Chapitre 13

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-Michael? Michael mais qu'est-ce que tu fais?, dis-je précipitamment en posant mes mains sur son torse.

-Mmh?, fit-il en ouvrant les yeux.

-Je crois que tu te méprends, marmonnai-je en ayant envie de disparaître a six pieds sous terre.

Ses mâchoires se fermèrent et il me lança un coup d'œil profond avant d'ouvrir de grands yeux ronds.

-Oups, dit-il mal à l'aise. J'ai cru... disons que venant de toi je t'avoue que ça m'a paru très étrange mais je me suis dit que... enfin si tu voulais essayer de... mais ouf, hein?

Il semblait mortifié, et il regardait de tous les côtés en devenant aussi rouge que les briques de la maison juste derrière lui.

-Oui, ouf, répétai-je avec une ébauche de sourire.

-Alors du coup, c'est quoi cette surprise?, lança-t-il en osant enfin me regarder dans les yeux.

-Eh bien en fait, je voulais te faire une petite faveur, commençai-je en ouvrant la grange dans laquelle il me suivit. Je sais que tu as beaucoup d'envies, et pas mal de petites lubies un peu étranges, ajoutai-je en tendant la main pour caresser Louie. Mais même si je suis contre leur réalisation, elles restent dans un coin de ma tête.

Il noua ses mains dans son dos et un sourire curieux étendit ses lèvres. Derrière nous, l'assistant du photographe entra et leva le pouce avec un rictus amusé.

-C'est prêt!, lança-t-il.

-Parfait, répondis-je sur le même ton.

Michael nous observa tour à tour, puis son visage s'illumina lorsqu'il me vit attacher Louie et le sortir de son box. Il se rua vers moi et posa ses mains sur mes épaules.

-Je vais poser avec Louie?!, s'écria-t-il fou de joie.

-Je me suis arrangée avec Norman, acquiesçais-je avec un rire lorsqu'il se mit à sautiller sur place. Ils ont déplacé le matos dehors, histoire d'éviter de semer de la paille dans toute la maison.

-Tu es géniale!, exulta-t-il en attrapant la corde de Louie. Merci Ollie!

Il me prit la main pour m'entraîner dehors et lâcha un véritable cri de joie lorsqu'il vit l'équipe du photographe installer les parapluie et les bâches destinées à calibrer la lumière. Michael nous annonça qu'il retournait enfiler des vêtements différents pour l'occasion et il revint habillé d'un combo jean/ tee-shirt et d'un gilet rayé de rouge et d'indigo.

-Pour suivre avec le licol rouge de Louie, me dit-il à l'oreille tandis que Norman calibrait son appareil photo.

Je ris lorsqu'il se plaça à l'endroit indiqué par le photographe et la séance se poursuivit dans une ambiance beaucoup plus légère. Tout le monde se mit à rire lorsque Louie profita de l'inattention de son jeune maître pour tenter de lui manger les cheveux -une véritable manie chez l'animal visiblement- et lorsque Michael eut choisi le cliché qui lui plaisait le plus, Norman leva un doigt pour me faire signe de m'approcher.

-J'aimerais vous tirer le portrait, m'annonça-t-il de son accent italien haut perché.

-A moi?, interrogeais-je surprise.

-Non, à tous les deux, me corrigea-t-il en nous montrant Michael et moi. Vous êtes un membre de son équipe, non?

-Oui, bien sûr, mais...

-Oh n'aies pas peur, sourit Michael, tu verras on prend vite l'habitude. Et puis j'aimerais immortaliser cette journée moi aussi.

Il ne me laissa pas le temps de protester et s'empara de ma main pour me tirer vers lui devant l'appareil. Norman se replaça, dos courbé, un oeil clos, l'autre derrière l'objectif, et il nous fit signe de nous déplacer sur la droite. Michael me fit un clin d'oeil complice et plaça son bras sur mes épaules, appuyant ses frisottis contre ma joue. Les fragrances qu'il dégageait apaisèrent mes nerfs tendus, mais mon coeur, lui, rata un battement.

The make up artistOù les histoires vivent. Découvrez maintenant