Chapitre 28

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-Salut le bourreau des cœurs!, s'exclama Janet en ouvrant la porte de la maison.

Elle éclata de rire mais lorsqu'elle vit mon visage, son expression changea et elle me laissa entrer avec un regard inquiet.

-Excuses-moi Ollie je ne pensais pas...

-Je suis dépitée, marmonnai-je.

Elle eut un soupir triste en m'entourant de ses bras. Son t shirt-Nike et son jean serré sentaient bon le frais, j'eus une pensée fugitive pour mes sœurs. En cet instant, j'aurais tout donné pour les voir ne serait-ce qu'une petite heure. J'avais l'impression d'être constamment surveillée par des yeux invisibles, démunie face aux objectifs des paparazzis braqués sur moi. J'étais consciente de la chance que j'avais de pouvoir côtoyer Michael Jackson et des célébrités toutes plus incroyables les unes que les autres, mais le prix à payer en contrepartie était bien trop élevé. Je me sentais plus seule que jamais, et voir les Jackson aujourd'hui serait une bonne manière de me remonter le moral. Une boule de chagrin grossissait dans ma gorge, je n'étais pas sûre de réussir à me contenir bien longtemps.

-Michael à dû sortir, il arrivera bientôt, dit Janet en me frottant le dos. Tu veux quelque-chose à boire?

-Un café, soufflai-je. Noir.

Elle se recula et embrassa mon front  puis elle disparut dans la cuisine, me laissant m'asseoir dans le salon en silence. Marlon fit irruption dans la pièce, un casque sur les oreilles, habillé d'un ensemble de jogging, et lorsqu'il me vit, son visage s'alluma. Il retira son attirail en se penchant pour me faire la bise puis il s'assit près de moi.

-Je ne te demande pas si ça va, dit-il d'un air entendu.

-J'ai connu largement mieux, répondis-je d'une voix faible.

-Ne t'en fais pas, lança Janet en revenant dans le salon, on va te remonter le moral.

Elle me tendit la tasse que je saisis en hochant piteusement la tête. Tout en buvant à petites gorgées, je me laissais aller dans la canapé et écoutai les deux frères et sœurs qui me racontèrent des banalités pour me changer les idées. Janet venait de sortir un nouvel album, Control, et Marlon était  justement en train d'en enregistrer un, ce qui m'intéressa beaucoup car ce dernier ne parlait que très peu de ses projets.

-J'ai d'autres centres d'intérêts que la musique, avoua-t-il après réflexion. L'immobilier me passionne pas mal.

-Les garçons placent, m'expliqua Janet avec un regard entendu. Ils ont le nez, ils tiennent ça de papa.

-Je ne pensais pas, avouai-je étonnée.

-Tu veux une autre tasse?, interrogea Janet et avisant mon café avalé.

-Si ça ne t'embête pas, oui, s'il te plaît, répondis-je.

-Ca me crève le coeur mais puisque tu insistes, ironisa-t-elle en haussant les épaules.

Je lui souris lorsqu'elle me prit la tasse et elle s'éclipsa, me laissant seule avec Marlon qui jouait avec le fil de son casque. La maison était silencieuse, chacun devait être sorti pour vaquer à ses occupations, et même Michael n'était pas revenu. Je me demandais ce qui avait bien pu le tirer hors de chez lui alors qu'il m'y avait invitée lorsque Janet revint au salon avec deux tasses dans les mains.

-Aller ramènes ta fraise, dit-elle en me faisant signe de la suivre.

-Où ça?, interrogeai-je sur ses talons.

-Il fait beau, on va profiter du jardin, répondit-elle en s'approchant de la baie vitrée donnant sur l'extérieur.

Dehors, le soleil cuisait déjà et chauffait les plantes du jardin, diffusant une agréable odeur de fleurs et de gazon. Lorsque je vis le cabanon où vivait le lama de Michael, je me tournai vers Janet qui eut un soupir en roulant des yeux excédés.

The make up artistOù les histoires vivent. Découvrez maintenant