardinage n'était pas sportif? Parce que je sus comme un bœuf. Je halète, recherchant l'humidité de l'air pour soulager ma gorge sèche mais étrangement ça ne fonctionne pas. J'évite de trop y penser, je ne veux pas rentrer tout de suite si c'est pour le voir m'ignorer.

Je m'arme de courage et continue sur ma lancée, je m'accroupis et enlève tous les gros cailloux qui s'y trouvaient. Je les mets ensuite dans un seau pour pouvoir décorer un massif plus tard. Je m'acharne sur sur une racine qui ne veut pas s'enlever cette saleté. Je tire jusqu'à ce qu'elle cède et que je tombe en arrière. Mon postérieur rencontre le sol me faisant échapper un jappement de douleur. La terre est basse, ça je vous le dis. Je me remets debout, ma racine toujours à la main. J'entends au loin un rire des plus caractéristiques.

Prisonnier à plus d'un titreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant