Chapitre 60

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PDV Jungkook

Mes poignets me font mal, les menottes sont encore trop serrées. À peine un mouvement de ma part, qu'elles s'enfoncent dans la chaire qui n'a pas pu cicatriser correctement. Le sang coule sur mes bras sans que je ne puisse l'essuyer. Ma bouche me fait mal, elle est obligée de s'ouvrir en grand pour accueillir une boule en plastique. J'aimerais tellement pouvoir l'enlever mais il faudrait déjà que je puisse utiliser mes mains et je ne suis clairement pas assez souple pour l'enlever avec mes pieds. Dans un sens ce n'est pas plus mal, si je désobéis encore, je ne sais pas ce qu'il va me faire. La dernière fois c'était la ceinture, je n'ai aucune envie qu'il utilise le martinet. Ça fait toujours bleuir mes omoplates. Je peux le voir les rares fois où il me laisse la salle de bain pour me rafraîchir. Personne n'a envie de toucher un truc puant après tout. Mes hanches me font mal, mes cuisses me font mal. Ce n'est rien par rapport à mes fesses, le connard est allé trop durement cette fois aussi, il m'a fait saigner. Je sens le filet de sang s'échapper, l'odeur de mon propre sang rempli la pièce. C'est écoeurant, tout dans cette pièce l'est. Du lit crasseux contenant encore la trace de gouttes de sang et de sperme, au parfum subtil du renfermé, de poussière et de celui de mon pro... Non il n'est pas ton propriétaire Jungkook, ne le laisse pas rentrer dans ta tête, tu es libre du moment que tu n'abandonnes pas. Je reprends, la pièce est laide, les couleurs ne sont pas accordées, les rideaux ont été attaqués par les termites, le verre des fenêtres est tellement sal qu'il est presque noir. Même le plafond dépérit à vue d'œil. Toc toc toc. Non pas encore ! Ça fait à peine une heure ! Qu'on me laisse tranquille ! Qu'on me laisse tranquille ! Qu'on me laisse tranquille ! Qu'on me laisse tranquille.

"- ?: Ma petite pute, ton propriétaire est venue te rendre visite. Et tu as de la chance, M.Mo et M.Tsoi sont venus pour toi aujourd'hui. Non non non non non non non non. Ils ont payé une grosse somme pour t'avoir deux heures. Comporte-toi et je t'accorderai de la nourriture. Je vais te préparer des vêtements et je veux que tu leur fasses une belle surprise, tu m'entends ! Je ferme les yeux ne voulant pas voir son visage repoussant. Mais même en voulant le noir complet, je peux voir le plafond et du coin de l'oeil de manière floue sa chevelure grisâtre. Je l'entends fouiller dans l'armoire. 1er cintre, 2ème cintre, 3ème cintre. Il s'arrête au 4ème, le costume distingué qui donne l'impression que je suis un garçon de la noblesse. Je le déteste. Tu vas être un garçon fringuant, ils adorent lorsque tu es habillé comme ça. Tu vas jouer le jeu. Tu vas devoir les regarder froidement, t'adresser sèchement comme ils aiment pour qu'ils puissent te remettre à ta place. Je sais que tu as compris. Je vais t'enlever tes menottes. Je m'attends à ce que tu te décrasses comme il faut et que tu changes les draps. Mais avant, j'ai un travail à faire."

Ses pas font crisser le parquet. Je vais le laisser faire ce qu'il veut et après qu'il soit parti, je vais me vêtir parce que je n'ai pas envie d'être nu une minute de plus, je vais nouer les draps ensemble. Je prends la chaise et je casse une fenêtre, j'accroche le tissu à la rembar, j'escalade le portail, puis je cours le plus loin possible, si j'atteins les rues, je pourrais solliciter des personnes, faire exprès de pleurer pour leur faire pitié. Ou peut-être voler une voiture et essayer de conduire. J'ai déjà conduit une moto, une voiture ça doit être à peu près la même chose.

Je sens son regard longer mon petit corps, je frissonne de dégoût. Un doigt glacial vient effleurer l'intérieur de ma cuisse, glissant oisivement, en profitant pour sentir ma peau un plus longtemps, allongeant mon malheur pour son plaisir. Je force mes muscles à ne pas se tendre, ils doivent être opérationnels pour que je m'enfuis.
Son doigt atterrit sur mon trou pour s'enfoncer douloureusement. Je geins de douleur, le son est étouffé par la balle.

"?: Une telle pute, à peine on te touche que tu gémis de plaisir. C'est à se demander quand est-ce que tu es rassasié. Une pute insatiable voilà ce que tu es."

Prisonnier à plus d'un titreOù les histoires vivent. Découvrez maintenant