The make up artist

Chapitre 32

Sept mois plus tard, Los Angeles.

-Et nous en profitons pour vous annoncer LA nouvelle du jour, et peut-être même celle de l'année. Le nouvel album de Michael Jackson est mis dès aujourd'hui en circulation. Il sera disponible dans tous les disquaires des Etats-Unis et le sera dès demain dans le monde entier. Il à été précisé qu'une tournée devrait suivre très bientôt alors restez à l'écoute, nous ferons gagner des places dans notre émission matinale. Et pour vous donner un petit avant-goût de ce que la star de la pop vous réserve, nous vous laissons avec son premier single très modestement intitulé: Bad!

Le présentateur laissa échapper un rire et les quatre martèlement du début de la chanson retentirent dans le poste radio de la voiture de service dans laquelle je me trouvais. Tim et Gordon étaient courbés sur un talkie walkie relié à celui de la sécurité du plateau vers lequel nous roulions depuis un quart d'heure. Lorsque la voix de Michael retentit, ils eurent un sourire commun.

-Il nous suit partout, pouffa Gordon en me lançant un regard complice.

-Dire qu'on va avoir la chanson dans les oreilles pendant deux jours, soupira Tim.

-N'oubliez pas la tournée, intervins-je en levant un doigt qui fit s'agiter mes bracelets autour de mon poignet. Vous n'avez pas fini de l'entendre celle-là.

Ils eurent un gémissement douloureux qui m'amusa beaucoup. Nous roulions en effet vers le plateau du tournage de The Chase, la nouvelle collaboration entre Pepsi et Michael. Janet et moi avions piqué une colère sourde lorsqu'il nous l'avait annoncé, nous n'avions pas digéré l'incident de leur projet précédent, mais Michael n'avait rien voulu entendre: quand Michael décide quelque-chose, il s'y tient. Peu importe votre vision des choses ou votre opinion. Il y eût quelques petites inquiétudes annexes concernant le tournage, car il avait lieu pile le jour de la sortie de l'album. Les fans savaient déjà où Michael devait se rendre, et la presse aussi. En tout état de cause, les fans ne m'avaient jamais réellement posé de problème. A force de côtoyer Michael, j'avais fini par comprendre pourquoi il ne leur en voulait jamais. Bien qu'ils soient rustre et que l'effet de foule était inévitable, leur amour était évident, et il contrastait farouchement avec la méchanceté de la presse qui les encadrait. Cette dernière était une source d'agacement inépuisable, et j'eus un certain vague à l'âme en sachant qu'ils seraient là pour m'accueillir moi aussi. La voiture déboucha sur les abords du studio ou je vis une foule compacte maintenue derrière des barrières. Nous allions devoir nous arrêter juste avant et la sécurité devait me frayer un chemin jusqu'à l'entrée gardée par la police et la sécurité de Michael.

-On sort, et on fonce, m'annonça Tim tendu. Au moindre problème on sera là pour t'aider.

Je hochais la tête docilement et la voiture se mit au point mort. Evidemment, il y eut un mouvement de foule lorsque j'apparus en dehors de la voiture, et les flash crépitèrent de tous les côtés. J'avais pris la manie de Michael d'arborer des lunettes noires à chaque bain de foule, ce qui apportait l'avantage de voir où je mettais les pieds. Je fus guidée par mes agents jusqu'aux barrières en saluant les personnes qui m'interpellaient lorsque j'entendis un journaliste près de moi. Le front dégarni, un costume bleu marine, il était suivi par une caméra et pointait un micro à bout rond dans ma direction.

-Mademoiselle Dangton! Êtes-vous satisfaite de l'album de Monsieur Jackson?

Je ne répondis pas, gardant les yeux rivés sur les barrières vers lesquelles nous nous rapprochions. Il insista et son micro entra de nouveau dans mon champ de vision, Gordon tenta de le repousser mais il se tint en place en manquant de se casser la figure juste devant mes pieds.

-Que pensez-vous  du surnom "Wacko Jacko" donné par la presse à son sujet?

Mon sang ne fit qu'un tour et se cristallisa dans mes veines, tant et si bien que mes pieds stoppèrent leur course effrénée, et que Tim se cogna violemment contre mon dos avec un hoquet de surprise. Je toisais le journaliste qui parût surpris d'avoir réussi à capter mon attention, ajustant sa cravate rouge d'un geste nerveux.