Lorsque je repris conscience le lendemain matin, je sentis que quelque-chose n'allait pas. Tout d'abord, je ne me souvenais plus d'où je me trouvais. J'étais dans un lit, tournée sur le flanc, mais une forme endormie près de moi respirait près de mon oreille. Je tentai de rassembler mes souvenirs, puis je me rappelai du dîner chez Michael, et de son souhait que je passe la nuit chez lui avec Janet. En revanche, quelque-chose collait à mon dos. Ou du moins, quelque-chose d'humide collait mon veston de pyjama sur ma colonne vertébrale. Pensant être encore à demi enfoncée dans un rêve, j'ouvris les yeux en retenant un râle et me tournai sur le dos. Là, je reçus un jet en pleine figure qui me fit me redresser d'un bond en poussant un cri, effrayant Janet qui sursauta en hoquetant de surprise. Il y eut des rires, et lorsque mes yeux furent enfin habitués à la pénombre, je reconnus Michael, toujours en pyjama, une bouteille d'eau en verre dans les mains, effondré de rire contre son frère Marlon, en peignoir et pantoufle, muni lui aussi d'une bouteille d'eau. Janet posa une main sur ma jambe en tâtant sa nuque.
-Toi aussi?, demandai-je d'une voix caverneuse.
-Oui, répondit-elle sur le même ton.
-Oreiller?
-Plutôt deux fois qu'une, rugit-elle en s'emparant de son coussin.
Je me ruais en dehors des couvertures et fonçais en lâchant un cri de guerre commun à celui de Janet, levant l'oreiller au-dessus de ma tête, et les rires de Marlon et Michael redoublèrent d'intensité lorsqu'ils décampèrent en dehors de la chambre. Ils descendirent les escaliers en trébuchant, nous à leur suite, et je vis furtivement le reste de la fratrie dans le salon lorsque je les dépassai pour rattraper Michael et Marlon qui mettaient déjà un pied dans le jardin. Ils disparurent au coin de la grange et Janet me lança que nous les tenions, mais ils réapparurent alors avec deux seaux et nous les balancèrent en pleine figure, déversant une eau glaciale qui nous détrempa des pieds jusqu'à la racine des cheveux.
-On les a eues!, hurla Marlon en frappant dans la main tendue de son frère.
-Bande de crétins!, hurla Janet en se ruant vers eux en frappant dans le vide. Il fait moins sept degrés!
En effet, la morsure du froid me glaça la gorge et colla nos vêtements trempés contre nos peaux encore chaudes de sommeil. Marlon attrapa les poings de sa jeune sœur qu'il tint contre lui pour l'empêcher de bouger, et Michael vint vers moi, taquin, mais vérifiant si j'étais encline à rire avec lui.
-Sans rancune?, interrogea-t-il d'une petite voix.
-Mmh mmh, répondis-je en fixant mon poignet.
-Tu as mal quelque-part?, dit-il tendu. Fais-moi voir.
Je lui tendis mon poignet pour qu'il s'approche et se penche en avant. Lorsqu'il esquissa un geste pour s'emparer de ma main, je plongeai en avant et me plaquais contre lui pour lui chatouiller les côtes. Il se mit à rire et à s'agiter en tous sens, tentant vainement de me dire de le lâcher, mais l'air lui manqua et il finit par basculer en arrière, les bras autour de moi, m'entraînant dans sa chute. Je relevai le nez et le vis les joues rouges, un sourire béat étendant ses lèvres, les yeux fermés.
-Je n'escomptais pas te faire tomber, m'excusai-je.
-Je savais que tu voulais me tuer de toute façon, dit-il paisible.
-La torture idéale n'a plus aucun secret pour moi alors, dis-je en me relevant et en lui tendant la main. Je prends note.
Il ouvrit les yeux et s'empara de ma main pour se relever. Marlon et Janet nous observaient en souriant et ils nous suivirent lorsque nous primes la direction de la maison en frissonnant. La Toya et Tito nous enveloppèrent Janet et moi dans de grandes serviettes éponge et ils nous frictionnèrent le dos en nous accompagnant à l'étage pour nous passer sous le jet brûlant de la douche.
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The make up artist
RomanceOllie Dangton caresse du doigt un rêve d'enfant: exceller dans le monde du maquillage professionnel. Parvenue à finir ses études, son diplôme entre les mains, elle rêve d'un début de carrière marquant, quelque-chose qui la marquerait à jamais, et se...