Chapitre 7

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Il eut soudain un sourire.

-Je te fais vraiment peur, observa-t-il en rentrant la tête dans les épaules sans cesser de sourire. C'est bien la première fois que je fais cet effet la à quelqu'un.

Je ne pipais mot, scandalisée. Il prenait un malin plaisir à me flanquer la frousse et à s'en amuser sincèrement, sans avoir aucune idée de l'effet que sa grandeur avait sur les gens comme moi. Il était entouré de célébrités depuis l'enfance, évidemment, il n'effrayait pas réellement ces gens là. Alors que moi...

-J'ai vraiment quelque-chose à te montrer, dit-il précipitamment devant mon regard outré. Je te le jure.

-Michael Jackson est un vrai menteur, grommelais-je.

-C'est faux, pouffa-t-il en me retirant le boitier des mains. C'est justement ceci que je souhaitais te montrer, mais pas que.

Il se pencha vers moi, un demi sourire aux lèvres.

-Tu as de quoi écouter de la musique chez toi je présume?, interrogea-t-il en plaçant le CD devant son nez.

-Comment crois-tu que j'ai pu devenir fan de..., commençais-je avant de m'interrompre en me rendant compte de ce que j'allais dire.

-Fan de...?, dit-il en laissant retomber ses sourcils.

-Fan tout court, grommelais-je en observant le CD. Qu'est-ce que tu voulais me montrer?

Il reposa la boite sur ses jambes et croisa les bras.

-Je veux savoir, bouda-t-il en fronçant les sourcils. Ou je te refais peur tous les jours en surgissant de n'importe où.

-Je me cloîtrerais chez moi alors, répondis-je sur le même ton.

-Je réussirais à entrer, dit-il du tac au tac. Je suis Michael Jackson, autant me servir de mon influence pour...

-Mais quel mégalo!, m'exclamais-je en levant les bras au ciel.

Il sourit sous mon regard furieux puis se pencha de nouveau en avant. Je vis l'ombre de ses cils sur ses pommettes, et je sentis mon cœur s'envoler.

-Aller, s'il te plaît, dit-il d'un ton plus grave.

-Prendras-tu un jour conscience de qui tu es?, soufflais-je.

-Mmh?

-Enfin quand même Michael tu es un chanteur exceptionnel!, m'enflammais-je. Tu joues volontairement à l'ignorant?

Il eut un temps d'arrêt, méditant mes paroles d'un air suspicieux, les mains sur les genoux. Puis soudain, ses yeux s'agrandirent, sa bouche s'entrouvrit, et il posa son index sur sa poitrine d'un air sincèrement surpris.

-C'est de moi que tu es fan?, dit-il ébahi. Vraiment?

-Ben oui, avouais-je penaude. Je pensais que tu t'en doutais.

-Bien-sûr que non!, s'offusqua-t-il. Je ne pensais pas que tu appréciais tant mon travail.

Il baissa les yeux sur la boîte posée sur ses jambes.

-Alors c'est encore mieux pour mon cadeau, dit-il en me la tendant. Je te l'offre.

Je ne savais pas s'il me jouait un nouveau tour, je ne répondis pas et l'observais pour déceler toute trace de sourire ou de réplique destinée à me faire marcher.

-Ne t'en fais pas, c'est une copie, dit-il précipitamment, et la majeure partie du temps je ne sélectionne que quelques chansons, j'en écris tellement que j'aurais probablement déjà changé d'avis dans une semaine, alors...

The make up artistOù les histoires vivent. Découvrez maintenant